Chaque année, des milliers d’hectares de terres agricoles, forestières ou naturelles disparaissent au profit des constructions. L’étalement urbain, c’est-à-dire l’agrandissement des villes, est très marqué en France depuis les années 1970. Il fragilise la biodiversité, limite l’infiltration de l’eau dans les sols et accentue le dérèglement climatique. Pour répondre à la demande en logements tout en préservant les sols, un nouveau modèle de ville émerge. Mais est-il possible de construire autrement sans renoncer à nos envies ?
L’artificialisation grignote les sols
Entre 2009 et 2022, en moyenne 25 000 hectares ont été « artificialisés » chaque année par des constructions dans toute la France, soit plus de deux fois la surface de la ville de Paris. Les conséquences sont directes et multiples : les sols artificialisés ne peuvent plus filtrer l’eau, stocker du carbone ni nourrir les espèces animales et végétales. La majorité de ces surfaces sont consommées par l’habitation, souvent sous la forme de logements individuels, construits en périphérie des villes ou dans les campagnes.
Or, la maison individuelle reste le rêve de trois quarts des locataires souhaitant devenir propriétaires, et 44 % des Français jugent « prioritaire » que leur logement ait un jardin. Pendant ce temps, le nombre de résidences secondaires et de logements vacants augmente, tandis que la taille des ménages diminue.

Vers des logements moins consommateurs d’espace mais plus accueillants
Face à ce problème, la loi Climat et résilience de 2021 fixe un objectif clair : « zéro artificialisation nette » à horizon 2050. Cela ne veut pas dire que l’on ne peut plus construire, mais chaque nouvelle construction devra être accompagnée d’une remise en nature d’autres sols dans les mêmes proportions. Pour y parvenir, les mairies doivent repenser leur manière d’aménager la ville : moderniser les logements vacants, réutiliser des friches, ou encore choisir des projets d’habitat collectif de qualité.
Construire plus de logements n’est pas forcément synonyme de béton : concertation, nature en ville, voisinage avec des commerces et des services de proximité peuvent rendre les projets de construction de logements plus accueillants. À Rennes, par exemple, une grande concertation menée en 2022 a permis d’inventer des solutions concrètes pour les habitants, pour construire autrement.
Face à la pression foncière, saurons-nous imaginer des villes plus compactes… et plus vivables ?
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Rubrique « Déclin de la biodiversité : une nature sous pression » – Rapport sur l’état de l’environnement en France 2024
Rapport sur l’état de l’environnement en France 2024