Dans la vie quotidienne, la plupart de nos activités et de nos habitudes de consommation produisent des impacts sur l’environnement : prélèvements de ressources naturelles, pollutions, émissions de gaz à effet de serre, production de déchets… Nous n’y sommes pas toujours attentifs, car cela peut paraître négligeable à l’échelle individuelle. Mais collectivement, l’alimentation, la consommation en général, les transports et l’habitat ont de profondes répercussions sur l’état de la planète, qu’il s’agisse d’atteintes à la biodiversité, d’épuisement des ressources naturelles ou de dérèglement climatique. La situation s’est dégradée au cours des dernières décennies. Les caractéristiques et les modes de consommation ont fortement évolué et accentué leurs impacts sur l’environnement. Ainsi, l’individualisation de l’habitat, l’agrandissement des surfaces occupées et l’amélioration du confort influent sur la consommation d’énergie et sur l’artificialisation des sols. La mobilité, très largement associée à l’usage de la voiture, induit des émissions de polluants dans l’air. L’alimentation, selon le type et l’origine des produits consommés, est également concernée, le gaspillage alimentaire pouvant aggraver la situation.

En bref

En quoi la typologie des ménages a-t-elle évolué au cours du temps ?

  • Selon l’Insee, un ménage désigne l’ensemble des personnes qui partagent la même résidence principale, sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté. Un ménage peut être constitué d’une seule personne.
  • En France, le nombre de ménages augmente à un rythme beaucoup plus rapide que l’évolution démographique. Plus nombreux, les ménages sont également plus petits.
  • La répartition du budget des ménages a nettement évolué au fil des décennies, sous l’effet de l’évolution des modes de vie et de consommation.

Comment les modes de vie des ménages ont-ils un impact sur l’environnement ?

  • Les véhicules particuliers sont à l’origine de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports et de nombreuses émissions de polluants atmosphériques.
    Bus à haut niveau de service : bus qui dispose de voies entièrement ou presque entièrement réservées, sans obstacle, avec une priorité aux feux et une large plage horaire de service. Il offre ainsi plus de fluidité et fait les trajets plus rapidement, permettant d’augmenter la fréquence de passage.


    L’augmentation du prix du carburant, le développement des modes de transport alternatifs à la voiture en milieu urbain (tramways, bus à haut niveau de service, vélos en libre-service, etc.), et la pratique du covoiturage n’ont pas encore modifié profondément le poids de la voiture individuelle.

  • La consommation d’espace associé à l’habitat exerce une pression sur les sols en contribuant à leur artificialisation. En parallèle, les caractéristiques des bâtiments, les équipements ménagers, de même que les pratiques environnementales des ménages, ont des conséquences sur la consommation d’eau et d’énergie, ainsi que sur les volumes de déchets produits chaque année.
  • De « la fourche à l’assiette » , plusieurs pressions sur l’environnement peuvent être associées à l’alimentation :
    « la fourche à l’assiette » : le concept renvoie à l’ensemble des étapes du cycle de vie des produits alimentaires (production, transformation, distribution, consommation) et vise à réduire le gaspillage alimentaire, mais aussi à tendre vers davantage de consommation de produits locaux et bio. Une stratégie alimentaire européenne « [en]Farm to Fork » (littéralement « de la fourche à l’assiette »), validée par la Commission européenne dans le cadre du Green Deal, cible la transformation de nos systèmes alimentaires pour diminuer l’impact négatif sur l’environnement et la santé.


    consommation d’eau et d’énergie, émissions de gaz à effet de serre, production de déchets liée aux emballages, gaspillage, etc. La production en agriculture biologique, fondée sur la non-utilisation de produits chimiques et de synthèse, sur le recyclage des matières organiques ainsi que sur la rotation des cultures, vise à préserver les ressources naturelles et la biodiversité. Depuis plusieurs années, la France connaît une demande et une offre croissantes de produits bio.

  • Prévenir la production de déchets à travers une consommation responsable et l’allongement de la durée d’usage des biens et développer le recyclage sont aujourd’hui des objectifs majeurs afin d’œuvrer vers une économie sobre en carbone et en ressources naturelles et respectueuses de l’environnement.

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Quelles sont les caractéristiques des ménages ?

Reflet de la transformation des modes de vie et des tendances démographiques, l’évolution du nombre et de la composition des ménages constitue un enjeu économique, sociétal mais également environnemental important. Continue depuis plusieurs dizaines d’années, la hausse du nombre de ménages s’accompagne d’un accroissement du besoin en logements, mais également d’une hausse des déplacements et de la consommation courante.

Tendances démographiques

Au 1er janvier 2021, la France comptait plus de 67 millions d’habitants, soit près d’une fois et demie plus qu’en 1960. Durant la même période, le nombre de ménages a plus que doublé, générant une augmentation de la demande en logements.

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Comment les Français se déplacent-ils ?

