En 2023, les forêts de Rambouillet souffrent des sécheresses répétées. Pour les préserver, l’Office national des forêts mise sur la diversité des essences d’arbres et des milieux pour améliorer leur résistance face au changement climatique.
Chaque année, l’Office national des forêts (ONF) évalue l’état des forêts françaises et leur capacité à résister aux changements climatiques. Dans le massif de Rambouillet (Yvelines), où s’étendent 14 000 hectares de forêt « domaniale », c’est-à-dire appartenant à l’État, les experts observent des signes inquiétants. Les sécheresses répétées affaiblissent les arbres, qui peinent à se régénérer. Pour répondre à ces défis, l’ONF applique le principe de « forêt mosaïque », une gestion diversifiée qui favorise la résistance des écosystèmes.
Un impact visible sur les arbres
Sur le terrain, les forestiers constatent le dépérissement de certaines espèces. « Ce chêne a perdu 60 % de ses branches », indique Thomas Bran, expert de l’ONF. À Rambouillet, la sécheresse s’intensifie : en 2022, il n’a pas plu d’avril à octobre, et en 2023, les nappes n’ont pas pu se recharger après un hiver sec. Résultat : des arbres s’assèchent et certains ne repartent plus au printemps.
Une gestion adaptée pour l’avenir
Pour faire face à ces bouleversements, l’ONF a une idée simple : plus une forêt est variée en espèces d’arbres et en types de milieux, plus elle est résistante aux aléas climatiques.
La forêt est donc gérée comme une mosaïque : certaines parcelles sont dédiées à la production de bois, d’autres à la préservation de la biodiversité ou aux loisirs. Certaines zones sont même laissées en libre évolution sur 200 hectares, devenant ainsi de véritables laboratoires à ciel ouvert. Les essences d’arbres sont diverses et les modes de gestion le sont aussi.
Ainsi, si une espèce d’arbre souffre de la sécheresse, d’autres, mieux adaptées, prennent le relais, assurant ainsi l’avenir du massif. De plus, ces forêts abritent une plus grande diversité animale et végétale, et préservent mieux les ressources en eau.
Anticiper le climat de demain
L’ONF teste aussi la « migration assistée » : face aux sécheresses, certains chênes sont remplacés par des espèces plus adaptées au climat futur, comme le chêne pubescent ou le chêne tauzin. Pour guider ces choix, les forestiers s’appuient sur des modèles qui prennent en compte la nature du sol, la réserve en eau et les prévisions climatiques.
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La forêt mosaïque, une réponse au défi climatique
Office national des forêts (ONF) - 22 septembre 2023.