Copernicus : deux nouveaux satellites européens civils pour surveiller la planète

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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L’Europe renforce son système de surveillance de la Terre avec le lancement de deux nouveaux satellites Sentinel, qui fourniront des données cruciales pour la gestion des risques environnementaux.

Ces satellites viennent remplacer les premières unités Sentinel lancées à partir de 2014, et permettent d’assurer la continuité des données et services fournis par Copernicus. Au quotidien, le programme soutient des applications opérationnelles et permet un suivi de long terme de l’état de l’environnement et des phénomènes associés.
Sentinel-2C, lancé en septembre 2024, capture des images de haute résolution de la surface terrestre et des eaux côtières, permettant par exemple de suivre l’évolution des forêts, des cultures ou de la ressource en eau.
Sentinel-1C, lancé en décembre 2024, est équipé d’un radar qui permet d’observer la Terre de jour comme de nuit, même à travers les nuages. Ces données peuvent être utilisées pour détecter les pollutions hydrocarbures à la surface de l’océan et suivre les navires, détecter et suivre la déforestation tropicale, en couvrant l’ensemble des forêts dans des zones qui sont régulièrement ennuagées, ou encore surveiller avec une précision au millimètre les mouvements lents des sols.

Un exemple d’enjeu majeur : la surveillance des mouvements du sol

Le service Copernicus EGMS (European Ground Motion Service) utilise les données de Sentinel-1 pour surveiller les mouvements lents du sol, qui peuvent être liés à des phénomènes naturels (séismes, éruptions volcaniques) ou provoqués par l’homme (exploitation minière ou des eaux souterraines, affaissement des sols). Ces informations sont cruciales pour la gestion des risques et l’aménagement du territoire.
Une étude récente du BRGM, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières, basée sur les données Copernicus EGMS, a révélé que près de la moitié des zones côtières européennes s’enfoncent à un rythme supérieur à 1 mm par an. Ce phénomène, appelé subsidence, aggrave les effets de l’élévation du niveau de la mer et augmente les risques d’inondations côtières, en particulier dans les zones plus densément peuplées, les centres urbains et là où sont situées les infrastructures critiques.
Mesurer ce phénomène est indispensable car il amplifie les effets de l’élévation du niveau de la mer. Sur les 30 dernières années, ce niveau des mers s’élève en moyenne 3,6 millimètres par an, information apportée par une autre famille de satellite Copernicus, Sentinel 6.

Une vigie indispensable

Les satellites Copernicus jouent un rôle essentiel dans la surveillance de notre planète et fournissent des informations précieuses pour la prise de décision en matière de gestion des risques environnementaux. Les données de Sentinel-1C et Sentinel-2C contribueront à améliorer notre compréhension des phénomènes complexes qui affectent la Terre et à protéger les populations et les écosystèmes.

Le programme Copernicus

Copernicus est le programme de surveillance de la Terre de l’Union européenne, coordonné et géré par la Commission européenne. Il fournit des données et des informations sur l’état de l’environnement à l’échelle mondiale, en s’appuyant sur des observations spatiales et des données in situ. Les services Copernicus couvrent six thématiques : l’atmosphère, le milieu marin, les terres émergées, le changement climatique, la gestion des urgences et la sécurité. Les données Copernicus sont utilisées par les scientifiques, les décideurs et le grand public pour comprendre et gérer les défis environnementaux. L’ensemble du programme Copernicus est piloté sur la base des besoins exprimés par les utilisateurs. Pour la France, c’est le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) du ministère chargé de l’écologie qui recueille et exprime les positions des utilisateurs institutionnels. Le CGDD anime également la communauté « Applisat » qui rassemble les acteurs publics intéressés par les images satellitaires au service des territoires.

Carte des vitesses de déplacement du sol sur l'ancien site minier de Forbach et Freyming-Merlebach, issue du service Copernicus EGMS.
Mouvements du sol sur un ancien site minier
Agrandir et voir cette illustration en taille réelle (même fenêtre)
Carte géographique représentant par des points colorés la vitesse moyenne de déplacement du sol dans la direction verticale entre 2018 et 2022, en millimètres par, an sur l’ancien site minier de Forbach et Freyming-Merlebach en Lorraine). Source : EGMS, Copernicus Land Monitoring service implémenté par l’Agence Européenne de l’environnement

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