Société

Les déchets ménagers en France : chiffres et enjeux pour l’environnement

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

En France, chaque habitant produit en moyenne environ 500 kg de déchets par an. Ces volumes importants ont des conséquences pour l’environnement, car il faut collecter, trier, stocker ou recycler ces déchets. Si la production de déchets a augmenté ces dernières années, des solutions existent pour inverser la tendance. Découvrez les chiffres-clés et les enjeux de la gestion des déchets ménagers en France.

Que sont les déchets ménagers et assimilés ?

Les déchets ménagers et assimilés représentent l’ensemble des déchets produits par les ménages et les entreprises collectés par le service public de gestion des déchets. Ils comprennent :

  • les ordures ménagères résiduelles (poubelle grise, bac vert ou noir selon les collectivités),
  • les déchets collectés séparément (emballages, verre, papier),
  • les déchets occasionnels (encombrants, déchets verts, déblais et gravats),
  • les déchets des marchés, espaces verts publics et voirie lorsqu’ils sont collectés par le service public.

En 2021, le service public a collecté 615 kg de déchets ménagers et assimilés par habitant et par an, selon l’Insee .

  • Si l’on exclut les déblais et gravats, ce chiffre tombe à 549 kg/habitant/an.
  • Si l’on ne considère que les déchets réellement produits par les ménages, en excluant les déchets d’entreprises collectés en même temps, on estime ce volume à environ 500 kg/habitant/an.

L’évolution récente des quantités de déchets ménagers

Depuis 2004, la quantité de déchets ménagers collectés en France, hors déblais et gravats, évolue.

  • Entre 2007 et 2015, elle a diminué, passant de 544 kg/habitant à 514 kg/habitant.
  • Depuis 2015, elle est repartie à la hausse, atteignant 549 kg/habitant en 2021.

On observe généralement un lien entre consommation et production de déchets, sauf entre 2019 et 2021, où les déchets ont augmenté malgré une baisse de la consommation.

Cette évolution rend plus difficiles à atteindre les objectifs de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), qui vise une réduction de 15 % des déchets ménagers entre 2010 et 2030.

Évolution de la production de déchets ménagers et assimilés (kg/hab/an) et de la consommation des ménages (2004-2021)

Crédits : Schéma issu de la synthèse déchets 2024 de l’Ademe

Agrandir la figure 4733

Le graphique présente deux courbes sur la période 2004-2021 :

  • Une courbe représentant la quantité de déchets collectés par le service public (hors déblais et gravats) en kg par habitant (échelle de droite).
  • Une courbe représentant l’évolution de la consommation des ménages (échelle de gauche).
    On observe que la production de déchets a connu une baisse entre 2007 et 2015 avant de repartir à la hausse jusqu’en 2021. Cette évolution diverge par moments de la tendance de la consommation des ménages sur la même période. Entre 2007 et 2015, on note un découplage où la production de déchets a diminué alors que la consommation fluctuait avec une tendance plutôt stable ou légèrement à la hausse. À partir de 2015, les déchets recommencent à augmenter, suivant globalement la tendance de la consommation jusqu’en 2019. Cependant, entre 2019 et 2021, la quantité de déchets continue d’augmenter fortement alors que la consommation des ménages connaît une baisse marquée après avoir atteint un pic. Cette récente divergence indique que nous produisons désormais plus de déchets malgré une diminution de notre consommation.

Source : Schéma issu de la synthèse déchets 2024 de l’Ademe :

Entre 2011 et 2021, on constate aussi que :

  • La moitié de l’ensemble des déchets collectés a été valorisée comme matière ou apport organique, soit + 11 % en 10 ans, mais juste ne dessous de l’objectif national de 55 % fixé pour 2020 ;
  • Les deux tiers des ordures ménagères résiduelles, après tri, ont été incinérées pour produire de l’énergie.
    (Source l’Insee )

Des quantités de déchets très variables selon les départements

La quantité de déchets ménagers et assimilés collectés (hors déblais et gravats) varie de façon importante d’un département à l’autre en 2021 (source : l’Insee ), allant de 390 kg/hab/an (Val-de-Marne) à 890 kg/hab/an (Landes).

Les volumes les plus élevés se concentrent dans les zones touristiques littorales comme les Landes, la Corse-du-Sud (770 kg/hab/an), les Côtes-d’Armor (760 kg/hab/an), le Var (740 kg/hab/an), le Finistère (710 kg/hab/an) ou les Alpes-Maritimes (690 kg/hab/an). Ces différences peuvent s’expliquer par la présence d’une population touristique, par des modes de consommation différents et par la diversité des systèmes de collecte.

À l’inverse, les départements urbanisés d’Île-de-France comme Paris (430 kg/hab/an) ou le Rhône (410 kg/hab/an) présentent des quantités moyennes nettement plus faibles.

Quantité de déchets ménagers et assimilés (hors déblais et gravats) collectés par habitant en 2021 (en kg/hab)

Crédits : Insee Première n°2055, juin 2025 – Données Ademe/SINOE, enquête Collecte 2021.

Agrandir la figure 4734

Cette carte présente les quantités de déchets ménagers et assimilés collectées par habitant en France métropolitaine en 2021, exprimées en kilogrammes par habitant (kg/hab.), hors déblais et gravats.
Elle illustre la répartition territoriale de ces déchets à l’échelle départementale. Les nuances de couleur vont des teintes les plus claires (autour de 525 kg/hab.) aux plus foncées (plus de 625 kg/hab.), indiquant des volumes collectés croissants.

