Risques

Les mouvements de terrain et les érosions cotières

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Le territoire français métropolitain et ultramarin est exposé à de nombreux phénomènes naturels susceptibles d’affecter l’intégrité des personnes et des biens et de perturber les activités économiques. Parmi ces aléas figurent les inondations, les tempêtes, les cyclones, les feux de forêts, les mouvements de terrains.

Les impacts de ces risques sont susceptibles de s’amplifier sous l’effet du dérèglement climatique. La France, essentiellement les Antilles et La Réunion, est en outre concernée par des phénomènes telluriques, à savoir le volcanisme et la sismicité.

De multiples risques naturels

De multiples aléas naturels exposent la France à des évènements potentiellement dangereux ou dommageables pour les populations et les activités économiques : inondations, submersions marines, tempêtes et cyclones, séismes, mouvements de terrain, feux de forêt et éruptions volcaniques. Entre 1997 et 2017, en moyenne, 3,6 événements naturels très graves (ayant fait plus de 10 morts ou plus de 30 millions d’euros (M€) de dommages matériels) se sont produits chaque année, contre seulement 1 entre 1950 et 1996. Les 123 évènements recensés sur l’ensemble de la période ont provoqué au moins 10 morts ou 30 M€ de dommages matériels. Un peu moins de deux tiers de ces événements sont des inondations.

Élaborés sous l’autorité des préfets, les plans de prévention des risques naturels (PPRN) visent à couvrir en premier lieu les zones qui présentent la plus forte conjonction entre aléa (ou danger) et présence d’enjeux humains ou matériels. Ils s’articulent avec l’ensemble des leviers de la politique de prévention des risques naturels : culture du risque, préparation à la gestion de crise, protection des personnes et des biens. Le fonds de prévention des risques naturels majeurs, en particulier, mis en place en même temps que les PPR, accompagne la prévention des risques sur ces territoires. Au 1er janvier 2019, 11 900 communes françaises sont couvertes par un PPRN approuvé ou appliqué par anticipation. Pour 87 % d’entre elles, leur PPRN cite un risque d’inondation et pour 17 % d’entre elles un risque de mouvement de terrain. En revanche, les PPRN inondation stricto sensu concernent 65 % des communes et les mouvements de terrain (y compris retrait-gonflement d’argiles) 12 % d’entre elles. Enfin, 22 % des communes sont couvertes par des PPRN en raison du risque inondation outre un autre type de risque.

Actualités : Mouvements de terrains et avalanches

Les mouvements de terrain, risques naturels majeurs  

Mouvements de terrain

Evénements fréquents d’origine naturelle ou anthropique, les mouvements de terrain surviennent plus ou moins brutalement, provoquant des dégâts sur le bâti et mettant parfois en péril des vies humaines. Un mouvement de terrain est un déplacement, plus ou moins brutal, de sols ou de roches déstabilisés sous l’effet de sollicitations naturelles (fonte de neige, pluviométrie anormalement forte, secousses sismiques, érosion de pied de versant, dissolution des roches carbonatées ou sulfatées) ou anthropiques (terrassement, vibration, déboisement, exploitation de mines et carrières ou de nappes aquifères). Deux types de mouvements de terrain sont communément distingués par leur vitesse : les mouvements lents et continus (tassements, affaissements, glissements de terrain, retrait-gonflement des argiles) et les mouvements rapides et discontinus (effondrement de cavités, éboulements de blocs rocheux, coulées de boue). Les érosions de berges fluviales ou marines peuvent être lents ou rapides selon le type de matériau érodé.

Selon la base de données Gaspar, 14 800 communes sont classées à risque mouvement de terrain en 2013. Omniprésent sur le territoire, ce risque peut se manifester de manière plus ou moins forte. Les régions montagneuses sont particulièrement exposées aux glissements de terrain, aux chutes de blocs ou aux éboulements. Les effondrements ont pour origine des cavités souterraines naturelles (régions calcaires karstiques) ou anthropiques (exploitations de carrières et de mines). Enfin, les retraits-gonflements des argiles sont des mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation de certains sols argileux. Leur manifestation peut entraîner des dommages importants sur les bâtiments, mais ne constitue pas un risque majeur pour la population.

