Les effets de l’alimentation sur l’environnement

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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De la culture des aliments jusqu’à l’assiette, l’alimentation utilise des ressources, produit des déchets et émet des gaz à effet de serre. Découvrez les principaux chiffres pour comprendre ces conséquences en France et comment les réduire.

Que mangent les Français ?

En 2023, chaque habitant a consommé en moyenne 87 kg de viande en « équivalent carcasse », c’est-à-dire en tenant compte du poids total des animaux abattus, y compris les parties non consommées (source : FranceAgriMer ). Cette consommation est en baisse par rapport au pic de 94 kg observé à la fin des années 1990. La volaille représentait 31 % de cette consommation en 2023.

Les produits laitiers occupent également une place importante dans l’alimentation. Les céréales, les fruits et les légumes comptent aussi parmi les aliments les plus consommés, mais avec une diversité importante selon les saisons, les régions et les habitudes alimentaires.

Les habitudes évoluent : la consommation de produits ultra-transformés et de repas pris sur le pouce (snacking) progresse (source : Anses ).

Parallèlement, les pratiques alimentaires changent :

  • le flexitarisme consiste à réduire volontairement sa consommation de viande, sans l’exclure totalement ;
  • le pescitarisme exclut la consommation de viande mais inclut celle de poisson et crustacés ;
  • le végétarisme exclut la consommation de viande et de poisson ;
  • le végétalisme ou véganisme exclut tous les produits d’origine animale, y compris les œufs, les produits laitiers et le miel.

En 2020, 24 % des Français se déclaraient flexitariens, 1,1 % pescitariens, 0,8 % végétariens et 0,3 % végétaliens (source : FranceAgriMer ).

L’accès à une alimentation équilibrée et de qualité peut dépendre par exemple du revenu. Les personnes ayant de faibles revenus consomment ainsi en moyenne moins de fruits, de légumes ou de produits frais, et davantage de produits riches en sucres ou en matières grasses (source : France Stratégie ).

Quel poids l’alimentation a-t-elle dans l’empreinte environnementale des Français ?

En 2018, l’alimentation représentait 22 % de l’empreinte carbone des Français, soit 2,1 tonnes d’équivalent CO2 par habitant et par an (source : Insee ).

La plus grande part de cette empreinte (61 %) provient de la production des aliments, en particulier des produits d’origine animale. La viande de bœuf ou d’agneau est parmi les aliments les plus émetteurs de gaz à effet de serre.

Contrairement à une idée reçue, le transport des aliments ne représente qu’une faible part de cette empreinte : entre 6 % et 14 % selon les produits, contre plus de la moitié pour la production agricole elle-même. Cela signifie que manger local permet un peu de réduire son empreinte, mais que le type d’aliment consommé (par exemple viande ou légumes) a un impact bien plus important sur le climat.

On observe aussi que 46 % des émissions liées à notre alimentation proviennent de produits importés. Cela concerne notamment des matières premières comme le soja, utilisé pour nourrir les animaux d’élevage, ou des produits comme l’huile de palme et certains fruits exotiques. Ces produits peuvent avoir un impact important sur l’environnement en raison de la déforestation associée dans les pays où ils sont cultivés, ou parce qu’ils doivent parcourir de longues distances avant d’être consommés en France. (source : Haut Conseil pour le climat ).

De la production à la consommation : où sont les conséquences sur l’environnement ?

Chaque étape du parcours des aliments, de leur production jusqu’à leur consommation, a des conséquences sur l’environnement :

  • production agricole : la majorité des gaz à effet de serre liés à un aliment sont émis lors de sa production. Cela inclut les cultures, l’usage d’engrais et de machines agricoles, ainsi que l’élevage, qui représente plus de la moitié des émissions agricoles ;
  • transformation : elle nécessite de l’énergie pour faire fonctionner les machines, chauffer, refroidir ou conserver les aliments, et elle produit aussi des déchets, comme les déchets alimentaires ou les emballages ;
  • distribution : le transport des aliments, parfois sur de longues distances, et les besoins en réfrigération contribuent à augmenter les émissions de gaz à effet de serre ;
  • consommation : la cuisson des aliments et leur conservation au réfrigérateur ou au congélateur consomment de l’énergie et contribuent à l’empreinte environnementale de l’alimentation ;
  • gaspillage : une partie des aliments encore consommables est jetée. Cela peut se produire à différents moments : pendant la production, lors de la vente, dans les restaurants ou à la maison. Bien souvent, ce gaspillage aurait pu être évité.

Quelles sont les conséquences sur l’environnement des différents types d’aliments ?

L’impact environnemental des aliments varie fortement selon leur origine et leur mode de production. D’après l’ ADEME , les émissions de gaz à effet de serre associées à la production d’un kilogramme d’aliment vont :

  • de 0,5 à 2 kg équivalent CO2 pour les céréales, les légumineuses ou les fruits et légumes ;
  • entre 4 et 7 kg pour les produits laitiers, les œufs ou la volaille ;
  • jusqu’à 28 kg pour la viande de bœuf.

