Société

Consommation des Français : comment évoluent les dépenses ?

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

De l’alimentation au logement, du numérique à la mobilité, les habitudes de consommation des Français évoluent. Quels étaient les principaux postes de dépenses des Français en 2024 ? Décryptage, chiffres à l’appui, pour mieux comprendre les impacts environnementaux des modes de consommation.

En 2024, la dépense de consommation atteignait environ 22 300 euros par habitant, tous postes confondus, selon .

Au cours des 60 dernières années, les postes de dépense ont pris plus de place dans les budgets, tandis que d’autres ont reculé.

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Graphique à barres horizontales intitulé « Dépense de consommation des ménages par fonction ». Il compare la répartition des dépenses des ménages en 1964 et en 2024 à travers différentes catégories. Les barres rouges représentent l’année 2024 et les barres bleues l’année 1964.
On observe une forte hausse de la part consacrée au logement, au chauffage et à l’éclairage, qui devient la première dépense des ménages.
À l’inverse, la part de l’alimentation, des boissons et du tabac diminue nettement, ce qui traduit une évolution du mode de vie et du pouvoir d’achat.
Les dépenses liées à l’habillement et aux chaussures reculent fortement, alors que celles consacrées aux transports, aux loisirs, communications et culture, ainsi qu’aux hôtels, cafés et restaurants progressent.
Les dépenses de santé augmentent légèrement, tandis que l’éducation reste marginale et stable.
Dans l’ensemble, le graphique montre une évolution des dépenses vers les services et le logement, et une diminution des dépenses de consommation de base comme l’alimentation ou l’habillement.

Champ : France.
Source : Insee, comptes nationaux - base 2020 - Consommation et équipements des ménages - France - tableau de bord de l’économie française

Le logement : premier poste de dépense

Depuis les années 1980, le logement est devenu le principal poste de consommation des ménages français, représentant plus du quart de leurs dépenses totales. Il comprend :

  • les loyers réels ou imputés (valeur théorique attribuée aux propriétaires occupants),
  • les charges liées à l’énergie (électricité, gaz, eau, combustibles),
  • l’entretien courant.

En 2024, les ménages ont consacré 424 milliards d’euros à ce poste, soit près de 6 200 euros par habitant. Sur cette somme, 70 % correspondent aux loyers réels ou imputés.

La consommation d’énergie correspond à 16 % de la dépense logement. Sa part fluctue avec le prix des énergies.

Impact environnemental : les dépenses énergétiques du logement constituent une source importante d’émissions de gaz à effet de serre. La réduction de la consommation, qu’elle soit subie ou choisie, contribue de manière importante à la transition écologique.

L’alimentation : des choix contraints par la hausse des prix

En 1964, l’alimentation représentait le premier poste de dépense des ménages (28 % des dépenses des ménages). Aujourd’hui, elle arrive en deuxième position (16 %), loin derrière le logement avec 187 milliards d’euros dépensés en 2024. Les achats évoluent en fonction des prix de l’alimentation. Face à l’augmentation des prix (comme en 2023), les ménages réduisent certaines dépenses ou modifient la composition de leurs achats, en se tournant plus souvent vers des produits moins chers.

Impact environnemental : la production alimentaire utilise de nombreuses ressources (eau, énergie, terres agricoles) avec différentes conséquences pour l’environnement. Les changements dans les habitudes de consommation peuvent modifier ces impacts.

Les transports : entre augmentation de l’électrique et frein au carburant

En 2024, les dépenses liées aux transports représentent 12,7 % des dépenses des ménages. Les achats de véhicules représentent 21 % de cette enveloppe transport, les dépenses en carburants et lubrifiants 59 % et les services de transport (trains, avions, bus...) 19 %.

Impact environnemental : l’évolution du parc automobile vers des motorisations alternatives peut contribuer à réduire certaines émissions. Cette transition pose aussi des questions sur les ressources nécessaires à la fabrication des batteries et à la production d’électricité.

Numérique : un équipement généralisé

Le taux d’équipement numérique des ménages français a fortement progressé ces dernières années ( source: Arcep ) :

  • Ordinateurs : 89 % en 2024 (60 % en 2007)
  • Téléphones portables : 91 % en 2024 (78 % en 2007)
  • Connexion internet : 94 % en 2024 (environ 43 % en 2007)
  • Tablettes tactiles : 54 % en 2024 (2 % en 2011)

Le poste de dépense informatique et communication représente 4 % des dépenses des ménages.

Impact environnemental : la fabrication et l’usage des équipements numériques nécessitent l’extraction de métaux rares, consomment de l’énergie tant pour la production que pour l’usage, et produisent des quantités croissantes de déchets électroniques difficiles à recycler. L’empreinte environnementale du numérique est de plus en plus importante.

Réparation : des pratiques en évolution

Les Français achètent toujours plus de biens pour leur foyer (meubles, vêtements, appareils électroniques...), mais consacrent peu à leur réparation.
En 2020, les ménages ont consacré près d’une centaine d’euros par habitant à la réparation et à l’entretien de leurs biens domestiques, hors véhicules particuliers. Plus de 40 % de ces dépenses concernent le matériel audiovisuel, photographique et numérique, seule catégorie de produits où les dépenses de réparation sont en augmentation ( Source : ADEME, 2023 ).

Impact environnemental : privilégier la réparation au renouvellement permet de prolonger la durée d’usage des biens et de limiter la consommation de ressources nécessaires à la production de nouveaux produits.

Réemploi et seconde main : des pratiques en plein développement

Le marché de la seconde main (vide-greniers, ressourceries, plateformes en ligne) s’est développé de façon importante ces dernières années, modifiant les circuits traditionnels de consommation. Entre 2012 et 2017, la quantité de biens ménagers réemployés est passée de 567 000 à plus d’un million de tonnes.

Impact environnemental : le réemploi prolonge la durée de vie des objets et limite la production de déchets.

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