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Podcast : Biodiversité en Outre-mer, un trésor sous pression

Mis à jour le | Commissariat Général au Développement Durable

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Saviez-vous que la France détient la 4e plus grande surface de récifs coralliens au monde ? Et que 97 % de son espace maritime se situe en outre-mer ? Un patrimoine naturel d’une richesse exceptionnelle, aujourd’hui menacé. Dans cet épisode, cap sur les récifs, les mangroves et les forêts tropicales pour comprendre pourquoi la biodiversité ultramarine est en danger.

Avec plus de 10 millions de kilomètres carrés d’espace maritime, soit 20 fois la surface de l’Hexagone, la France abrite une biodiversité remarquable. Les récifs coralliens, véritables nurseries marines, hébergent 25 % de la vie marine mondiale. Les mangroves, habitat végétal à la frontière entre le terrestre et le marin, protègent les populations côtières et stockent d’importantes quantités de carbone. Les forêts tropicales guyanaises représentent à elles seules le tiers de la forêt française.

Mais ces zones naturelles sont exposées au réchauffement des eaux, aux pollutions, à l’urbanisation, aux espèces envahissantes ou encore à la déforestation.

Entre 1990 et 2020, la Guyane a perdu 1,5 % de sa surface forestière, ce qui peut paraître faible… mais suffit à menacer plus du quart des poissons et des mammifères du territoire.

Ce podcast décrypte les enjeux du déclin de la biodiversité en outre-mer, leur impact sur les populations locales et les leviers d’action déjà à l’œuvre.

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Si l’on vous demande où peut-on voir des récifs coralliens, vous allez peut-être penser à la grande barrière de corail, en Australie.

Mais savez-vous qu’il y en a dans les eaux françaises ?

Il y en a même beaucoup : la France détient la quatrième plus grande surface de récifs coralliens et de lagon au monde !

Elle détient aussi le deuxième espace maritime mondial après les États-Unis. Il s’étend sur plus de 10 millions de km² (plus de 20 fois la surface de la métropole), et 97 % se situent dans l’Outre-mer !

Cet espace maritime abrite une grande diversité d’espèces et de milieux.

Mais ces écosystèmes sont fragiles.

Dans ce nouvel épisode, nous allons parler de biodiversité, notamment dans les Outre-mer...

Et tenter de comprendre comment les activités humaines affectent les écosystèmes ultramarins.

Armel Hemme (AH) : Bonjour, je m’appelle Armel Hemme

Vous écoutez Notre environnement monte le son ... , le quatrième et dernier épisode d’une série spéciale enregistrée à l’occasion de la sortie du rapport sur l’ État de l’environnement en France .

***

l’ État de l’environnement en France, c’est un rapport publié tous les 4 ans, depuis 30 ans. Il est produit par le Commissariat Général au Développement Durable.

La première édition, en 1994, suivait de peu le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, un moment majeur dans la prise en compte des questions liées à l’environnement au niveau mondial.

Ce rapport sur l’ État de l’environnement s’adresse à tous, dans un souci de partage de la connaissance, de partage de l’information environnementale, pour nous guider dans nos prises de décisions individuelles et collectives...
Il nous renseigne précisément sur quatre phénomènes en cours : l’épuisement des ressources naturelles, la pollution des milieux naturels, le changement climatique et le déclin de la biodiversité.

Alexis Cerisier-Auger, bonjour !

Alexis Cerisier-Auger(ACA) : Bonjour Armel !

AH : Vous êtes chargé de mission biodiversité et milieux humides au Commissariat Général au Développement Durable...

J’évoquais les récifs coralliens, en introduction... On a tous déjà vu (sur un écran, à la télé, sur un ordi...) des images de coraux peuplés de poissons colorés, mais certains auditeurs se posent peut-être la question : le corail, c’est minéral, animal ou végétal ?

ACA : Alors ce n’est ni minéral ni végétal contrairement à ce que l’on pourrait penser. Le corail, c’est un animal marin ou plus précisément un ensemble de petits animaux, les « polypes », qui vont se regrouper pour former un squelette calcaire que l’on appelle le corail.

AH : Les récifs coralliens abritent 25 % de la vie marine. Pourquoi est-ce qu’on y trouve un quart de la biodiversité marine ?

Alexis Cerisier-Auger : Les récifs coralliens abritent effectivement une biodiversité exceptionnelle !

D’après les derniers inventaires que l’on a réalisés, ce ne sont pas moins de 4 000 espèces de poissons et 800 espèces de coraux constructeurs qui dépendent de ces milieux.

Cette biodiversité, elle tire profit de nombreux bénéfices. Ces récifs vont jouer un rôle dans la protection de nombreuses espèces. Par exemple, en période de reproduction ou lors de la croissance des alevins.

Ce sont aussi de véritables garde-manger puisqu’ils vont permettre la production de nutriments. Ces récifs sont aussi interconnectés avec d’autres milieux comme les mangroves ou les herbiers marins. On va alors pouvoir observer des échanges entre ces milieux qui vont s’enrichir mutuellement.

Malheureusement, l’équilibre de ces écosystèmes est menacé, en grande partie par les activités humaines. Localement, ils peuvent être affectés par les aménagements côtiers, la plaisance, le transport maritime, l’agriculture, etc.

À l’échelle régionale ou mondiale, ils souffrent de l’augmentation de la température et de l’acidification des océans... Mais aussi d’autres pressions comme les événements météo extrêmes ou encore les espèces exotiques envahissantes, comme l’astérie, une étoile de mer.

AH : Qu’est-ce que cela produit comme effet sur les coraux ?

ACA : On constate deux phénomènes principaux. L’un est très visible et est lié à la hausse de la température de l’eau. Le corail vivant va alors progressivement se décolorer et mourir. On appelle ça le blanchissement. On estime que 1 à 2 degrés de plus pendant 2 semaines peut suffire à blanchir massivement le corail. Le second phénomène, est lié à l’acidification des océans et va avoir un impact sur la croissance du corail en menaçant sa survie sur le long terme.

AH : Quel est l’état des récifs coralliens des eaux françaises ?

Alexis Cerisier-Auger : On constate des différences entre les territoires. En 2020, dans les îles du Pacifique et les îles Éparses de l’océan Indien, 70 % des récifs étaient en bon état alors que dans les Antilles françaises, à Mayotte et à la Réunion, 62 % étaient dans un état dégradé.

L’autre habitat côtier tropical par excellence qui concentre de nombreuses espèces et mérite toute notre attention, c’est : les mangroves.

Les mangroves, ce sont des forêts amphibies très denses que l’on peut retrouver à la frontière entre le milieu terrestre et marin. Elles sont composées de palétuviers. Ce sont des arbres tropicaux dont les racines plongent dans l’eau. Cette eau peut être salée ou saumâtre, c’est-à-dire une eau douce et salée à la fois.

Ces écosystèmes couvrent 88 000 hectares dans 10 des 12 territoires d’outre-mer...

Pour aller plus loin sur le déclin de la biodiversité : informations essentielles, synthèse, vidéos et infographies…

Le déclin de la biodiversité est l’un des grands défis environnementaux actuels, présenté dans L’État de l’environnement en France – Rapport 2024 (REE 2024).

Découvrir les messages clés et les derniers indicateurs disponibles sur le sujet.

Rubrique « Déclin de la biodiversité : une nature sous pression »

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