Un nouvel indice à destination des consommateurs a fait son apparition dans les rayons des magasins en 2025. L’indice de durabilité remplace progressivement l’indice de réparabilité sur deux catégories de produits : les téléviseurs depuis le 8 janvier et les lave-linges à partir du 8 avril. Au fur et à mesure, cet affichage concernera davantage de catégories de produits. Explications avec Audrey Karamanoukian, Chargée de mission information du consommateur et économie circulaire au Ministère de la Transition écologique.
L’indice de durabilité remplace celui de réparabilité pour certaines catégories de produits. Pourquoi ce changement ?
Audrey Karamanoukian : Ce remplacement était prévu par la Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) de 2020. L’indice de durabilité est plus complet que l’indice de réparabilité car il prend en compte des nouveaux critères comme la fiabilité des produits, la résistance à l’usure, la maintenance et l’entretien ou l’existence d’une garantie commerciale de durabilité. Par exemple, pour un téléviseur, nous considérons désormais la facilité de démontage du produit et la disponibilité des pièces détachées, mais aussi la durée de vie de la dalle de l’écran.
Comment les notes sont-elles déterminées et contrôlées ?
AK : Elles sont calculées par les fabricants eux-mêmes, sur la base d’une méthode commune à tous les fabricants et élaborée par les pouvoirs publics en concertation avec les représentants des entreprises et des consommateurs. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) peut contrôler la conformité et la loyauté des notes. Les consommateurs ou les associations peuvent également signaler à la DGCCRF si une note semble ne pas refléter la qualité réelle d’un produit. La transparence des notes, qui seront publiées obligatoirement par les fabricants sur un site internet de l’État (data.gouv.fr), facilite également le contrôle.
Quels sont les objectifs de cet affichage ?
AK : Il s’agit de garantir la transparence entre le consommateur et les fabricants. Les consommateurs disposent d’un outil d’aide à l’achat pour comparer et choisir les équipements les plus durables, réalisant ainsi des économies sur le long terme. Les fabricants sont incités à proposer des produits plus fiables, car un indice plus élevé a un impact positif sur les ventes. Cela permet de lutter contre l’obsolescence.
Les produits les plus vertueux sont-ils aussi les plus chers ?
AK : Pas forcément. Nous constatons une répartition équilibrée des bonnes notes dans toutes les gammes de produits. De plus, un produit vertueux durera davantage dans le temps et sera plus réparable, ce qui peut réduire le coût final pour le consommateur.
Prévoyez-vous de généraliser cet indicateur ?
AK : L’indice de réparabilité concerne déjà divers produits comme les ordinateurs, les aspirateurs ou les lave-vaisselles. D’ici 2027, notre ambition est d’élargir notre offre à plus d’une dizaine de nouvelles catégories, parmi lesquelles les vélos à assistance électrique, les fours micro-ondes et les casques audio.