Risques

Les feux de forêt : un effet aggravant du changement climatique

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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En 2018, environ un cinquième des communes sont exposées au risque feu de forêt. Entre 1973 et 2018, 200 km2 ont été brûlés chaque année, essentiellement sur le pourtour méditerranéen. La France recense en outre 4 200 départs de feu en moyenne par an. Si jusqu’à présent les forêts du pourtour méditerranéen étaient plus particulièrement vulnérables aux feux de forêts, la moitié des forêts métropolitaines sera soumise au risque incendie élevé d’ici 2050, selon la mission interministérielle relative au changement climatique et à l’extension des zones sensibles aux feux de forêts.

Quelles sont les zones les plus exposées ?

En France, 6 765 communes sont exposées au risque de feu de forêt en 2018, soit une commune sur cinq. C’est 3,5 fois moins que le nombre de communes exposées au risque inondation, ce dernier étant le risque le plus préoccupant en France.

Les communes exposées aux risques feux de forêts en 2018

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Note : les communes exposées au risque feu de forêt proviennent des déclarations « communes à risques majeurs » par les services de l’État dans la base de données Gaspar - « gestion assistée des procédures administratives relatives aux risques naturels et technologiques » - gérée par les services du ministère de la Transition écologique (MTES/DGPR, Gaspar).

Source : MTES, Gaspar, 2019 - © IGN, BD Carto® 2016.

Traitements : SDES, 2019

Les communes exposées aux risques feux de forêts, en mars 2010

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Figure 1770

Source : Meeddm (base de données Gaspar), mars 2010 - © IGN, BD Carto® limites communales, 2006

Traitements : SOeS

Les 6 765 communes exposées au risque feu de forêt représentent 30 % de la surface du territoire de la France et concentrent un cinquième de la population française. Pour ces communes, les feux de forêts font partie d’un ensemble de risques climatiques (inondation, mouvement de terrain, etc.) potentiels, ces risques étant susceptibles de s’accroître avec le changement climatique. En moyenne, ces communes sont ainsi exposées à 2,6 risques climatiques, contre 1,4 pour l’ensemble des communes françaises.

Les trois quarts des communes concernées se situent dans le sud de la France. Les conditions climatiques (vent, chaleur), ainsi que la nature de la végétation sont en effet favorables aux déclenchements de feux de forêts. Certains massifs s’avèrent ainsi particulièrement vulnérables : ceux de Corse, mais aussi l’Esterel, les Maures et ceux s’étendant du Lubéron au Vercors en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Cévennes et le Forez sur les contreforts du massif Central, les massifs pyrénéens, les Landes et le Périgord et enfin, la Sologne en région Centre-Val de Loire.

Au final, quatre régions concentrent ensemble plus de 85 % des communes exposées aux feux de forêt : Occitanie (30 % de ces communes), Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine (21 % chacune) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (14 %).

Nombre de communes exposées au risque feu de forêt par région en 2018

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Note : seules les régions présentant des communes exposées/classées à risque "feu de forêt" sont représentées ici.

Source : MTES, Gaspar, 2019 - © IGN, BD Carto® 2016.

Traitements : SDES, 2019

Nombre de communes exposées au risque "feu de forêt" par région, en mars 2010

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Note : seules les régions présentant des communes exposées/classées à risque "feu de forêt" sont représentées ici.

Source : Meeddm (base de données Gaspar), mars 2010 - DFCI Aquitaine

Région méditerranéenne : 200 km2 brûlés chaque année

La région méditerranéenne, zone très sensible, a été dotée d’un outil permettant de recenser les feux de forêts dès 1973. Il s’agit de la banque de données sur les incendies de forêts en région méditerranéenne (Prométhée). Elle comptabilise ainsi 112 300 départs de feux entre 1973 et 2018, avec une surface forestière de près de 9 200 km² brulés (919 300 ha) en 45 ans.

Nombre de départs de feux par commune en région méditerranéenne, entre 1973 et 2018
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Figure 2573

Source : Prométhée (banque de données sur les incendies de forêts en région méditerranéenne), janvier 2019.

Traitement : SDES, 2019

En métropole, un peu moins de 2 600 départs de feu se produisent en moyenne chaque année, affectant en moyenne 9 500 hectares de forêt entre 2006 et 2019 (MAA-MI-IGN / BDIFF). Les trois quarts des communes françaises ayant subi des feux sont situées dans la moitié sud de la France. Ces zones boisées ont un fort potentiel combustible en raison des essences représentées et de la sécheresse des sols. L’accroissement de biens et de la population à proximité et dans les forêts augmente la vulnérabilité de ces zones face aux incendies.

Le nombre d’incendies varie fortement sur l’ensemble de la période entre 2006 et 2019. Malgré la détection précoce, l’amélioration du dispositif de lutte contre les incendies et de la prévention, trois pics ont été enregistrés : 2009 (3029 feux), 2007 (3300 feux), 2019 (2907 feux). Les forêts et les autres terres boisées représentent à part égale (soit respectivement 45 %) la majorité des surfaces forestières brûlées sur l’ensemble de la période. Les surfaces non boisées ne représentent que 10 % : non boisées naturelles (4 %) et non boisées artificialisées (1 %).

Évolution du nombre de feux de forêts entre 2006 et 2019 et des surfaces incendiées par type d’occupation
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Note : données en cours de modification pour le département 65 (2015 et 2016) ; département 64 aucune donnée disponible (2011) ; département 64, données perdues suite à un incident technique (2010).

Champ : France métropolitaine (y compris la Corse)

Source : BDIFF (MAA ; MI ; IGN)

Traitement : SDES, 2020

Prévision, surveillance et plans de prévention dédiés

La prévision des feux de forêts repose sur les données météorologiques (vent, température, humidité, ensoleillement et état de sécheresse). Le relief est également pris en compte dans l’évaluation du risque, car il constitue un facteur aggravant de la propagation du feu. Pendant les périodes les plus critiques de l’année (le plus souvent l’été), les secteurs à risque font l’objet d’interdiction de feu, complétée de mesures de sensibilisation, de restriction d’accès, d’information et de répression. La surveillance permet de détecter au plus tôt les feux naissants et de les circonscrire rapidement. L’entretien des massifs boisés, le débroussaillage, la création d’allées pare-feu et le stockage d’eau pour la défense incendie limitent les départs de feu et réduisent les zones exposées.

Le risque incendie de forêt doit être obligatoirement pris en compte dans les documents d’urbanisme (SCOT, PLU, carte communale). La loi du 2 février 1995 a instauré les plans de prévention des risques d’incendies de forêt (PPRIF). Ils délimitent les zones exposées et définissent des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde. Annexés au plan local d’urbanisme de la commune, ces plans interdisent ou réglementent les nouvelles constructions dans les zones très exposées. Dans les autres zones, ils veillent à ce que les nouvelles constructions n’aggravent pas le risque et ne soient pas vulnérables en cas d’incendie. Des règles s’imposent également aux constructions existantes, dont la plantation d’espèces peu combustibles, le débroussaillement, la création de réserve d’eau ou la création de voies d’évacuation.

Ressources

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