Aujourd’hui, malgré une progression du recours au transport ferroviaire, la voiture particulière demeure le mode de déplacement largement privilégié de la population. Or, en France, les véhicules particuliers sont à l’origine de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports. Ils contribuent également aux émissions de polluants atmosphériques, tels que l’oxyde d’azote (NOx) et les particules fines (PM2,5).

Évolution du mode de déplacements des ménages

En 2019, avec près de 700 milliards de voyageurs-kilomètres représentant plus de 70 % du transport intérieur de voyageurs, la voiture particulière reste le mode de déplacement largement privilégié de la population. Cette part est restée stable entre 1990 et 2018, mais ce mode de transport augmente de 22 % en volume dans le même temps.

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Impacts de la circulation des véhicules particuliers

En France, les véhicules particuliers sont à l’origine de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports. Ils contribuent à 26 % des émissions nationales d’oxyde d’azote (NOx) et à 22 % des émissions nationales de CO2 en 2019. Ils sont à l’origine de 7 à 10 % des émissions nationales de particules (PM1, PM2,5, PM10) et de 3 % des émissions nationales de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM).

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En quoi le logement des ménages a-t-il une incidence sur l’environnement ?

La surface consacrée à l’habitat individuel et collectif a progressé presque cinq fois plus vite que la population au cours des cinq dernières décennies. Cette pression accrue sur les sols s’explique par la conjugaison de plusieurs facteurs : hausse du nombre de ménages plus rapide que celle de la population avec pour conséquence une diminution du nombre de personnes par logement, agrandissement des logements et des espaces attenants, essor de l’habitat individuel (notamment dans les zones rurales), etc.

Depuis plusieurs années, les consommations domestiques d’eau potable et d’énergie tendent globalement à se stabiliser avec cependant, des disparités territoriales. En matière d’énergie, la consommation électrique des ménages s’est cependant envolée en près de 35 ans, conséquence de l’essor de l’équipement des ménages en appareils électriques et électroniques, notamment des technologies de l’information et de la communication.

Logement et artificialisation des sols

La consommation d’espace par l’habitat exerce une pression sur les sols en contribuant à leur artificialisation. L’artificialisation des sols correspond à la perte du caractère naturel ou agricole d’un espace. Ce phénomène est responsable de la régression des terres arables et des milieux naturels, de la perturbation du cycle de l’eau et des sols et du mitage des paysages.

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Consommation domestique en eau potable

Depuis 2012, la consommation domestique d’eau potable tend à se stabiliser autour de 147 litres d’eau potable par jour et par habitant. Les caractéristiques des bâtiments et des équipements ménagers, la présence de piscines privées et de jardins, de même que les pratiques environnementales des ménages sont autant de facteurs qui influent sur la consommation d’eau potable et donc sur les prélèvements d’eau douce associés.

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Consommation d’énergie et émissions de gaz à effet de serre du secteur résidentiel

En 2020, les ménages français ont consommé 450 TWh d’énergie à l’intérieur de leur logement, correspondant à une dépense moyenne de 1 589 € par ménage. Les caractéristiques techniques des logements (qualité de l’isolation, mode de chauffage, etc.) mais également les pratiques environnementales des ménages (température du chauffage, taux d’équipement en biens électriques et électroniques, etc.) ont un impact réel sur la consommation énergétique du secteur résidentiel et sur les émissions de gaz à effet de serre associées.

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Quel est l’impact des pratiques alimentaires sur l’environnement ?

De la fourche à l’assiette, plusieurs pressions sur l’environnement peuvent être associées à l’alimentation : consommation d’eau et d’énergie, émissions de gaz à effet de serre, production de déchets liée aux emballages, gaspillage, etc. La phase de production agricole peut également engendrer un risque de pollution et de dégradation des milieux (sols, eaux souterraines, eaux superficielles, air) en lien avec l’utilisation d’intrants (pesticides, nitrates, phosphore, etc.). Le risque d’épuisement des ressources naturelles, halieutiques en particulier (surpêche) est également un sujet majeur de préoccupation.

Levier de réduction des pressions environnementales, la consommation de produits bio augmente depuis plusieurs années en France, avec une large part de dépenses orientées vers des produits élaborés en France. En parallèle, l’offre de produits bio se diffuse désormais dans de nombreux circuits de distribution.

Indépendamment des pratiques alimentaires des ménages, le gaspillage demeure une problématique et un enjeu majeur en France où l’on estime que les ménages gaspillent chaque année 50 kg de nourriture par habitant.

Les émissions de gaz à effet de serre de l’alimentation

De la phase de production à celle de la consommation, les produits alimentaires sont à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre. L’importance de ces émissions varie selon le type d’aliment consommé mais également en fonction du procédé de fabrication, du mode de transport utilisé et de la distance parcourue jusqu’au consommateur. Toute chose égale par ailleurs entre une alimentation « classique » et un régime moins carné (« flexitarien ») les émissions de gaz à effet de serre varient ainsi de 1 à 1,6 tonne de CO2eq/personne par an.

