Climat

Les émissions de gaz à effet de serre des transports

Mis à jour le | Commissariat Général au Développement Durable

Le transport est l’activité qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre de la France. En 2023, c’est un tiers des émissions françaises. Même si les émissions des transports sont en baisse depuis 2019, il s’agit du seul secteur où elles ont augmenté depuis 1990 (+ 3 %), car l’amélioration de la performance environnementale des véhicules ne compense pas l’augmentation de la circulation. La quasi-totalité de ces émissions (94 %) provient du transport par la route, et en majorité des véhicules particuliers. Découvrez ici le détail des émissions du secteur et de leur évolution.

Émissions de gaz à effet de serre des transports : de quoi parle-t-on ?

Comment comptabilise-t-on les émissions des transports ?

Le secteur des transports regroupe l’ensemble des déplacements effectués en France, qu’il s’agisse de transporter des marchandises ou des personnes.

Par convention,

  • les transports internationaux sont exclus du total national. Seules sont prises en compte les émissions des déplacements effectués entre deux ports ou aéroports localisés en France ;
  • pour le transport routier, les émissions proviennent des véhicules français mais aussi des poids lourds étrangers réalisant du transit international ;
  • les émissions ne tiennent pas compte de celles liées à la fabrication des véhicules ou à celles des carburants (comptabilisées dans les secteurs industriels) ;
  • les émissions de GES liées à la production d’électricité ne sont pas comptabilisées dans le secteur des transports, mais dans celui de l’énergie et de la transformation de l’énergie.

Les principaux chiffres des émissions de gaz à effet de serre des transports

En 2023, le transport est le secteur émettant le plus de gaz à effet de serre en France. Il représente 34 % des émissions françaises avec 126,8 millions de tonnes équivalent CO2. En 1990, il s’agissait du 2e secteur le plus émetteur : il ne représentait alors que 23 % du total national des émissions de gaz à effet de serre.

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Ce graphique présente les émissions de gaz à effet de serre des différents secteurs en France en 2024 et leur évolution depuis 1990. On y voit que les transports sont en première position avec 34 % des émissions annuelles françaises, devant l’agriculture (21 %).

Émissions de gaz à effet de serre selon le mode de transport

Des émissions françaises principalement dues au transport routier

Le transport routier constitue la quasi-totalité des émissions du transport en France : 94 % en 2023. 6 % proviennent des transports aériens, maritimes, fluviaux et ferroviaires, d’autant plus que ne sont pas comptés dans les émissions françaises les transports internationaux.

Les émissions des transports sont essentiellement dues au déplacement des personnes en voiture particulière. Utilisées en grande majorité par les ménages, elles sont à l’origine de plus de la moitié (53 %) des émissions du secteur des transports, avec toutefois une tendance récente à la baisse.

Les poids lourds, y compris bus et cars, représentent 24 % des émissions du secteur des transports, les véhicules utilitaires légers 16 %, et les deux roues 1 %.

Émissions de GES des modes de transport

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Ce graphique détaille les émissions de GES par mode de transport entre 2014 et 2023. Il montre que le transport routier est la principale source d’émissions du secteur, avec en son sein une prédominance claire des véhicules particuliers.

Par kilomètre parcouru, l’avion est le mode le plus émetteur, juste devant la voiture thermique

Les émissions des déplacements dépendent largement du mode de transport utilisé.

  • La marche ou le vélo : ces modes de transport n’émettent pas de gaz à effet de serre.
  • Le train : entre 3 et 30 grammes de CO2 par kilomètre et par passager selon l’électrification ou non de la ligne.
  • Les autocars et les bus : les émissions par kilomètre et par passager s’élèvent à 29 grammes pour un car contre 113 grammes pour le bus urbain thermique.
  • La voiture : une voiture thermique émet en moyenne 218 grammes de CO2 par kilomètre contre 103 grammes pour une voiture électrique en incluant la fabrication des véhicules. Les émissions par personne sont à rapporter au nombre de passagers.
  • L’avion : les émissions par passager en avion varient fortement selon la taille et les caractéristiques de l’aéronef, la qualité du service et la durée du vol. Un passager dans un avion émet en moyenne 259 grammes de CO2 par kilomètre
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Ce graphique présente les émissions de gaz à effet de serre (GES) des différents modes de transport, à la fois à la construction et à l’usage. En reprenant les données présentées ci-dessus, il montre que l’avion est le mode le plus émetteur de GES par kilomètre parcouru, suivi rapidement par la voiture thermique lorsque celle-ci n’est occupée que par 1 personne. À l’inverse, le vélo ou la marche n’émettent pratiquement pas de GES, le métro très peu, et le TER assez peu également.

