Économie

Minéraux non métalliques : des ressources très locales

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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La France a près de 3 000 carrières actives sur tout son territoire. Elles permettent d’extraire de nombreux minéraux non métalliques, utilisés dans l’industrie et surtout dans la construction. Mais les importations de ces matériaux augmentent régulièrement. Pour répondre à la demande croissante, le recyclage doit pouvoir s’intensifier. Il serait également possible d’utiliser des matériaux venant des fonds marins. Cela doit cependant se faire avec prudence, pour éviter des impacts négatifs sur l’environnement.

À quoi servent les minerais non métalliques ?

Les minerais non métalliques sont des minéraux qui regroupent :

  • ceux utilisés dans l’industrie (andalousite, kaolin, talc, etc.),
  • ceux utilisés pour la construction (graviers, sables, roches massives ou ornementales comme le marbre, le granit, le grès, etc.),

Environ 90 % de ces matériaux sont utilisés sous forme de sable ou de gravier, principalement pour construire des logements, des bâtiments publics ou des infrastructures comme les routes et les voies ferrées.

À eux seuls, ils représentent plus de la moitié (55 %) des matières utilisées par l’économie française.

Une production surtout locale

En 2022, la France a extrait 392 millions de tonnes de minéraux non métalliques. (10 % de moins qu’en 1990). Cela représente 5,8 tonnes par habitant.
Grâce à la taille de son territoire, la France est le 3e plus grand producteur de minéraux non métalliques de l’Union européenne. Mais si on regarde la quantité extraite par habitant, elle se place seulement au 21e rang.

En 2022, 88 % des besoins en minéraux non métalliques ont été couverts par la production française, contre seulement 0,3 % pour les minéraux métalliques. Ce taux varie selon le type de matériau. Par exemple, il est de 97 % pour le sable et le gravier, mais seulement de 6 % pour les minéraux utilisés dans la chimie ou les engrais naturels, comme le phosphate ou la potasse.

Tableau présentant les différents types de minéraux non métalliques : pierres ornementales ou de construction, craie et dolomie, ardoise, minéraux pour l'industrie chimique ou engrais naturels, sel, pierre calcaire et gypse, argiles et kaolin, sable et gravier, autres. Pour chacun d'entre eux, sont précisés le volume extrait du territoire français (en milliers de tonnes), le volume nécessaire pour répondre aux besoins de l'économie française et le ratio entre ces deux chiffres qui donne la part de l'extraction intérieure par rapport aux besoins (en %).
Extraction et besoins en minéraux non métalliques en France en 2022
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Tableau présentant les différents types de minéraux non métalliques : pierres ornementales ou de construction, craie et dolomie, ardoise, minéraux pour l’industrie chimique ou engrais naturels, sel, pierre calcaire et gypse, argiles et kaolin, sable et gravier, autres. Pour chacun d’entre eux, sont précisés le volume extrait du territoire français (en milliers de tonnes), le volume nécessaire pour répondre aux besoins de l’économie française et le ratio entre ces deux chiffres qui donne la part de l’extraction intérieure par rapport aux besoins (en %).

Matériaux de construction : une utilisation surtout locale

Les minéraux non métalliques utilisés dans la construction viennent principalement de carrières proches du lieu d’utilisation. En 2022, plus de 90 % des flux de ces matériaux restaient à l’intérieur des régions. Ce phénomène est observé dans toutes les régions.

Deux cartes de France sont mises en regard. Celle de gauche représente la moyenne annuelle des granulats entre 2010 et 2020. Celle de droite la surface des logements neufs construits par an entre 2011 et 2022. Il apparaît que, globalement, les départements où le volume de granulats extraits est le plus important sont ceux qui ont construit le plus de logements. Ce qui illustre l'utilisation principalement locale des granulats extraits sur le territoire français dans le domaine de la construction.
Extraction de granulats en France de 2010 à 2020 et surface des logements neufs construits de 2011 à 2021
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Deux cartes de France sont mises en regard. Celle de gauche représente la moyenne annuelle des granulats entre 2010 et 2020. Celle de droite la surface des logements neufs construits par an entre 2011 et 2022. Il apparaît que, globalement, les départements où le volume de granulats extraits est le plus important sont ceux qui ont construit le plus de logements. Ce qui illustre l’utilisation principalement locale des granulats extraits sur le territoire français dans le domaine de la construction.

Les importations augmentent

En 2022, la France a importé près de 50 millions de tonnes de minéraux non métalliques, soit environ 0,73 tonne par habitant. Ces importations ont augmenté de 32 % entre 1990 et 2022.
Jusqu’en 1999, la France importait autant qu’elle exportait. Mais depuis 2000, la différence entre les deux a fortement augmenté. En 2022, les importations étaient presque deux fois plus élevées que les exportations.

Même si la France comptait encore près de 3 000 carrières en 2023, leur nombre a beaucoup diminué depuis le milieu des années 2000 : - 36 % entre 2007 et 2023. Les volumes extraits ont aussi baissé de 11 % entre 2007 et 2022. Cette baisse s’explique en partie par la diminution de l’activité dans le secteur du bâtiment après la crise de 2008.

Fonds marins et recyclage : des ressources d’avenir ?

Les granulats (petits morceaux de roche comme le sable ou le gravier) sont indispensables à la construction. Pour répondre à une demande de plus en plus forte, deux sources alternatives sont envisagées : les granulats marins et les granulats issus du recyclage.

Les granulats marins

La France possède d’importantes ressources de granulats en mer, estimées à environ 170 millions de m3. Leur extraction augmente depuis une dizaine d’années, avec 4,8 millions de m3. prélevés en 2022. Ces matériaux sont essentiels pour approvisionner les zones côtières et les grandes voies fluviales, en particulier pour le secteur du BTP.
Mais leur extraction peut nuire à l’environnement : destruction de la faune marine, modification du fond marin, impact sur les vagues et les courants. Pour limiter ces effets, leur exploitation est réglementée. Un projet de recherche, appelé RESISTE et mené par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), étudie la capacité des fonds marins à se régénérer.

Les granulats de recyclage

Les granulats issus du recyclage couvrent environ 25 % des besoins en granulats en France. 90 % de ces matériaux viennent du décapage des routes. Le recyclage du béton, lui, est plus difficile, car il est souvent mélangé à d’autres matériaux (verre, aluminium, bois, plastique), ce qui complique le tri.
La directive européenne 2008/98 sur les déchets avait fixé un objectif de 70 % de valorisation des déchets du BTP pour 2020. Cet objectif est aussi repris dans la loi française sur la transition énergétique (loi n° 2015-992 du 17 août 2015). En 2022, seuls environ 50 % des déchets du BTP étaient effectivement valorisés en France.

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