Des chercheurs de l’INRAE ont montré que le changement climatique favorise les plantes les moins résistantes aux pratiques agricoles, fragilisant la biodiversité des champs. L’agroécologie peut aider à préserver la biodiversité.
Depuis 2012, des scientifiques de l’Institut national de la recherche agronomique et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ont étudié l’évolution de la végétation des bordures de champs sur 500 parcelles agricoles en France. Ce suivi, réalisé dans le cadre du réseau de biovigilance « 500 ENI », visait à analyser l’impact du changement climatique et des pratiques agricoles sur la biodiversité.
Une transformation des espèces végétales
Entre 2013 et 2021, les chercheurs ont constaté une hausse moyenne des températures de 1,2 degré et une baisse de l’humidité des sols de 14 %. Durant ces années, les pratiques agricoles sont restées globalement stables.
Sous l’effet du changement climatique, la végétation des bordures de champs a évolué :
- Les plantes capables de résister à la chaleur, à la sécheresse et aux sols peu fertiles ont progressé.
- Les espèces résistantes aux perturbations agricoles (liées aux labours et aux produits chimiques) ont diminué.
Le problème ? Les plantes capables de résister au stress climatique sont moins adaptées aux pratiques agricoles conventionnelles, ce qui pourrait fragiliser la biodiversité.
Quelles solution pour préserver cette biodiversité ?
Les chercheurs recommandent des pratiques agricoles plus durables pour aider ces écosystèmes à s’adapter, comme :
- Recouvrir temporairement les sols de végétaux afin d’en conserver l’humidité et la fertilité ;
- Associer des arbres aux cultures, parce que leurs racines permettent de limiter l’érosion des sols, favorisent l’infiltration de l’eau et enrichissent le sol en nutriments ;
- Réduire les intrants chimiques comme les pesticides.
En effet, une autre étude menée dans les vignes de Montpellier montre qu’utiliser moins de pesticides favorise la biodiversité végétale, et ce malgré la hausse de la température moyenne des parcelles. En 40 ans, les plantes sont 41 % plus abondantes et 24 % plus diversifiées. Même si le changement climatique modifie déjà la biodiversité des paysages agricoles, des pratiques adaptées peuvent donc en limiter les effets.