La France est la première destination touristique mondiale depuis le milieu des années 1980. La croissance régulière du nombre de visiteurs soulève cependant la question de la capacité de charge des destinations.

Les aménagements touristiques, associés aux pics de fréquentation, entraînent nécessairement des pressions sur l’environnement susceptible de fragiliser le patrimoine naturel de ces territoires et de les affecter durablement.

En bref

La concentration du tourisme sur certains territoires et à certaines périodes de l’année entraîne des afflux ponctuels de visiteurs sur des sites parfois faiblement peuplés à l’année. Les variations de charge occasionnées par ces arrivées saisonnières entraînent localement un accroissement des pressions sur les ressources naturelles et imposent des dispositifs de gestion environnementale adaptés.

Chaque année, les trois quarts des déplacements touristiques des Français sont effectués en véhicule particulier. Rapportés à la distance parcourue par habitant, l’avion constitue le premier mode de transport privilégié, après la voiture. À l’échelle internationale, la France constitue la première destination mondiale depuis les années 1980. En trente ans, le nombre d’arrivées de touristes a presque triplé. En parallèle, les déplacements internationaux des Français augmentent également, contribuant à la hausse globale des émissions de gaz à effet de serre.

Apparues en France au cours de la première moitié du XXe siècle dans les Alpes, les stations de sports d’hiver sont devenues, en quelques décennies, un moteur de l’économie touristique de montagne. Cependant, les impacts environnementaux occasionnés par leur aménagement et leur fonctionnement (artificialisation des paysages montagnards, développement urbain, pressions sur les ressources, etc.) associés aux conséquences du changement climatique remettent aujourd’hui en cause ce modèle de développement. En parallèle, l’été, la diversification des sports de nature entraîne un développement des équipements et des installations (pistes de VTT, parcours de via ferrata, etc.) dans des espaces naturels parfois vulnérables et jusqu’alors préservés de toute activité anthropique.

Selon une étude publiée par l’Ademe en 2021, le secteur du tourisme est à l’origine de 11 % de l’inventaire national des émissions de gaz à effet de serre de la France pour 7,4 % du PIB (données 2018).

En savoir plus

La concentration spatiale et saisonnière du tourisme

En France, la capacité d’accueil touristique est largement concentrée sur le littoral et la montagne. Dans ces territoires, les pressions environnementales générées par les variations de population sont multiples : augmentation des quantités de déchets à collecter et à traiter, forte fréquentation de milieux naturels fragiles, consommation d’énergie, pollution de l’air engendrée par la hausse du trafic routier, besoin accru en eau potable, gestion d’un volume d’eaux usées plus important, etc. En parallèle, une forte densité touristique peut également contribuer à accroître le phénomène d’artificialisation des sols.

Localement, les variations de population, estimées à l’aide du taux de fonction touristique, sont d’autant plus élevées qu’elles sont étalées sur une période relativement courte, l’activité touristique se déroulant principalement l’été et en période de vacances scolaires.

Concentration saisonnière du tourisme

En France, la concentration saisonnière du tourisme est particulièrement marquée pendant l’été et les vacances scolaires. Ce phénomène se cumule à la concentration spatiale du tourisme, générant localement et ponctuellement des pressions environnementales complexes à gérer pour les territoires concernés.

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Concentration spatiale et intensité touristique des territoires

La concentration spatiale et temporelle du tourisme entraîne des afflux ponctuels de visiteurs sur des territoires parfois faiblement peuplés à l’année.

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Les déplacements touristiques

Les déplacements effectués pour se rendre sur son lieu de vacances constituent des facteurs importants d’émissions de gaz à effet de serre (GES). À cet égard, l’avion puis les véhicules particuliers sont particulièrement émetteurs. À ces pressions directes exercées par les modes de transports, s’ajoutent des pressions dites indirectes, causées par le développement d’infrastructures nécessaires aux différents modes de déplacement : aéroports, parking, axes routiers, chemins de fer, etc. Ces constructions s’effectuent parfois à proximité de zones d’habitation, entraînant des nuisances pour les riverains (bruit, pollution, etc.).

En parallèle, la mondialisation des échanges, la baisse des coûts de l’aviation a entraîné un essor des déplacements touristiques internationaux. Les arrivées de touristes étrangers progressent, tout comme les déplacements touristiques des Français à l’international. Cette multiplication des échanges longue-distance contribue à l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre générées par l’aviation.

Les déplacements touristiques des Français

En France, le mode de transport utilisé pour se rendre sur son lieu de vacances constitue un facteur important d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Ainsi, dans le bilan de ces déplacements, l’avion puis les véhicules particuliers émettent nettement plus de GES que les voyages en train.

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Les déplacements touristiques internationaux

La mondialisation des échanges, la baisse des coûts de l’aviation a entraîné un essor des déplacements touristiques internationaux. Les arrivées de touristes étrangers progressent, tout comme les déplacements touristiques des Français à l’international.

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Le tourisme de montagne

Le tourisme de montagne se caractérise par une place prépondérante donnée à la pratique du sport en pleine nature.