Les produits transformés et emballés ont un impact indirect souvent élevé à cause de la consommation d’énergie, des transports et des emballages.

Émissions de gaz à effet de serre des dix aliments les plus consommés
pour un kilogramme d’aliment

Émissions de gaz à effet de serre des dix aliments les plus consommés pour un kilogramme d'aliment
Crédits : Agribalyse 3.2 (novembre 2024)
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Infographie provenant de https://impactco2.fr/outils/alimentation

Cette infographie montre les émissions de gaz à effet de serre (en kg équivalent CO2) associées à la consommation d’un kilogramme de chacun des dix aliments les plus consommés en France. Les aliments d’origine animale, comme la viande de bœuf, le porc ou le fromage, ont un impact plus élevé que les aliments d’origine végétale comme les pâtes, le riz ou le pain.
Émissions de gaz à effet de serre pour un kilogramme d’aliment consommé :

  • bœuf : 28 kg ;
  • rocher au chocolat : 10,5 kg ;
  • pâte à tartiner à la noisette : 9,12 kg ;
  • beurre : 7,91 kg ;
  • porc : 6,67 kg ;
  • fromage à pâte dure : 6,28 kg ;
  • riz : 2,01 kg ;
  • pâtes (sèches) : 1,98 kg ;
  • frites (friture) : 1,46 kg ;
  • baguette tradition : 0,78 kg.

Source : Agribalyse 3.2 (novembre 2024)

Régimes alimentaires plus respectueux de l’environnement : quels gains ?

Diminuer la consommation de viande rouge est l’un des moyens les plus efficaces pour alléger l’impact climatique de l’alimentation. Même sans changer complètement son régime, manger moins souvent de la viande permet déjà de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Les émissions de gaz à effet de serre des différents types de repas

Les émissions de gaz à effet de serre des différents types de repas
Crédits : Agribalyse 3.2 (novembre 2024)
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Cette infographie compare les émissions moyennes en kg équivalent CO2 générées par différents types de repas. Les repas à base de bœuf émettent près de 19 fois plus de gaz à effet de serre qu’un repas végétalien. À l’inverse, les repas végétariens ou végétaliens ont un impact beaucoup plus faible :

  • repas végétalien : 0,39 ;
  • repas végétarien : 0,51 ;
  • repas avec du poisson gras : 1,11 ;
  • repas avec du poulet : 1,58 ;
  • repas avec du poisson blanc : 1,98 ;
  • repas avec du bœuf : 7,26.

Source : Agribalyse 3.2 (novembre 2024)

Engrais, pesticides, déforestation : quels effets sur la nature ?

Les pratiques agricoles ont des effets importants sur l’environnement, en particulier sur la qualité de l’eau, de l’air et sur les milieux naturels.

L’usage d’engrais et de pesticides peut entraîner une pollution des rivières, des lacs et des nappes souterraines. Par exemple, entre 2000 et 2020, la concentration moyenne en nitrates dans les cours d’eau en France métropolitaine a augmenté de 6 % (source : Insee ). Ces substances, en excès, peuvent déséquilibrer les écosystèmes aquatiques.

L’élevage contribue également à la pollution de l’air. Il génère des émissions d’ammoniac issues des déjections animales et de particules fines. Ces polluants peuvent avoir des effets sur la santé humaine et l’environnement.

Par ailleurs, certaines constructions agricoles comme les bâtiments, serres, routes d’accès, rendent des sols artificiels. Lorsque les aliments parcourent de longues distances avant d’arriver chez le consommateur, il faut plus de transport et de stockage. Cela peut conduire à la perte d’espaces naturels disponibles pour la faune, la flore ou les sols agricoles, et nuit à la biodiversité.

Enfin, certains aliments importés comme le soja ou l’huile de palme peuvent être liés à la déforestation dans les pays producteurs. Cette déforestation provoque la perte de milieux naturels riches en biodiversité.

Quelles conséquences du gaspillage sur l’environnement ?

En France, 8,8 millions de tonnes de déchets alimentaires ont été produites en 2021, soit 129 kilos par personne (source : SDES ).

Une partie de ces déchets est des aliments encore consommables. Ce gaspillage comestible est estimé à environ 3 % (Source : ADEME ) de l’empreinte carbone annuelle des Français, soit 16 millions de tonnes équivalent CO2.

Plus de la moitié de ces pertes comestibles ont lieu au moment de la consommation : 39 % à domicile et 13 % en restauration à la cantine ou au restaurant. Elles sont souvent dues à des achats trop importants par rapport aux besoins, une mauvaise conservation ou des portions servies en trop grande quantité.

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