En France, l’une des principales sources de dégradation des eaux de surface (cours d’eau, plans d’eau) et des eaux souterraines (nappes) est la pollution chimique.

En effet, de nombreuses substances chimiques et organiques provenant des activités industrielles, agricoles ou domestiques atteignent directement ou indirectement les eaux. Il s’agit notamment des nitrates, des pesticides, des médicaments et des substances ayant des effets de perturbateurs endocriniens. Toutes peuvent avoir des effets néfastes sur les écosystèmes aquatiques et sur la santé humaine.

En bref

Les milieux aquatiques font l’objet de multiples pressions liées aux activités humaines, agricoles, industrielles et domestiques. Ainsi, en 2015, seules 44 % des masses d’eau superficielle affichent un bon état écologique et 69 % des masses d’eau souterraine un bon état chimique. Cette altération induit des coûts importants de restauration, protection, prévention et gestion pour assurer la pérennité des usages et en premier lieu, la production d’eau destinée à la consommation humaine.

La qualité des milieux aquatiques est caractérisée par de nombreux paramètres chimiques, physiques ou biologiques. Certains de ces paramètres sont suivis pour répondre à des obligations réglementaires, d’autres pour améliorer la connaissance générale de l’état des milieux. Actuellement, sont suivis environ 3000 paramètres chimiques, 400 paramètres physiques et une dizaine de paramètres biologiques.

Le cycle naturel de l’eau et les usages
Le cycle naturel de l'eau et les usages
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Figure 1668 : Ressource finie et précieuse, l’eau évolue en un cycle perpétuel rejoignant parfois des activités humaines. Arrivée sur terre, elle peut être utilisée ou rendue potable, distribuée, assainie puis restituée au milieu, avant de reprendre son cycle naturel.

Pour en savoir plus : découvrez d’où vient l’eau et que devient-elle ?

Micropolluants : une pollution invisible de l’eau
Micropolluants : une pollution invisible de l'eau
Toxiques, dangereux, perturbateurs endocriniens… Directement issues de l’activité humaine et notamment des produits utilisée au quotidien pour le ménage, les soins d’hygiènes ou médicaux, les micropolluants se déversent dans nos milieux aquatiques à très faibles concentration, qui leur suffisent cependant pour avoir des effets indésirables sur la biodiversité et nos ressources en eau. La présence de ces molécules chimiques n’est pas une fatalité. Des solutions existent et peuvent être mises en oeuvre au quotidien pour lutter contre cette pollution invisible. Changer nos habitudes et usages domestiques fait partie de la solution !
Quelle surveillance de la qualité physico-chimique des cours d’eau ?

Les laboratoires analysent la qualité physico-chimique des cours d’eau depuis plus de 50 ans en métropole. Dans les programmes de surveillance de la dernière décennie, une nette progression : de plus en plus de points de mesure, de plus en plus de paramètres recherchés, de plus en plus d’analyses.

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Qu’est-ce qu’une masse d’eau souterraine ?

Les eaux souterraines sont contenues dans diverses formations géologiques, nommées aquifères, d’une perméabilité suffisante pour permettre le transfert/circulation des eaux, et délimitées par des formations plus ou moins imperméables.

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Trois groupes de paramètres pour suivre la qualité des milieux aquatiques

La qualité des milieux aquatiques est caractérisée par de nombreux paramètres chimiques, physiques ou biologiques.

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Les réponses face aux enjeux de la pollution de l’eau

Face aux enjeux sanitaires et environnementaux liés à la pollution de l’eau, la communauté internationale et les territoires s’attachent à mettre en place des réglementations et des mesures visant à réduire les rejets de polluants dans les milieux aquatiques.

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En savoir plus

Les eaux de surface et souterraines sont soumises à de nombreuses pressions : rejets des stations d’épuration urbaines ou industrielles, pollutions diffuses d’origine agricole ou dues à des retombées atmosphériques, etc. Ces pressions induisent une présence excessive de polluants (macropolluants : nitrates, orthophosphates – forme la plus simple et la plus courante des phosphates dans l’eau ; micropolluants : pesticides, résidus de médicaments, de produits d’entretien, etc.) qui modifient l’équilibre biologique des milieux aquatiques par eutrophisation ou qui affectent la vie aquatique et la santé humaine du fait de leurs propriétés écotoxiques.

