Pesticides en mélange dans les rivières : des risques écotoxiques élevés
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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Fréquence de risque
Des risques inacceptables plus fréquents au Nord
À l’échelle du pays, 29 des 55 Bassin versant montrent plus de 80 % de points de mesure avec des échantillons en niveau de risque inacceptable. Sur ce total de 29 bassins, 28 sont situés dans la moitié nord.
Seulement 5 bassins versants montrent moins de 20 % de points de mesure avec des échantillons en niveau de risque inacceptable. Ils sont tous situés dans la moitié sud du pays.
Seuls 5 à 50 % des échantillons présentent un risque acceptable
Selon le bassin, entre 5 et 50 % des échantillons présentent un indice de risque écotoxique inférieur ou égal à 1.
Près de 25 % des points de mesure de la métropole présentent un risque inacceptable de façon régulière (au moins 3 fois sur la période).

Champ : Pesticides recherchés sur au moins 50 % des points de mesures de chaque bassin entre 2015 et 2017
Source : Système d'information sur l'eau, extraction du 30 ocotbre 2018
Traitement : SDES, 2019
Niveaux de risque
Plus élevés en été
Les indices de risque augmentent souvent en été. Cette augmentation est vraisemblablement lié à la saisonnalité des régimes hydriques et des activités phytopharmaceutiques en métropole.
En effet, l’hiver (octobre à mars) est une période de hautes eaux et de faible activité phytopharmaceutique. Quant à l’été (avril à septembre), c’est une période de basses eaux et de forte activité phytopharmaceutique.
Plus élevés sur les petites rivières
En été, les 75ème et 90ème centiles sont les plus élevés sur les très petits, les petits et moyens cours d’eau. Autrement dit, les niveaux de risque dépassés 1 fois sur 4 et 1 fois sur 10 sont plus élevés sur petites rivières que sur grandes rivières.
Ce constat concerne la majorité des Bassin hydrographique .
Champ : 165 pesticides recherchés de 2015 à 2017 (1 861 échantillons) Source : Système d’information sur l’eau www.eaufrance.fr, extraction du 30 octobre 2018 Traitements : SDES, 2019 Champ : 78 pesticides recherchés de 2015 à 2017 (10 348 échantillons) Source : Système d’information sur l’eau www.eaufrance.fr, extraction du 30 octobre 2018 Traitements : SDES, 2019 Champ : 171 pesticides recherchés de 2015 à 2017 (14 674 échantillons) Source : Système d’information sur l’eau www.eaufrance.fr, extraction du 30 octobre 2018 Traitements : SDES, 2019 Champ : 166 pesticides recherchés de 2015 à 2017 (6 201 échantillons) Source : Système d’information sur l’eau www.eaufrance.fr, extraction du 30 octobre 2018 Traitements : SDES, 2019 Champ : 228 pesticides recherchés de 2015 à 2017 (10 449 échantillons) Source : Système d’information sur l’eau www.eaufrance.fr, extraction du 30 octobre 2018 Traitements : SDES, 2019 Champ : 199 pesticides recherchés de 2015 à 2017 (18 459 échantillons) Source : Système d’information sur l’eau www.eaufrance.fr, extraction du 30 octobre 2018 Traitements : SDES, 2019 Couverture spatiale et temporelle Les résultats d’analyse sont traités à l’échelle des grands bassins hydrographiques de métropole afin d’utiliser des jeux de données relativement homogènes en termes de fréquence de prélèvement, de listes de substances recherchées et de performances techniques des laboratoires. Prise en compte d’effets saisonniers Prise en compte des catégories de cours d’eau Cette typologie intègre les rangs de Strahler et les caractéristiques régionales des écosystèmes aquatiques. Données de surveillance Ainsi, une substance surveillée sur 80 % des points de mesure 2 années sur 3 n’est pas retenue, ni celle surveillée sur 49 % des points de mesure durant 3 années consécutives. Calculs Le calcul se fonde sur le principe d’additivité des concentrations des substances toxiques. En effet, plusieurs études, comme celles de Belden et al. (2007), Cedergreen (2014) ou Deneer (2000), montrent que les effets combinés de ces substances en mélange sont plus souvent additifs que synergiques ou antagonistes. Et les travaux de Backhaus et Faust (2012) indiquent que le principe d’additivité est utilisable, en première approximation des risques, quels que soient les modes d’action des composants du mélange. Ainsi, pour chaque pesticide i quantifié dans un échantillon est calculé le rapport entre sa concentration mesurée dans l’eau (μg/L) et sa concentration sans effet prévisible sur l’environnement (PNEC en μg/L). L’indice de risque d’un échantillon désigne alors la somme des rapports des pesticides présents en mélange dans cet échantillon. Dans le cas d’un échantillon e contenant n pesticides i quantifiés, l’indice vaut : Pour faciliter les comparaisons, un échantillon d’eau est retenu à l’échelle d’un bassin s’il contient au moins autant de substances que le nombre maximal de substances quantifiées dans un échantillon de ce même bassin. Interprétation de l’indice
Méthodologie
Les données utilisées pour cette étude sont extraites de la base Naïades du système d’information sur l’eau www.eaufrance.fr. Qualifiées de “correctes” par les producteurs, elles couvrent les trois dernières années disponibles de surveillance des cours d’eau. Les départements d’outre-mer n’entrent pas dans le champ de l’étude faute de jeux de données complets sur la même période.
Comme les résultats dépendent souvent de la saisonnalité des régimes hydriques et des activités phytopharmaceutiques, ils sont répartis sur deux saisons annuelles.
La typologie nationale proposée par le CEMAGREF (2006) est utilisée pour présenter les résultats en fonction de cinq catégories de cours d’eau : “Très petit”, “Petit”, “Moyen”, “Grand” et “Très grand”.
Dans un objectif de représentativité des résultats, les points de mesure sont sélectionnés s’ils font l’objet d’au moins 6 prélèvements d’échantillons d’eau par an. Parmi ces points, les substances sélectionnées sont celles surveillées :
L’indice de risque écotoxique IR est calculé pour chaque échantillon d’eau prélevé, pris au sens de mélange de pesticides. L’indice caractérise le risque d’effets indésirables que les pesticides en mélange dans l’échantillon présentent pour les milieux aquatiques.
On considère que si :
Cet indice ne tient pas compte des effets indirects que les mélanges de pesticides ont sur les écosystèmes. Il permet une première appréciation des risques en mobilisant des données accessibles au public.
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