Prix de l’innovation pour Pl@ntNet, l’application créée par des chercheurs de Montpellier pour reconnaître les plantes
Article publié sur le site de l’Université de Montpellier (Janvier 2021)
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Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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La biodiversité désigne la variété de l’ensemble du monde vivant organisée selon trois niveaux (diversité des gènes, des espèces et des écosystèmes), ainsi que les interactions au sein de ces trois niveaux et entre ces niveaux.
La France héberge 10% des espèces connues et, chaque jour, de nouvelles espèces sont découvertes. Ses nombreuses espèces endémiques, qui ne vivent nulle part ailleurs sur la planète, lui confèrent également une forte responsabilité.
La France, avec ses territoires ultramarins répartis sur l’ensemble du globe, figure parmi les dix pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées au niveau mondial. Cela s’explique, comme dans la plupart des pays, par les pressions exercées par les activités humaines.
La biodiversité englobe l’ensemble du monde vivant à trois niveaux : la diversité génétique, celle des espèces et celle des écosystèmes. Avec ses départements et territoires d’outre-mer, la France est présente dans les quatre grands océans. Son patrimoine naturel, riche de 19 424 espèces endémiques (présentes uniquement sur un territoire), lui confère une grande responsabilité internationale. L’Homme utilise ces ressources naturelles pour subvenir à ses besoins. Il dépend étroitement des écosystèmes qui lui procurent nourriture, matériaux, énergie, régulent les réserves d’eau et le climat, sont source de bien-être, d’activités touristiques, etc.
Mais la pression subie par les écosystèmes est telle que beaucoup d’habitats naturels et espèces sont aujourd’hui en déclin. Sur la période 2013-2018, 20% seulement des habitats d’intérêt communautaire présents en métropole sont dans un état favorable. Les résultats de la 3ème évaluation de ces habitats naturels permettent de consolider et de confirmer ceux de la précédente (2007-2012) où 22% des habitats d’intérêt communautaire étaient alors dans un état favorable. En 2019, 18% des espèces évaluées dans la Liste rouge nationale sont éteintes ou menacées. Entre 1989 et 2018 en métropole, les populations d’oiseaux communs spécialistes des milieux agricoles, forestiers ou bâtis ont baissé de 23% et entre 2006 et 2016 celle des chauves-souris les plus communes a diminué de 38%. L’une des principales causes de ce constat est la dégradation des milieux naturels. Entre 2006 et 2015, en métropole, près de 66 000 hectares en moyenne par an ont été transformés sous l’effet de l’artificialisation. Les pratiques agricoles intensives ou, au contraire, la déprise agricole et la fermeture des espaces ouverts menacent la biodiversité. La consommation de pesticides augmente en agriculture. Le changement climatique affecte aussi la biodiversité. L’acidification des océans menace les récifs coralliens. Autre risque : 60 des 100 espèces considérées mondialement comme les plus envahissantes sont déjà présentes dans les départements et territoires d’outre-mer.
Néanmoins, la situation de certaines espèces, comme la loutre ou le castor, s’améliore. C’est aussi le cas des oiseaux d’eau hivernants où les populations ont progressé de 77% entre 1980 et 2018. Les mesures de protection, la réduction des pressions et une meilleure sensibilisation et implication des acteurs concernés expliquent ces tendances favorables Face à ces pressions et menaces, de nombreuses initiatives sont engagées à tous les niveaux pour préserver ce patrimoine naturel, dont le bon état est primordial pour garantir le bien-être et la santé de tous. Les stratégies de création des aires protégées y contribuent. Au 1er janvier 2020, 23,9% du territoire est couvert par un dispositif de protection. L’ambition est de porter à 30% la part du territoire français couverte par un dispositif de protection dont 10% en protection forte à l’horizon 2022 (1,37 % au 1er janvier 2020).
L’érosion de la biodiversité et l’efficacité des actions en faveur du patrimoine naturel peuvent être appréciées à partir de la connaissance que nous avons des écosystèmes. Les données d’observation des espèces et des habitats naturels constituent l’une des briques de cette connaissance. La collecte de ces données sur le terrain par les naturalistes, l’amélioration continue de leur qualité, ainsi que leur partage entre tous les acteurs, permettent de mieux appréhender les composantes de la biodiversité. Leur diffusion auprès du public (scientifiques, décideurs, aménageurs, gestionnaires d’espaces naturels, citoyens…) contribue à une meilleure appropriation des enjeux de biodiversité par l’ensemble de la société. L’évaluation des lacunes de connaissance tend à orienter l’acquisition de nouvelles données. La consolidation du référentiel taxonomique national est tout aussi importante. Sa complétude constitue un enjeu fort, car il permet de donner un nom univoque aux différentes espèces observées par chacun sur le territoire français.
La connaissance des milieux naturels et semi-naturels (caractéristiques, composition floristique et faunistique, répartition (...)
- Nouvelle fenêtreL’Observatoire national de la biodiversité (ONB) est un dispositif partenarial dont l’objectif est de porter à la connaissance (...)