Une contamination excessive en nitrates, en pesticides ou en solvants, plastifiants, tensioactifs, hydrocarbures, etc. peut conduire les autorités publiques en charge de la production et de la distribution de l’eau potable à mettre un terme à certains captages en raison des coûts élevés liés à la dépollution des eaux brutes ou, tout simplement, pour des problématiques techniques. Ainsi, depuis 2000, environ 2 400 captages ont été abandonnés sur près de 22 000.

Nitrates et orthophosphates

Les milieux aquatiques accumulent les surplus induits par la fertilisation minérale et organique des cultures.

En France métropolitaine, sur la période 1998-2017, les nitrates et les orthophosphates diminuent respectivement de 12 % et 37 % dans les cours d’eau. Ces progrès s’expliquent notamment par une réglementation plus contraignante sur les teneurs en phosphates dans les détergents, par un moindre recours aux engrais phosphorés, et par l’amélioration des performances des stations d’épuration.

La contamination des nappes souterraines par les nitrates perdure. Bien que les quantités utilisées d’engrais azotés diminuent concomitamment à l’évolution des pratiques agricoles, les concentrations de ces polluants dans l’eau ne baissent pas de manière significative.

Les nitrates, le principal polluant des eaux souterraines

Les nitrates figurent parmi les polluants les plus problématiques des eaux souterraines. En 2017, plus de 60 % de ces eaux dépassent le seuil de la présence naturelle des nitrates dans les nappes (10 milligrammes/l).

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Nitrates et orthophosphates continuent de baisser dans les rivières

Les indices nitrates et orthophosphates ont nettement baissé durant les 20 dernières années en métropole. Cette baisse est le reflet des mesures prises pour réduire les rejets industriels, urbains et agricoles.

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Pesticides

La surveillance de la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines met en évidence une présence généralisée de pesticides. Les teneurs les plus élevées concernent les zones de grandes cultures, d’arboriculture et de viticulture. Seuls les territoires montagneux ou constitués de surfaces agricoles moins traitées comme les prairies permanentes sont épargnés par cette contamination.

Alors que de nombreux pesticides sont toujours détectés dans la plupart des cours d’eau, leur présence globale a diminué de 19 % en métropole et de 21 % en outre-mer sur la période 2008-2017. En métropole, la majeure partie du territoire présente une évolution favorable. Cette amélioration est assez nette jusqu’en 2015 puis se stabilise. Cette tendance, qui s’appuie sur un indice de surveillance, l’indice « pesticides », est principalement due à une moindre présence d’herbicides : l’acétochlore, l’amitrole (herbicides respectivement interdits d’usage depuis 2013 et 2017), l’isoproturon, le diflufénican et le nicosulfuron (herbicides couverts par des autorisations de mise sur le marché). En outre-mer, cet indice montre des évolutions interannuelles plus contrastées. Elles reflètent une grande variabilité de présence d’herbicides et d’insecticides sur ces territoires.

En 2017, plus de 300 substances actives de la catégorie des pesticides sont retrouvées dans les eaux souterraines. 90 % du territoire couvert par le dispositif de surveillance de la qualité des eaux souterraines sont concernés par cette imprégnation (pour 45 % des points du réseau de surveillance). La concentration totale en pesticides dépasse la limite de qualité de 0,5 microgramme par litre (µg/l) fixée par l’arrêté du 11 janvier 2007. Le nombre de pesticides détectés par point de mesure est variable ; pour certains, il peut dépasser 40 substances. Près de la moitié des substances détectées dans les eaux souterraines, dont la rémanence dans l’environnement est très longue, sont aujourd’hui interdites d’usage.

Exposition des rivières aux pesticides entre 2015 et 2017

La majorité des pesticides mesurés dans l’eau provient des produits destinés à protéger les cultures ou à entretenir les routes, chemins de fer ou autres infrastructures. Une minorité provient des produits de traitement du bois et des antiparasitaires.