Évolution des émissions de gaz à effet de serre des transports

Alors que les émissions nationales de gaz à effet de serre ont diminué de 31 % entre 1990 et 2023, celles des transports ont augmenté de 3 %. Le transport est le seul secteur dont les émissions de GES se sont accrues sur cette période.

Les émissions de CO2 par kilomètre parcouru ont pourtant diminué de 24 % entre 1990 et 2023, en raison de l’amélioration de l’efficacité énergétique des moteurs thermiques et de l’émergence des véhicules hybrides et électriques. Mais ces améliorations technologiques sont contrebalancées par la hausse de la circulation routière, l’alourdissement des véhicules, le vieillissement du parc automobile et l’augmentation des motorisations essence, plus émissives que les diesels pour le CO2.

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Ce graphique présente l’évolution des émissions de gaz à effet de serre des transports entre 1990 et 2024 détaillée par mode de transport.

On observe que le secteur des transports reste la principale source d’émissions en France, avec une relative stabilité sur la période, malgré quelques variations. Les véhicules particuliers constituent la part la plus importante des émissions, suivis par les poids lourds. Les véhicules utilitaires et les bus ou cars contribuent également, mais dans une moindre mesure.

Les émissions du transport aérien français et du transport fluvial et maritime apparaissent plus marginales, tandis que le transport ferroviaire et les deux-roues génèrent une part très faible des émissions totales.

Une baisse marquée se remarque autour de 2020, liée à la réduction des déplacements pendant la crise sanitaire causée par la pandémie de COVID-19, avant un retour progressif les années suivantes.

En France, l’objectif est l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions et les absorptions de gaz à effet de serre.

La stratégie nationale vise la décarbonation quasi totale des émissions des transports en 2050. Un objectif intermédiaire de - 28 % d’émissions en 2030 par rapport à 2015 a été fixé.

Pour y parvenir la loi fixe notamment l’objectif de stopper la vente de voitures neuves à moteur thermique, c’est-à-dire utilisant des énergies fossiles, en 2040. Une autre loi a ajouté l’interdiction, dès 2030, de la vente des voitures émettant plus de 95 grammes de CO2 par kilomètre. Ces lois devraient favoriser l’essor des véhicules électrifiés.

Au niveau européen, les États membres et le Parlement européen sont allés plus loin en décidant notamment d’interdire la vente des voitures neuves à moteur thermique à partir de 2035. C’est la date qui s’appliquera donc aussi en France.

Zoom sur les voitures particulières

53 % des émissions de GES du transport

En 2023, les 39,3 millions de véhicules ont émis 67,4 Mt CO2, soit 53 % des gaz à effet de serre du secteur des transports et 18 % de l’ensemble des émissions nationales.

Au 1er janvier 2024, près de 91 % du parc roulant est constitué de voitures à énergie thermique essence ou diesel. Les voitures diesel restent majoritaires (50,7 %) même si leur part était de 63,9 % en 2016.

Les véhicules hybrides non rechargeables représentent 4,4 % du parc automobile français au 1er janvier 2024. Il s’agit pour la plupart (90,3 %) de motorisation hybride essence. Les motorisations électrique, hydrogène, hybride rechargeable et bicarburation essence-GPL représentent 4,4 % du parc au 1er janvier 2024.

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Répartition du parc de voitures par motorisation au 1er janvier 2025 (en %)
Ce graphique montre que les véhicules à motorisation diesel restent majoritaires (48,3 %) dans le parc français. Au total, les véhicules thermiques (essence et diesel) représentent plus de 91 % du parc.

