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Vidéo : la santé préoccupante des coraux guadeloupéens

Mis à jour le | Commissariat Général au Développement Durable

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Une étude du Parc national de la Guadeloupe révèle que 87 % de ses récifs coralliens sont impactés par la prolifération des macroalgues, signe d’une mauvaise qualité des eaux côtières.

Une étude menée par le Parc national de la Guadeloupe entre 2023 et 2024 a évalué la santé de ses récifs coralliens sur 134 sites. Seulement 13 % des communautés coralliennes sont en excellente santé, tandis que 58 % sont en bonne santé, mais cohabitent avec des macroalgues.

Plus grave : 28 % présentent une forte colonisation par les algues ou de la sédimentation, et 1 % sont détruits. Améliorer la qualité des eaux côtières, qui souffrent des pollutions par les matières organiques et les nutriments, est nécessaire pour enrayer le déclin de la santé des coraux guadeloupéens.

Explications en vidéo.

Comment se portent les coraux de Guadeloupe ?

Source : chaine youtube du Parc national de la Guadeloupe

Comment se portent les communautés coralliennes de Guadeloupe ? C’est à cette question que répond l’étude que nous avons présentée à la conférence du Gulf and Caribbean Fisheries Institute qui se tient en Guadeloupe depuis le 4 et jusqu’au 8 novembre 2024. Pour mener à bien cette étude, des observations de terrain ont été effectuées entre les années 2023 et 2024.
Au total, 134 sites ont donc pu être échantillonnés. La plupart des stations d’études se trouvent dans la baie du Grand Cul-de-Sac Marin, au nord, et le long de la côte sous le vent. Les autres stations sont situées dans le sud de la Basse-Terre, aux Saintes, au sud et à l’est de la Grande-Terre.
Des observations ont été réalisées en apnée et en plongée sous-marine jusqu’à une profondeur de 20 m. La plupart du temps, les plongeurs ont pris des photos de manière à pouvoir comparer visuellement les sites d’une campagne à l’autre.
Les récifs coralliens sont au cœur d’une compétition perpétuelle pour l’espace, et l’envahissement des coraux par les macroalgues est un des principaux facteurs de la disparition des communautés coralliennes. Afin d’évaluer l’état de santé des communautés coralliennes, les observations ont été divisées en quatre classes d’état de santé qui tiennent compte à la fois de l’envahissement de la zone par des macroalgues et de la sédimentation, qu’on peut aussi appeler envasement.
La première classe est utilisée lorsqu’un récif est en excellente santé, c’est-à-dire qu’il est presque dépourvu de macroalgues et de signes de sédimentation. La deuxième classe est utilisée lorsque quelques macroalgues et des signes de sédimentation sont visibles sur le substrat et à la base des colonies coralliennes. Les coraux ne sont pas affectés par ces phénomènes. La troisième classe est utilisée lorsqu’on observe une tendance des macroalgues ou des sédiments à envahir les colonies coralliennes. La 4e classe est utilisée pour des communautés coralliennes mortes, lorsque des macroalgues ou la sédimentation recouvrent complètement les coraux. Quelques colonies subsistent néanmoins.
Mais que montrent ces résultats ? Ils montrent que seulement 13 % des communautés coralliennes échantillonnées sont en excellente santé. Une majorité, c’est-à-dire 58 % des communautés coralliennes, sont en bonne santé, mais cohabitent avec des populations de macroalgues. 28 % des sites présentent des communautés coralliennes fortement colonisées par des macroalgues ou sont plus ou moins couverts de sédiments. 1 % des sites présentent des communautés coralliennes détruites par la couverture en macroalgues.
Pour conclure, même si l’étude révèle que presque 60 % des communautés coralliennes sont en bonne santé, il est important de noter que la deuxième classe correspond à des récifs déjà envahis par les macroalgues. Si on combine toutes les stations sur lesquelles on a observé des macroalgues, on constate que 87 % des sites sont en fait déjà impactés. Ces résultats montrent les conséquences de la mauvaise qualité des eaux côtières de Guadeloupe, qui souffre des pollutions par les matières organiques et les nutriments.
Ces facteurs contribuent largement à la prolifération algale dans les eaux de l’archipel. Si la qualité de l’eau ne progresse pas rapidement, l’état de santé des communautés coralliennes de Guadeloupe continuera à décliner.

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