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Les pesticides dans les eaux souterraines

Les pesticides recherchés dans les eaux souterraines sont tous des produits de synthèse introduits dans l’eau par l’activité humaine (traitements des cultures, infrastructures, élevages, etc.).

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L’indice pesticides dans les cours d’eau

L’indice pesticides dans les cours d’eau (IPCE), développé dans le cadre du suivi du plan Ecophyto, montre comment évolue la contamination chronique des cours d’eau par les substances composant les produits phytopharmaceutiques.

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Pesticides en mélange dans les rivières : des risques écotoxiques élevés

Un échantillon d’eau de rivière contient souvent des pesticides en mélange. L’indice de risque écotoxique d’un tel mélange situe son niveau de risque d’effets indésirables pour l’environnement. Lorsque l’indice dépasse 1, il est probable que l’échantillon cause des dommages observables.

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Autres polluants

D’autres substances dégradent la qualité des eaux. Ainsi, les composés organiques volatils, comme le trichloréthylène, le perchloréthylène ou le tétrachloréthylène qui sont de puissants solvants utilisés par les industries chimiques et mécaniques
et pour le nettoyage à sec des textiles, sont, après les nitrates et les pesticides, la 3ème source de dégradation des eaux souterraines. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP, benzène et ses dérivés) sont la première cause de la dégradation des eaux superficielles. Ces produits proviennent principalement des échappements des moteurs à combustion, du lessivage des revêtements routiers ou des traverses en bois de chemin de fer.

Les médicaments dans les eaux superficielles de 2014 à 2017

Les médicaments utilisés en santé humaine génèrent des eaux domestiques contenant des substances pharmaceutiques. En effet, ces substances transitent dans les urines et excrétions des personnes puis dans les eaux usées.

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Assainissement des eaux usées

Les eaux usées urbaines comprennent les eaux usées domestiques et celles d’autres usagers de l’eau potable que les ménages, comme les établissements publics (écoles, hôpitaux, etc.) et privés (entreprises), ainsi que l’eau de pluie souillées lors du ruissellement sur les toitures et la voirie. Une grande partie de ces eaux usées est assainie dans des stations d’épuration urbaines collectives. Environ 80 % des ménages sont raccordés au réseau d’assainissement collectif. Les autres, qui sont principalement situés dans des zones rurales où l’habitat est dispersé, sont équipés d’installations individuelles. En 2018, la France est équipée de 22 000 stations des eaux usées collectives en activité.

L’assainissement collectif des eaux usées

Selon le code général des collectivités territoriales (article 2224-8), les communes et leurs groupements sont également compétentes en matière d’assainissement des eaux usées.

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Les médicaments dans les eaux superficielles de 2014 à 2017

Les médicaments utilisés en santé humaine génèrent des eaux domestiques contenant des substances pharmaceutiques. En effet, ces substances transitent dans les urines et excrétions des personnes puis dans les eaux usées.

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Ressources

  • Images et Infographies

    Le cycle naturel de l’eau et les usages

    Ressource finie et précieuse, l’eau évolue en un cycle perpétuel rejoignant parfois des activités humaines. Arrivée sur terre, elle peut être utilisée ou rendue potable, distribuée, assainie puis restituée au milieu, avant de reprendre son cycle naturel.

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  • Les indispensables

    L’eau et les milieux aquatiques - Chiffres clés - Édition 2020

    Les informations présentées dans recueil de données visent à dresser un panorama concis de la situation de l’eau et des milieux aquatiques à travers une sélection de données synthétiques.

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  • Les indispensables

    Rapport "L’environnement en France - édition 2019"

    L’édition 2019 du "Rapport sur l’état de l’environnement en France" est constituée d’un rapport de synthèse et de deux focus thématiques, dont la vocation est d’aborder des problématiques transversales, plébiscitées par les usagers.

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  • Les indispensables

    Système d’information sur l’eau (EauFrance)

    Système d’informations sur l’eau et les milieux aquatiques ayant pour but de faciliter l’accès à l’information publique dans le domaine de l’eau en France.