- Nouvelle fenêtreL’état de la biodiversité et son évolution sont au cœur des préoccupations environnementales de la société. Leur connaissance repose entre autres sur l’évaluation de l’état de conservation des habitats naturels et sur le suivi des espèces sauvages (répartition, abondance, niveau de menace…). Plus encore que pour les espèces, l’observation des habitats reste aujourd’hui fragmentaire pour la plupart d’entre eux et se concentre surtout sur les milieux les plus remarquables. Celle des espèces mobilise davantage de moyens et concerne aussi bien la faune et la flore communes que patrimoniales. Les tendances ainsi mesurées montrent que la France est pleinement concernée par l’enjeu de perte de biodiversité européenne et mondiale.
La directive européenne Habitats-Faune-Flore prévoit que les États membres évaluent tous les six ans l’état de conservation des habitats naturels d’intérêt communautaire présents sur leur territoire. La France abrite 132 de ces habitats (sur 231 dans l’Union européenne) qui font l’objet d’évaluations régulières, et ce, par région biogéographique, soit un total de 299 évaluations.
Sur la période 2013-2018, 20% sont dans un état de conservation jugé « favorable ». Les habitats de la région alpine se trouvent globalement dans un meilleur état (38% dans un état favorable), alors que ceux de la région atlantique (terrestre) sont les moins bien conservés (11 % dans un état favorable). Les milieux ouverts herbacés naturels et semi-naturels (prairies de fauche, pâturages, etc.) figurent parmi les habitats les plus menacés avec 56% d’entre eux dans un mauvais état de conservation. Les dunes, les tourbières et autres milieux humides ou aquatiques, ainsi que les habitats côtiers, subissent également de multiples pressions : moins de 10 % d’entre eux sont dans un état de conservation favorable.
La directive "Habitats, Faune, Flore" (92/43/CEE) liste les habitats d’intérêt communautaire et prévoit que les États membres (...)
- Nouvelle fenêtreLa liste rouge nationale de l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN) et du Museum national d’histoire naturelle (MNHN) évalue le risque de disparition des espèces, par groupe taxonomique, à l’échelle du territoire français. À ce jour, 10 055 espèces ont fait l’objet d’une telle évaluation, soit moins de 6% des espèces connues en France. 18% des espèces évaluées sont éteintes ou menacées en France au 1er février 2019. Le risque de disparition des espèces est nettement plus élevé dans les outre-mer insulaires (39%) qu’en métropole (12 %).
Entre 1989 et 2018, les populations d’oiseaux dits « généralistes » (peuplant une grande variété d’habitats) sont en augmentation (+22 %). À l’inverse, le nombre d’oiseaux communs dits « spécialistes » (inféodés à un habitat particulier : agricole, forestier, bâti) a diminué de 23% en métropole. Ce phénomène s’explique par la dégradation ou la perte des habitats et par l’effondrement des populations d’insectes. Ces tendances conduisent à une homogénéisation des communautés d’oiseaux et à un appauvrissement des espèces qui font prendre conscience de la nécessité d’agir sur tous les milieux.
Avec plus de 30% d’oiseaux en moins en 15 ans, le suivi des espèces d’oiseaux communs s’avère être aujourd’hui une nécessité pour (...)
- Nouvelle fenêtreLes grands prédateurs terrestres (loup, lynx et ours), autrefois largement présents en métropole, aujourd’hui menacés, participent à l’équilibre des écosystèmes en régulant notamment les effectifs des grands herbivores. Ils fournissent un autre exemple de situation contrastée. En 2017, 5,5% du territoire métropolitain est concerné par leur présence régulière. Les foyers principaux sont les régions Provence – Alpes–Côte d’Azur, Auvergne – Rhône-Alpes et Bourgogne – Franche-Comté. Si globalement, l’évolution est positive (cette part était de 3,6% en 2007), la dynamique diffère selon les espèces. La présence du Loup connait la plus forte progression à l’échelle du territoire. Le Lynx progresse également à l’échelle nationale, mais essentiellement dans le Jura alors qu’il tend à régresser dans les Vosges. L’emprise spatiale de l’Ours, quant à elle, reste faible et quasi stable, cantonnée à deux noyaux pyrénéens encore fragiles.
Le loup (Canis lupus), le lynx (Lynx lynx) et l’ours brun (Ursus arctos) sont trois espèces protégées inscrites sur la liste (...)
- Nouvelle fenêtreLes ongulés sauvages regroupent les ongulés de montagne (chamois, isard, mouflon, bouquetin) et ceux de plaine (cerf élaphe, (...)
- Nouvelle fenêtreLes zones de montagne sont composées d’une large part d’espaces naturels abritant une biodiversité riche et fournissant de (...)
- Nouvelle fenêtreCréé en 2012, l’IPBES est un organisme intergouvernemental scientifique et politique qui rassemble 132 États membres des Nations Unies. Il a pour vocation de synthétiser et d’évaluer les connaissances sur la biodiversité et les services écosystémiques afin d’éclairer les décideurs et l’opinion publique, sur les enjeux des changements actuels de la biodiversité. Dans cette optique, il vise à identifier et élaborer des outils et des méthodes d’appui aux décisions qui prennent en considération toutes les connaissances sur la biodiversité, qu’elles proviennent de la recherche scientifique, des gouvernements, des organisations non-gouvernementales (associations, entreprises, etc.) ou des acteurs locaux et autochtones.