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Consommation de produits bio

La consommation par les ménages de produits biologiques est passée de 500 M€ en 2010 à 1 376 M€ en 2020. Cela représente une dépense moyenne par habitant de 188 €/an, soit près 6,5 % de la dépense alimentaire des ménages. Parallèlement, la production en agriculture biologique a fortement augmenté : alors qu’elle couvrait 3,0 % de la surface agricole utilisée en France, elle en couvre 9,5 % en 2020. Le mode de production biologique est fondé sur la non-utilisation de produits chimiques et de synthèse, le recyclage des matières organiques et la rotation des cultures. Ce système de gestion durable permet de préserver les ressources naturelles et la biodiversité.

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Lutte contre le gaspillage alimentaire

Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt : Lutte contre le gaspillage alimentaire

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Quelle est la consommation des ménages en biens d’équipement ?

L’analyse de l’évolution du montant des dépenses de consommation des ménages et de leur répartition offre un aperçu de l’évolution des modes de vie et de consommation des Français au cours des dernières décennies.

Consommation des ménages

Depuis les années 1960 la consommation finale des ménages a triplé, atteignant près de 18 000 euros par habitant en 2019. Cette dernière, impactée par la crise de la Covid19, a fléchi 17 000 euros par habitant en 2020. Si l’ensemble des postes de dépenses a augmenté, la répartition du budget des ménages a nettement évolué, sous l’effet de l’évolution des modes de vie et de consommation.

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Les ménages français consomment toujours plus de biens, notamment en équipements (meubles et électroménagers), en technologies de l’information et de la communication. Or, l’impact environnemental de l’ensemble du cycle de vie de ces biens est réel : utilisation de ressources naturelles, émission de gaz à effet de serre, production de déchets…

Équipement électrique, électronique et numérique des ménages

Conséquence de l’essor des services de communication et des nouvelles technologies, au cours des dernières décennies l’équipement des ménages a connu une évolution spectaculaire. Cet équipement accru des foyers entraîne cependant des pressions sur l’environnement : extraction de matières premières (métaux rares) nécessaires à la fabrication de ces biens, hausse de la consommation d’énergie, en particulier d’électricité, accroissement de la production de déchets, etc.

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Entretien et réparation de biens

Alors que les français dépensent en moyenne 1316 €/hab. en 2019 pour les biens domestiques (vêtements, meubles, matériel numérique, …), ils ne dépensent que 107 €/hab. en réparation. Pourtant, privilégier la réparation au renouvellement permet de prolonger leur durée d’usage et donc de limiter leur remplacement, consommateur de ressources. Le suivi des dépenses de consommation par habitant consacrées à l’entretien et à la réparation permet d’analyser l’évolution des pratiques des ménages dans ce domaine et constitue un indicateur de suivi de l’économie circulaire.

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En dix ans, si la production de déchets ménagers et assimilés a faiblement diminué en France, le taux de recyclage a, quant à lui, nettement progressé. Toutefois, l’analyse de la collecte des ordures ménagères et assimilées montre la présence de fortes disparités territoriales, avec des volumes collectés significativement plus élevés dans le quart sud-est du territoire. La collecte de ces déchets est cependant globalement en baisse sur la quasi-totalité des départements du territoire national. Prévenir la production de déchets à travers une consommation responsable et l’allongement de la durée d’usage des biens et développer le recyclage sont aujourd’hui des objectifs majeurs afin d’œuvrer vers une économie sobre en carbone et en ressources naturelles et respectueuse de l’environnement.

Les déchets produits par les ménages

Les déchets ménagers et assimilés (DMA) représentent environ 10 % des déchets produits en France en 2019. Le tonnage produit par habitant, hors déblais et gravats, atteint en moyenne 525 kg par habitant. Entre 2009 et 2019, cette production a faiblement diminué (- 2 %), loin de l’objectif de réduction de 10 %. Le tonnage de la poubelle grise diminue fortement avec un report sur les collectes séparées et sur les apports en déchèteries, améliorant ainsi le tri en amont.

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Le traitement des déchets des ménages

Entre 2009 et 2019, le volume de déchets ménagers et assimilés destiné au recyclage est passé de 37 % à 46 %. Inversement le volume de déchets destiné à être stocké est passé de 27 % à 18 %. À l’instar des volumes collectés par habitant, la part de valorisation des ordures ménagères et assimilées est très variable d’un département à l’autre.

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Ressources

  • Les indispensables

    Ménages & Environnement - Les chiffres clés - Édition 2017

    Dans leurs activités quotidiennes, et par leurs habitudes de consommation, les ménages exercent des pressions sur l’environnement (émissions de gaz à effet de serre, de polluants atmosphériques, production de déchets, etc.).

    Visualiser Ménages & Environnement - Les chiffres clés - Édition 2017

  • Les indispensables

    Focus Ressources naturelles

    Cette ressource fait partie de la publication "Rapport sur l’état de l’environnement en France - Édition 2019". Ce focus consacré aux « Ressources naturelles » a pour ambition d’analyser les pressions exercées sur les matières utilisées pour faire fonctionner l’économie française et permettre à ses citoyens de subvenir à leurs besoins.

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