L’hiver, des stations de ski ont été aménagées sur l’ensemble des massifs de montagne du territoire métropolitain. Selon les années, les domaines skiables français occupent entre la 1re et la 3e place mondiale en matière de fréquentation touristique. La taille des parcs de remontées mécaniques, le nombre de skieurs transportables, la puissance des appareils ont un impact sur l’étendue des domaines skiables et leur fréquentation. Avec la diminution de l’enneigement, le tourisme hivernal de montagne est confronté, au premier plan, aux effets du changement climatique.

L’été, les sports de nature sont un moyen de profiter de grands espaces, de paysages remarquables, et d’une nature préservée. Initialement centré sur la pratique de l’alpinisme et de la randonnée, les activités se diversifient depuis plusieurs années en montagne, entraînant l’aménagement d’installations et d’équipements dans des espaces naturels parfois vulnérables et jusqu’alors préservés de toute activité anthropique.

Le tourisme hivernal de montagne

Apparues en France au cours de la première moitié du XXe siècle dans les Alpes, les stations de sports d’hiver sont devenues, en quelques décennies, un moteur de l’économie touristique de montagne.

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Les sports de nature en montagne

Les sports de nature sont un moyen de profiter de grands espaces, de paysages remarquables, et d’une nature préservée. Ils constituent un facteur d’attractivité très important pour le tourisme estival de montagne.

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Le tourisme sur le littoral

Le littoral est un territoire réduit, à la rencontre entre la terre et la mer. Sur seulement 4 % du territoire, les communes littorales métropolitaines regroupent plus de 6 millions d’habitants et disposent de 7,5 millions de lits touristiques. Les conflits d’usage y sont nombreux et les richesses biologiques importantes, alors que le changement climatique y revêt des enjeux majeurs. Par ailleurs, l’ensemble des eaux marines sous juridiction française ont une surface de près de 11 millions de km², plaçant la France en deuxième position derrière les États-Unis.

Portrait touristique de la mer et du littoral

Le littoral est un territoire réduit, à la rencontre entre la terre et la mer. Sur seulement 4 % du territoire, les communes littorales métropolitaines regroupent plus de 6 millions d’habitants et disposent de 7,5 millions de lits touristiques.

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Tourisme et développement durable

L’Écolabel européen a été créé en 1992. Il s’agit du seul label écologique officiel européen utilisable dans tous les pays membres de l’Union Européenne. L’Écolabel européen pour les services d’hébergements touristiques existe depuis 2003. Les critères sont inscrits dans des cahiers des charges communs à tous les pays de l’Union Européenne. Les hébergements touristiques titulaires s’engagent à réduire leurs impacts environnementaux à travers par exemple l’utilisation de sources d’énergie renouvelables, des économies d’énergie et d’eau, la réduction de la production de déchets ou l’amélioration de l’environnement local.

Les services touristiques titulaires de l’Écolabel Européen

L’Écolabel européen a été créé en 1992. Il s’agit du seul label écologique officiel européen utilisable dans tous les pays membres de l’Union Européenne. L’Écolabel européen pour les services d’hébergements touristiques existe depuis 2003.

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Ressources

  • Les indispensables

    Tourisme durable : une solution pour voyager dans le monde de demain ?

    Le tourisme mondial est fortement touché par la crise sanitaire depuis le début de l’année 2020. Durant cette longue période de limitation, voire d’interruption, des voyages et avant qu’une reprise se confirme, tous les acteurs concernés - consommateurs, professionnels et collectivités - peuvent être incités à repenser les pratiques et les modèles qui ont structuré le tourisme au cours des dernières décennies.

    Visualiser Tourisme durable : une solution pour voyager dans le monde de demain ?

  • Les indispensables

    Rapport "L’environnement en France - édition 2019"

    L’édition 2019 du "Rapport sur l’état de l’environnement en France" est constituée d’un rapport de synthèse et de deux focus thématiques, dont la vocation est d’aborder des problématiques transversales, plébiscitées par les usagers.

    Visualiser Rapport "L’environnement en France - édition 2019"

  • Liens utiles

    Service de la donnée et des études statistiques : Tourisme

    Les vacances sont des périodes privilégiées pour découvrir des territoires et pratiquer certaines activités sportives ou de loisirs. Les afflux de population occasionnés par le tourisme et les aménagements qu’ils entraînent ont toutefois nécessairement un impact sur les ressources et les milieux naturels.

    Consulter le site Service de la donnée et des études statistiques : Tourisme- Nouvelle fenêtre

  • rapports et études

    Bilan des émissions de gaz à effet de serre du secteur du tourisme en France

    La présente étude vise à réaliser pour la France un premier exercice de quantification des émissions de gaz à effet de serre du secteur du tourisme .

    Elle poursuit un triple objectif : disposer d’une méthodologie permettant de quantifier les émissions de GES générées par les activités touristiques, participer à la structuration d’une politique de développement du tourisme durable en France en faisant des émissions GES du secteur un indicateur de politique publique à piloter, et sensibiliser à la fois les acteurs du tourisme (institutionnels, fédérations, professionnels) et les touristes eux - mêmes, dont les évolutions comportementales sont déterminantes pour une croissance durable.

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  • rapports et études

    La fonction touristique des territoires : facteur de pression ou de préservation de l’environnement ?

    En 2015, la France, première destination mondiale, a accueilli plus de 84 millions de touristes. Concentrée dans le temps et dans l’espace, cette arrivée massive, et la variation démographique qu’elle entraîne, exercent inévitablement des pressions sur l’environnement.

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