Retrait gonflement des argiles

Le phénomène de retrait-gonflement des argiles fait partie de la catégorie des mouvements de terrain naturels lents, comme les affaissements, les tassements ou certains glissements. À l’origine d’une déformation progressive du sol ou du sous-sol, il peut provoquer des désordres dans les bâtiments (notamment fissuration des éléments porteurs). Il affecte principalement les maisons individuelles, aux structures légères particulièrement vulnérables en raison de leurs fondations généralement superficielles et de leurs structures dimensionnées sans la prise en compte de cet aléa. Les argiles correspondent aux particules minérales les plus fines des sols. La teneur en eau de ces derniers peut faire varier le volume des argiles. Elles se rétractent lors des périodes de sécheresse et gonflent par réhydratation après de très fortes pluies. C’est surtout le cas pour les argiles dites gonflantes (smectites, interstratifiées, vermiculites, certaines chlorites). Ce phénomène d’alternance de retrait et de gonflement du sol s’accentue lorsque la circulation de l’eau dans le sol se trouve perturbée, notamment du fait des activités humaines (drainage, pompage, fuites de canalisation, plantation, imperméabilisation). Propice à l’augmentation de la fréquence et de la durée des épisodes de sécheresse, le changement climatique est de nature à amplifier ce processus.

Les fortes disparités territoriales de l’exposition au retrait/gonflement des argiles reflètent la diversité géologique du pays. Près de 63 % des sols métropolitains montrent des prédispositions au retrait-gonflement des sols argileux ou marneux. La survenance des sinistres dépend d’autant plus de l’intensité des phénomènes météorologiques que l’aléa s’avère faible.

Environ 4,3 millions (M) de maisons individuelles sont construites dans des zones en aléa fort ou moyen (soit 23 % de l’habitat individuel), un peu plus du double en aléa faible (soit 51 %), et près de 5 M d’habitations dans les zones a priori non argileuses (soit 26 %). Ces chiffres correspondent globalement aux ordres de grandeur relatifs aux parts de surface communale par niveau d’aléa. Si cette analogie se vérifie pour l’aléa fort ou moyen, une proportion plus importante de maisons individuelles semble néanmoins construite en aléa faible (51 %) au regard de la part du territoire exposée (42 %). C’est inversement vrai pour celles construites en zones a priori non argileuses.

Erosion côtière

L’érosion du littoral est un risque important en métropole, selon la vulnérabilité du site concerné. Si près d’un quart (24,2 %) des 7 100 km de côtes métropolitaines recule du fait de l’érosion (soit 1 720 km), à l’inverse, près d’un dixième du linéaire côtier (9,5 %) s’engraisse (zones de sédimentation). En opposition à ces littoraux mobiles, plus de 40 % du linéaire côtier est stable, tandis que 17,4 % sont fixées artificiellement (digues et ports).

Les plus forts niveaux d’érosion sont localisés sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord, où plus du tiers du littoral recule (37,6 %). Viennent ensuite les littoraux atlantique (27,4 %) et méditerranéen (13,5 %). A l’échelle départementale, la part du littoral érodé est inférieure à 5 % dans l’Eure, l’Ille-et-Vilaine et en Corse-du-Sud. Elle est supérieure à 50 % dans le Pas-de-Calais, la Seine-Maritime, les Pyrénées-Atlantiques et le Gard.

C’est la nature des roches constituant le rivage qui explique leur sensibilité à l’érosion. Par exemple, les trois quarts des côtes rocheuses (plutoniques, volcaniques ou métamorphiques) sont stables, soit un peu plus de 2 100 km de côtes, seulement 10 % d’entre elles reculent. Les roches des falaises corses ou des côtes rocheuses basses en Bretagne sont assez dures, peu solubilisées par les eaux météoriques et relativement peu sensibles aux assauts des vagues. A l’inverse, 40 % des côtes constituées de roches sédimentaires reculent, le record étant détenu par les falaises de craie reculant pour 98 % d’entre elles. Les côtes sableuses reculent ainsi sur près de la moitié de leur linéaire, soit 1 150 km de côtes, ce qui représente deux tiers des côtes en recul.

Agir

Les Solutions fondées sur la Nature pour les risques littoraux en France

Recueil publié par le Comité français de l’UICN, juillet 2022

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Les solutions fondées sur la nature

Article publié sur le site du Comité français de l’UICN

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