L’ADEME (Agence de la transition écologique) a publié en 2024 une mise à jour de son évaluation des impacts environnementaux du numérique en France. Cette étude porte sur les chiffres de 2022. Conclusion : l’empreinte carbone du numérique continue d’augmenter.

Un poids carbone équivalent au transport routier

En 2022, le numérique représentait 4,4 % de l’empreinte carbone nationale, soit 29,5 millions de tonnes de CO₂ émises, un niveau proche de celui du transport routier de marchandises.

Cette hausse par rapport à l’étude de 2020 (2,5 %) s’explique notamment par une meilleure prise en compte des centres de données situés à l’étranger, où sont hébergés 53 % des usages numériques des Français.

Des centres de données de plus en plus énergivores

Les centres de données sont désormais responsables de 46 % de l’empreinte carbone du numérique, contre 16 % en 2020.

En comparaison, la fabrication des terminaux (ordinateurs, téléviseurs, smartphones…) représente 50 % des émissions. De manière générale, la fabrication des équipements numériques a généré 17,8 millions de tonnes de CO₂ en 2022, soit 1,7 tonne par an et par personne en France.

Le numérique représente 11 % de la consommation nationale d’électricité, soit 65 TWh en incluant les centres de données étrangers. C’est presque autant que la consommation électrique de l’Île-de-France.

L’audiovisuel, un secteur à surveillé

En 2022, regarder la télévision et des vidéos à la demande en France a généré 5,6 millions de tonnes de CO₂. C’est autant d’émissions que 4 millions de véhicules par an. Si la tendance actuelle continue, ces émissions pourraient augmenter de 29 % d’ici 2030.

Limiter la hausse des impacts environnementaux

Si rien n’est fait, l’ADEME s’attend à un triplement des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Pour l’éviter, elle propose plusieurs solutions :

• prolonger la durée de vie des équipements numériques, en favorisant la réparation et le reconditionnement ;
• réguler la consommation énergétique des centres de données ;
• sensibiliser les utilisateurs aux effets environnementaux de leurs pratiques numériques, notamment du streaming.

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Transcription de la figure 3918

Un camion transportant des marchandises circule dans la rue. Derrière lui, sur le trottoir, un homme et une femme marchent dans des directions opposées. Ils regardent tous les deux leurs téléphones. Au-dessus d’eux, il est écrit : « En 2022, le numérique a émis presque autant de carbone que le transport routier de marchandises. »