Ce qu’il faut retenir :

  • Les quantités collectées sont les plus élevées dans les zones littorales et touristiques, notamment dans le sud et l’ouest de la France (Landes, Var, Corse, Bretagne). Cela s’explique par la forte fréquentation touristique et la présence de nombreuses résidences secondaires.
  • Les quantités les plus faibles se trouvent dans certaines régions du nord-est et du centre, ainsi qu’en Île-de-France, où la densité urbaine et les dispositifs de tarification incitative encouragent la réduction des déchets.
  • Globalement, la production de déchets par habitant varie selon les modes de vie, le niveau de vie et les pratiques locales de gestion des déchets : les territoires à revenus élevés et à forte activité commerciale génèrent davantage de déchets, tandis que ceux ayant mis en place une tarification incitative en produisent moins.

Composition des déchets : un potentiel de valorisation à mieux exploiter

En 2021, les déchets ménagers et assimilés collectés par le service public étaient à (source : Ademe ) :

  • 40 % jetés en mélange dans la « poubelle grise » (246 kg par habitant)
  • 20 % collectés séparément pour le recyclage (122 kg par habitant)
  • 40 % apportés en déchèterie (242 kg par habitant)

Le contenu de notre poubelle grise montre qu’une grande partie pourrait en réalité ne pas y être jetée. Près de 80 % des déchets pourraient être valorisés autrement :

  • 38 % sont des biodéchets, comme les restes de repas ou les épluchures, qui pourraient être compostés au lieu d’être incinérés ou enfouis,
  • 40 % sont des déchets qui pourraient être recyclés, comme les emballages ou certains produits du quotidien, mais qui se retrouvent à tort dans la poubelle grise.

Où vont nos déchets une fois collectés ?

Tous les déchets que nous jetons ne suivent pas le même chemin, cela dépend du type de collecte.

Pour les ordures ménagères résiduelles (poubelle grise) :

  • 67 % sont brûlés pour produire de l’énergie (chauffage ou électricité),
  • 24 % sont enfouis dans des centres de stockage, sans traitement particulier,
  • 8 % passent par un traitement mécano-biologique : ils sont partiellement triés puis envoyés au compostage ou à la méthanisation.

Pour les déchets collectés séparément (tri) :

  • 84 % sont dirigés vers le recyclage,
  • 16 % des biodéchets (épluchures, restes alimentaires…) collectés sont compostés ou méthanisés pour produire du compost ou du biogaz.

Pour les déchets apportés en déchèterie :

  • 43 % sont dirigés vers le recyclage,
  • 25 % sont transformés en matière organique (comme du compost),
  • 25 % sont stockés sans valorisation,
  • 6 % sont utilisés pour produire de l’énergie.

Globalement, en 2021, 49 % des déchets ménagers et assimilés collectés par le service public ont été orientés vers le recyclage (33 %) ou le compostage et la méthanisation (16 %).

Quatre solutions pour réduire nos déchets

Le tri à la source des biodéchets

Depuis le 1er janvier 2024, le tri à la source des biodéchets est facilité pour tous. Ces déchets représentent encore un tiers du poids de nos poubelles d’ordures ménagères, soit près de 6 millions de tonnes par an.

Début 2024, 22,9 millions d’habitants, soit plus d’un français sur trois, étaient desservis par une solution de tri à la source des biodéchets.

La tarification incitative

La tarification incitative consiste à faire payer l’usager en fonction des quantités de déchets qu’il produit. Bien conçue et accompagnée, elle permet de réduire en moyenne de 10 à 20 % les quantités d’ordures ménagères résiduelles collectées.

En 2022, 220 collectivités appliquaient des règles de tarification incitative pour 7,2 millions d’habitants, soit plus d’un français sur 10 concernés.

La lutte contre le gaspillage alimentaire

En France, 63 kg de nourriture comestible sont gaspillés de la production à la consommation chaque année par personne. L‘objectif de réduction du gaspillage alimentaire est de 50 % d’ici à 2025 pour la distribution alimentaire et la restauration collective par rapport à 2015, et d’ici à 2030 pour les autres secteurs.

La réduction des emballages plastiques à usage unique

La France s’est fixé plusieurs objectifs :

  • réduire de 20 % les quantités d’emballages en plastique à usage unique d’ici à 2025 par rapport à son niveau de 2018,
  • atteindre 100 % d’emballages en plastique recyclables en 2025,
  • atteindre 10 % d’emballages réemployés, c’est-à-dire pouvant être réutilisés au moins une deuxième fois, en 2027,
  • mettre fin aux emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040.

Les bénéfices du recyclage pour l’environnement

Recycler, c’est éviter certaines étapes de production très consommatrices d’énergie avec d’importantes conséquences pour l’environnement.

En 2021, le recyclage des principaux matériaux comme les métaux, le verre, les papiers, les cartons, les plastiques, a permis d’éviter :

  • l’émission d’environ 17 millions de tonnes équivalent CO2 de gaz à effet de serre, soit environ 5 % des émissions de la France sur son territoire
  • la consommation d’environ 34 TWh d’énergie fossile, ce qui représente aussi environ 10 % de toute la production d’électricité d’origine nucléaire en France en 2024 (Source RTE ).

Le recyclage fournit également des matières premières essentielles à l’industrie française :

  • 71 % de l’industrie du papier,
  • 63 % de l’industrie du verre,
  • 43 % de la sidérurgie.

Ressources