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  • Les indispensables

    Office international de l’eau (OIEAU)

    Association de droit français sans but lucratif déclarée d’utilité publique par décret du 13 septembre 1991, intervenant dans le développement des compétences pour une meilleure gestion de l’eau en France, en Europe et dans le monde.

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  • Les indispensables

    Base de données sur les eaux souterraines (ADES)

    Portail national d’accès aux données sur les eaux souterraines pour la France métropolitaine et les départements d’outre-mer, rassemblant des données quantitatives et qualitatives relatives aux eaux souterraines.

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  • Les indispensables

    Base de données sur la qualité des eaux de surface (NAIADES)

    Portail donnant accès aux données des rivières et des lacs collectées par les agences de l’eau, les offices de l’eau et l’AFB.

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  • Les indispensables

    Office français de la biodiversité

    Établissement public dédié à la protection et la restauration de la biodiversité en métropole et dans les Outre-mer, sous la tutelle des ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture et de l’alimentation.

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  • Liens utiles

    L’eau et les milieux aquatiques - Chiffres clés - Édition 2020

    Les informations présentées dans recueil de données visent à dresser un panorama concis de la situation de l’eau et des milieux aquatiques à travers une sélection de données synthétiques.

    Consulter le site L’eau et les milieux aquatiques - Chiffres clés - Édition 2020- Nouvelle fenêtre

  • Liens utiles

    La qualité de l’eau du robinet

    Portail donnant accès aux résultats du contrôle sanitaire réalisé par les Agences régionales de santé, ainsi qu’à des informations plus spécifiques sur certains paramètres.

    Consulter le site La qualité de l’eau du robinet- Nouvelle fenêtre

  • Vidéos et podcasts

    Micropolluants : une pollution invisible de l’eau

    Toxiques, dangereux, perturbateurs endocriniens… Directement issues de l’activité humaine et notamment des produits utilisée au quotidien pour le ménage, les soins d’hygiènes ou médicaux, les micropolluants se déversent dans nos milieux aquatiques à très faibles concentration, qui leur suffisent cependant pour avoir des effets indésirables sur la biodiversité et nos ressources en eau.

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Agir

  • Agence de l’eau Seine Normandie

    Établissement public ayant pour missions de contribuer à réduire les pollutions de toutes origines et à protéger les ressources en eau et les milieux aquatiques.
  • Agence de l’eau Adour-Garonne

    Établissement public ayant pour missions de contribuer à réduire les pollutions de toutes origines et à protéger les ressources en eau et les milieux aquatiques.
  • Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse

    Établissement public ayant pour missions de contribuer à réduire les pollutions de toutes origines et à protéger les ressources en eau et les milieux aquatiques.
  • Agence de l’eau Artois-Picardie

    Établissement public ayant pour missions de contribuer à réduire les pollutions de toutes origines et à protéger les ressources en eau et les milieux aquatiques.
  • Agence de l’eau Rhin-Meuse

    Établissement public ayant pour missions de contribuer à réduire les pollutions de toutes origines et à protéger les ressources en eau et les milieux aquatiques.
  • Agence de l’eau Loire-Bretagne

    Établissement public ayant pour missions de contribuer à réduire les pollutions de toutes origines et à protéger les ressources en eau et les milieux aquatiques.
  • Office de l’eau Guadeloupe

    Les Offices De l’Eau, organismes publics, sont issu d’une volonté politique de mieux connaître et améliorer le suivi de la qualité des milieux aquatiques terrestres et marins dans les départements d’Outre-Mer Français.
  • Office de l’eau de Guyane

    Les Offices De l’Eau, organismes publics, sont issu d’une volonté politique de mieux connaître et améliorer le suivi de la qualité des milieux aquatiques terrestres et marins dans les départements d’Outre-Mer Français.
  • Office de l’eau Martinique

    Les Offices De l’Eau, organismes publics, sont issu d’une volonté politique de mieux connaître et améliorer le suivi de la qualité des milieux aquatiques terrestres et marins dans les départements d’Outre-Mer Français.
  • Office français de la biodiversité

    Établissement public dédié à la protection et la restauration de la biodiversité en métropole et dans les Outre-mer, sous la tutelle des ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture et de l’alimentation.

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