La forêt occupe une place importante en France : elle couvre près d’un tiers du territoire métropolitain et 84 % des outre-mer. Pour la journée internationale des forêts, l’Observatoire national de la biodiversité (ONB), publie les indicateurs sur la biodiversité qui permettent de savoir comment se portent les forêts françaises : un zoom sur la santé de nos forêts…
Certains indicateurs sur la biodiversité des forêts sont porteurs de signaux positifs
Lorsqu’on parle de forêt, on parle d’une mosaïque d’habitats qui abritent une faune et une flore très riches : essences d’arbres variées, mousses, champignons, insectes, vers, bactéries, oiseaux, chauves-souris, cerfs, sangliers…
Perçue comme réservoir de biodiversité pour 6 français sur 10, la santé des forêts montre des signes d’amélioration.
En métropole, le nombre d’oiseaux qui vivent dans les forêts est stable (- 2 % entre 1989 et 2021), contrairement à ceux qui vivent en milieux urbains et agricoles, qui diminuent.
Évolution de l’abondance des populations d’oiseaux communs spécialistes dans l’Hexagone entre 1989 et 2021
- Espèces spécialistes des milieux agricoles : - 36 %
- Espèces spécialistes des milieux bâtis : - 33 %
- Espèces spécialistes des milieux forestiers : - 2 %
- Espèces spécialistes : - 24 %
- Espèces généralistes : + 19 %
Malgré des diminutions importantes de certaines populations d’oiseaux dans l’Hexagone, les effectifs d’oiseaux spécialistes forestiers sont pratiquement stables (- 2 %) au contraire de ceux des milieux urbains et agricoles.
Source : Programme STOC de Vigie Nature. Traitement CESCO – PatriNat, janv. 2023
Les grands prédateurs, ours brun, loups, lynx, sont de plus en plus présents en forêt. Les surfaces de forêts métropolitaines fréquentées par au moins un grand prédateur sont passées de 2 % en 2001 à près de 9 % en 2020.
Des écosystèmes exposés à de nombreuses menaces
De nombreuses pressions s’exercent sur ces écosystèmes. Parmi les habitats forestiers évalués entre 2013 et 2018, seuls 18 % sont dans un état de conservation « favorable », c’est-à-dire en bonne santé.
Sur les 10 dernières années, on constate une mortalité croissante des espèces (estimée à + 54 %) liée au changement climatique.
Les forêts souffrent également de la colonisation par des espèces exotiques envahissantes. Transportées accidentellement ou volontairement en dehors de leur aire de répartition naturelle, ces espèces peuvent nuire à la biodiversité déjà présente en modifiant les équilibres écosystémiques.
Carte présentant la progression du front d’expansion de la chenille processionnaire entre 1969 et 2016
Présentation des territoires colonisés entre 1969 et 1979, à l’hiver 2005-2006, à l’hiver 2010-2011 et à l’hiver 2015-2016.
Arrivées par le Sud-Ouest en 1969, les chenilles processionnaires ont rapidement envahit la Nouvelle-Aquitaine et la frange méditerranéenne durant la première décennie.
Depuis, leur progression vers les régions septentrionales est plus lente. Néanmoins, depuis l’hiver 2015-2016, elles ont franchi la Loire pour se retrouver aux portes du bassin parisien.
Source : J.F. Abgrall (Cemagref), URZF – Inrae. Traitement : Inrae. Fonds cartographiques : OFB, Inrae
Quelles mesures permettent de protéger la forêt ?
Depuis 2000, le taux d’essences d’arbres concerné par un programme de conservation des ressources génétiques forestières n’a cessé d’augmenter, atteignant 13 % en 2020.
Autre exemple, la stratégie de mise en place de « trames de vieux bois » se déploie progressivement dans les forêts publiques de métropole et concernait 12 % de leur surface en 2022.
Ressources
Les dernières ressources
La biodiversité des forêts françaises
Publication de l’ONB (Office français de la biodiversité) - Mars 2024.