En mai 2019, l’IPBES a publié son premier rapport sur l’état de la biodiversité et des écosystèmes à l’échelle planétaire, dont il met en évidence la situation très préoccupante. Il appelle également de ses vœux à des transformations majeures de la société, à l’instar du GIEC sur les questions climatiques.
La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a pour mission de renforcer les (...)
- Nouvelle fenêtreArticle publié sur le site de l’Université de Montpellier (Janvier 2021)
Voir l'articleEn 2017, le suivi de l’As, du Cd et du Ni est réalisé sur une quarantaine de sites. Les seuils de qualité de l’air fixés pour la protection de la santé pour l’As et le Cd sont respectés sur l’ensemble des points de mesure alors que pour le Ni, deux points de mesure situés à proximité d’industries enregistrent une concentration supérieure à la norme de qualité de l’air pour la protection de la santé (Isbergues dans le Pas-de-Calais avec une concentration de 34,77 ng/m3, et Grande-Synthe dans le Nord avec une concentration de 26,79 ng/m3).
Infographie illustrant les données clés de la biodiversité en France en 2018.
Infographie présentant les données clés de la biodiversité en France en 2018.
Publié à partir des données de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel et des indicateurs de l’Observatoire National de la Biodiversité, ce livret permet en un clin d’œil de retrouver tous les chiffres clés sur les espèces de France. Grâce à de nombreuses contributions de chercheurs, taxonomistes et partenaires du projet, chaque chiffre est remis en contexte, accompagné d’explications, de schémas et illustré par des exemples concrets.
Publié à partir des données de l’Inventaire national du patrimoine naturel et s’appuyant sur des indicateurs de l’Observatoire national de la biodiversité, ce livret est destiné à tous, grand public comme acteurs de la biodiversité. Il permet de retrouver en un clin d’œil tous les chiffres clés sur les espèces de France.
L’édition 2019 du "Rapport sur l’état de l’environnement en France" est constituée d’un rapport de synthèse et de deux focus thématiques, dont la vocation est d’aborder des problématiques transversales, plébiscitées par les usagers.
Le portail interministériel biodiversitetousvivants.fr est un site d’information dédié à la biodiversité. Il est porté par le ministère de la Transition écologique avec l’appui de l’Office français de la biodiversité (OFB).
Lien direct vers le site web
L’Office français de la biodiversité et ses partenaires du système d’information de la biodiversité mettent en ligne le portail web naturefrance.fr : le nouveau point d’entrée incontournable pour accéder aux données sur la biodiversité en France.
Base de données fournissant une vision globale des données existantes dans le domaine de la nature et des paysages (espèces, habitats, espaces naturels...), de leurs modalités de production et de stockage, de leur accessibilité.
Indicateur ONB, Office français de la biodiversité, Commissariat général au développement durable-Service des données et études statistiques, mai 2022
L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) est un organisme français dépendant du Muséum national d’histoire naturelle, depuis 2002. Il gère et diffuse en ligne des informations sur le patrimoine naturel terrestre et marin (espèces animales, végétales fongiques et microbiennes actuelles et anciennes, habitats naturels, espaces protégés et géologie) en France métropolitaine et en outre-mer.
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La biodiversité, c’est la vie ! Nous en dépendons, nous en bénéficions... Et pourtant, partout dans le monde, elle va mal. Sans elle, notre vie et notre bien-être sont menacés. La France a un patrimoine naturel exceptionnel, en métropole et outre-mer : nous avons le devoir de protéger cette biodiversité et d’agir pour lutter contre son érosion. C’est cette histoire que raconte le film La biodiversité en France.
Préserver la biodiversité, c’est aussi NOUS préserver ! La Biodiversité. On en entend souvent parler mais on ne sait pas toujours ce que c’est concrètement. C’est vrai, après tout, c’est quoi la biodiversité ? Pourquoi est-elle si importante ? Et pourquoi la biodiversité nous concerne TOUS ?
Gilles Boeuf fait état de l’érosion de la biodiversité et présente les quatre grands facteurs qui peuvent être associés à cette dynamique : destruction et pollution, surexploitation des ressources, dissémination d’espèces, changement climatique.
Dans cette vidéo (25’28), Gilles Boeuf, professeur à l’université Pierre et Marie Curie, présente les grands enjeux globaux auxquels est aujourd’hui confrontée l’Humanité. Il centre son propos sur la biodiversité, dont l’érosion actuelle soulève de profondes interrogations du point de vue écologique, sanitaire, humain et économique.
Dans cette vidéo, Paul Leadley discute de l’adaptation des écosystèmes et de la biodiversité au changement climatique, en cours et à venir. Il met en évidence la capacité plus ou moins forte de certains groupes d’espèces à s’adapter aux changements affectant leurs conditions de vie.
L’édition 2019 du "Rapport sur l’état de l’environnement en France" est constituée d’un rapport de synthèse et de deux focus thématiques, dont la vocation est d’aborder des problématiques transversales, plébiscitées par les usagers.