Les conséquences de l’utilisation des ressources naturelles sur l’environnement

Une utilisation des ressources naturelles qui abîme l’environnement

Nous utilisons des ressources naturelles pour nous loger, nous nourrir, nous déplacer, nous informer, communiquer, etc. Certaines ressources sont renouvelables, comme les cultures agricoles pour l’alimentation, l’eau pour irriguer, ou encore les forêts pour le bois. Mais la majorité des ressources ne sont pas renouvelables : le sable et les graviers pour construire, les carburants pour les véhicules, le fioul ou le gaz pour se chauffer, les plastiques, l’acier, l’aluminium, etc.

Extraction, transformation, transport, l’utilisation des ressources a des effets sur l’environnement. Ces effets sont variés : les sols s’abîment, la biodiversité est menacée, les paysages sont dégradés, des gaz à effet de serre sont émis, des déchets sont produits, etc.
Voici quelques chiffres mondiaux (Source : ONU) :

• l’extraction et la transformation des combustibles, comme le charbon, le pétrole ou le gaz, sont responsables de plus de 60 % des émissions causant le réchauffement climatique et 40 % des effets de la pollution atmosphérique sur la santé
• les combustibles fossiles, les minerais métalliques et non métalliques représentent 35 % des émissions de gaz à effet de serre
• la biomasse comme les produits agricoles, les forêts, représente un tiers de ces émissions

Des conséquences qui risquent de s’aggraver dans les années à venir

Pour limiter les dégâts sur l’environnement causés par l’extraction, la transformation et l’utilisation des ressources, il faut mieux les gérer. C’est d’autant plus important que les conséquences pour l’environnement vont s’aggraver dans les prochaines années.

Il est donc important de :

• mieux utiliser les ressources
• réduire la toxicité des matières utilisées
• produire moins de déchets
• développer davantage l’économie « circulaire » en réutilisant et en recyclant

D’après le Groupe d’experts international sur les ressources, le volume total de matières extraites dans le monde pourrait encore augmenter de 60 % d’ici 2060. Cela représenterait 220 milliards de tonnes, contre un peu plus de 100 milliards aujourd’hui, et 30 milliards en 1970. Cette hausse pourrait compliquer l’atteinte des objectifs mondiaux pour le climat, la biodiversité et la lutte contre la pollution.

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Transcription de la figure 409

Graphique représentant l’augmentation de la consommation (en tonnes par habitant) des minéraux non métalliques, minerais métalliques, combustibles fossiles et biomasse entre 1900 et 2050. Il apparaît une augmentation de chacune de ces catégories au fil des années.

Source : Krausmann et al., 2018. Traitements : SDES, 2019

Source : Krausmann et al., 2018. Traitements : SDES, 2019

La consommation de toutes les matières augmente fortement, mais de manière différente :

• L’extraction de minéraux non métalliques, comme le sable et les graviers, a fortement augmenté. Ils sont surtout utilisés pour construire des bâtiments et des infrastructures, comme des routes par exemple. Cela a commencé en Europe et en Amérique du Nord dans les années 1970-1980, puis en Asie et dans le Pacifique dès les années 1990. Si cette tendance continue, ces matériaux représenteront 60 % de l’extraction mondiale en 2060.
• La biomasse, comme l’agriculture, les forêts, la pêche, qui est renouvelable, a diminué en proportion : elle représentait 37 % de l’extraction en 1990, contre un quart aujourd’hui. Cela signifie que la part des ressources renouvelables baisse dans le monde.
• Les combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz, le charbon, représentent 17 % de l’extraction totale contre 22 % en 1990.
• Les minerais métalliques restent stables à environ 10 % de l’extraction mondiale.

Quelles consommations de ressources en France ?

Différents indicateurs permettent de suivre l’évolution de l’utilisation des ressources naturelles en France :

La consommation intérieure apparente de matières

Cet indicateur mesure les matières extraites en France, plus les importations, moins les exportations. En 2022, cela représentait 760 millions de tonnes, soit 11,2 tonnes par habitant, contre 14,2 tonnes par habitant en moyenne dans l’Union européenne.
En France, la moitié de cette consommation concerne les matériaux de construction. Après une forte baisse entre 2007 et 2014, à cause de la crise de 2008, elle est restée stable.

L’empreinte matières

C’est un indicateur plus complet, car il prend aussi en compte les ressources utilisées dans d’autres pays pour fabriquer et transporter les produits que nous importons, comme les combustibles ou les minerais.
En 2022, l’empreinte matières de la France était de 13,4 tonnes par habitant, contre 11,2 tonnes par habitant pour la consommation intérieure.
« L’empreinte matières de la France en 2022 : un indicateur de notre consommation effective de matières premières »

La « productivité matières »

Cet indicateur compare la richesse produite (PIB) à la quantité de matières utilisées. Il montre si un pays devient plus efficace dans l’usage des ressources naturelles.
La France a l’objectif de l’améliorer de 30 % entre 2010 et 2030. Cela signifie produire plus de valeur avec moins de matières premières.
En 2022, la France atteignait 3,1 euros par kilo de matière utilisée, soit une progression de 18 % depuis 2010. En Europe, la moyenne est de 2,17 euros par kilo, contre 1,8 euro par kilo en 2010 (Source : SDES, 2024).