La pollution des sols

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Les sols se situent au cœur des grands enjeux environnementaux, comme la disponibilité en eau de qualité, la préservation de la biodiversité, la sécurité alimentaire ou la lutte contre le changement climatique, et ne se renouvellent que très lentement.

En dépit de ce rôle essentiel, les sols subissent sous l’effet des activités humaines des dégradations multiples, telles que l’érosion, la diminution de matière organique, la contamination diffuse et ponctuelle.

L’agriculture, la foresterie, l’industrie, la construction de logements et d’infrastructures ainsi que les, changements d’usage de terre et plus globalement l’artificialisation des sols pour l’habitat et les infrastructures sont à l’origine de ces dégradations.

Pourquoi les sols sont-ils pollués ? 

Malgré leur interdiction depuis les années 1990, des substances issues des transports ou de l’épandage agricole polluent durablement le sol. Ainsi, plus de 90 % des contaminations diffuses par le plomb proviennent du trafic automobile. Le sol des zones de culture ou d’élevage intensifs renferme également des taux élevés de lindane (insecticide ou antiparasitaire) en métropole. La pollution chronique du sol des bananeraies et la contamination des écosystèmes par la chlordécone (insecticide) affectent entre 20 % et 40 % de la surface agricole utile (SAU) des Antilles, exposant la population par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés.

En raison de son passé industriel, la France recense, début 2018, 6 800 sites et sols pollués ou potentiellement pollués, appelant une action des pouvoirs publics. Ces pollutions ponctuelles, généralement d’origine industrielle, résultent de rejets dans l’air, d’accidents de manutention ou de transport, ou de mauvais confinements de produits toxiques. Elles concernent généralement quelques dizaines d’hectares, mais peuvent s’étendre sous l’effet de la dispersion (air, eau).


Les différents polluants des sols 

Le sol, réceptacle de contaminants d’origine diffuse

Les métaux (cadmium, plomb, etc.) et métalloïdes (bore, arsenic, etc.) sont naturellement présents dans les sols. Les rejets de l’industrie, des ménages, des transports, ou de l’agriculture contribuent à la contamination diffuse de métaux dans les sols.

Toxiques à des doses variables pour l’homme, la faune et la flore, ils peuvent contaminer les écosystèmes via les chaînes alimentaires (élevage) et la ressource en eau. En raison de la forte affinité entre le plomb et la matière organique du sol, ce métal est peu disponible pour les plantes et migre très peu en profondeur.

Les fortes teneurs en surface peuvent ainsi être attribuées aux activités humaines (transports, industrie, mines, boues urbaines, traitements phytosanitaires), tandis qu’en profondeur, elles relèvent plutôt de l’altération des roches.

Tout comme le plomb, le cuivre est peu mobile dans les sols, hormis dans des milieux très acides ou en mauvaises conditions de drainage. Il s’agit également d’un oligo-élément indispensable à la vie en quantité très faible.

Différentes activités humaines peuvent provoquer des contaminations cupriques : agriculture (traitements des vignes et vergers, épandage de lisiers de porcs), industrie (métallurgie) et réutilisation de déchets (boues de station de traitement des eaux usées, composts d’ordures ménagères).

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont des polluants organiques persistants, produits principalement par combustion des matières organiques (feux de forêt, combustion d’énergies fossiles). Toxiques pour la santé humaine et l’environnement, ils s’avèrent en règle générale peu biodégradables. Outre leur aptitude au transport sur une longue distance, ils s’accumulent dans les tissus vivants du fait de leur forte solubilité dans les graisses (bioaccumulation). Enfin, ils se fixent aisément sur les matières organiques, les matières en suspension ou les sédiments des cours d’eau.

L’utilisation prolongée de polluants organiques persistants est à l’origine de pollutions diffuses qui peuvent toucher une grande partie du territoire. C’est le cas des pesticides organochlorés comme le lindane, utilisé pendant plus de 50 ans, considéré toxique pour l’homme et dangereux pour l’environnement. Très peu mobile dans les sols, le lindane peut être évaporé et transporté dans l’air sous l’influence de la nature et du degré d’humidité des sols, ainsi que de son mode d’application. La nature du sol, le climat et la profondeur d’enfouissement du lindane agissent, par ailleurs, sur la durée nécessaire à sa dégradation dans le sol (jusqu’à plus de 40 ans).

Aux Antilles françaises, la pollution agricole chronique des sols et la contamination des eaux et des écosystèmes par la chlordécone résulte de son utilisation jusqu’en 1993 pour lutter contre un insecte ravageur, le charançon des bananiers (Cosmopolites sordidus). La molécule de chlordécone est classée comme polluant organique persistant et reconnue comme perturbateur endocrinien et cancérogène potentiel. La population antillaise y est exposée via l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés.

La radioactivité des sols peut être d’origine naturelle héritée des radio-isotopes de la roche à partir de laquelle ils se forment, ou artificielle par contamination. En outre, les sols peuvent atténuer les effets de la radioactivité ou au contraire, devenir des sources de pollution radioactive aux effets dommageables pour l’homme et l’environnement.

Sites et sols pollués : des sources de pollution multiples

Mi-2018, près de 6 800 sites et sols pollués sont recensés en raison du passé industriel de la France, les anciennes régions minières en concentrant la moitié. Ces pollutions résultent soit de rejets de polluants non maîtrisés, soit d’accidents ou de mauvais confinements.

Les pollutions se révèlent souvent multiples sur un même site. Les deux catégories de polluants les plus fréquemment identifiées dans les sols ou les nappes sont les métaux et métalloïdes (moins d’un quart de l’ensemble des pollutions des sols) et les hydrocarbures (moins d’un tiers). Les trois familles d’hydrocarbures (minérales, chlorés, HAP) représentent un peu moins de 60 % des pollutions multiples des sols. Les cyanures, les BTEX (somme de benzène, toluène, éthylbenzène et xylène) et les autres contaminants (ammonium, chlorures, pesticides, solvants non halogénés, sulfates, substances radioactives) représentent respectivement moins de 10 % des pollutions des sols.

Une pollution des eaux souterraines résulte couramment de la pollution des sols sur ces sites. La répartition des familles de polluants identifiées dans les nappes s’apparente alors fortement à celle des sols, les parts d’hydrocarbures (27 %) ou de métaux et métalloïdes (18 %) étant légèrement inférieures.

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