Le marché des voitures électriques, soutenu depuis plusieurs années par un bonus écologique à l’achat, progresse nettement depuis 2021 et représente 17 % des immatriculations en 2023. Ces véhicules constituent désormais la première motorisation alternative à l’essence et au diesel, devant la motorisation hybride rechargeable, qui progresse aussi fortement depuis 2021 avec 9,2 % des immatriculations en 2023.

Les émissions moyennes de CO2 des voitures immatriculées en 2023 sont de 96,2 grammes par kilomètre contre 102,7 en 2022. Cette diminution s’explique principalement par la forte augmentation de la part des voitures électriques dans les immatriculations neuves.

Zoom sur les véhicules utilitaires légers

Les véhicules utilitaires légers sont les camionnettes destinées au transport de personnes ou de marchandises avec un poids total autorisé en charge ne dépassant pas 3,5 tonnes. En 2023, ils représentent 15,4 % des émissions de gaz à effet de serre du des transports, soit 19,5 millions de tonnes CO2. Par rapport à 1990, cela représente une augmentation de 4,6 %.

Au 1er janvier 2024, 6,5 millions de véhicules utilitaires légers sont en circulation en France. Ce sont essentiellement des camionnettes (78 % du parc), avec 93,4 % de véhicules au diesel.

Zoom sur les poids lourds

Au 1er janvier 2024, le parc de poids lourds compte 625 000 véhicules en circulation. Les émissions de ces poids lourds représentent 27,9 millions de tonnes de CO2en 2023, soit 22 % des émissions du transport.

Entre 1990 et 2023, les émissions de GES des poids lourds ont augmenté de 4,8 % en raison de l’augmentation du transport de marchandises. Les émissions unitaires moyennes de CO2 des poids lourds sont estimées à 1209 grammes de CO2 par kilomètre en 2022, soit un niveau similaire à celui de 1990.

La quasi-totalité des poids lourds dispose d’une motorisation diesel thermique (97,7 %).

Zoom sur les autobus et autocars

En 2023, les autobus et autocars ont émis 2,8 millions de tonnes de CO2 soit 2,3 % du total du secteur des transports.

Au 1er janvier 2024, 66 100 autocars et 27 800 autobus sont en circulation en France. Au cours des dix dernières années, le nombre total d’autobus a augmenté de 30,8 % tandis que celui des autocars a progressé de 1,3 %.

Les nouvelles motorisations se développent plus vite pour les autobus que pour les autocars compte tenu de leurs usages : pour les autobus, la conversion à la motorisation électrique est un enjeu important pour améliorer la qualité de l’air dans les grandes villes. Ainsi, la part de marché du diesel thermique dans les ventes d’autobus neufs s’est considérablement réduite, passant de 94,2 % en 2014 à 12,0 % en 2024.

Zoom sur le transport aérien, maritime et fluvial

En 2023, le transport aérien intérieur a émis 4,5 millions de tonnes de CO2, soit 3,5 % des émissions du transport. En 2023, les émissions des transports aériens (y compris internationaux) représentent 16,3 Mt, en progression de 15,9 % par rapport à 2022.

Même si leur niveau actuel est inférieur à celui des années de 2004 à 2019, les émissions du transport aérien intérieur et international dépassent de 58,5 % leur niveau de 1990.

Le transport fluvial et maritime au niveau national a émis en 2023 2,8 Mt CO2 éq, soit 2,2 % des émissions du secteur des transports. Entre 1990 et 2023, les émissions du transport fluvial et maritime français ont augmenté de 10 %. Si on y ajoute la part calculée pour l’international, l’ensemble des émissions monte à 6,2 millions de tonnes de CO2.

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Ce graphique présente l’évolution des émissions de GES du transport maritime et aérien de 1990 à 2023. Il montre une diminution des émissions liées au transport maritime international et une nette progression de celles liées au transport aérien international.

Zoom sur le transport de voyageurs

Avec 1 033 milliards de kilomètres parcourus par les voyageurs en 2023, le transport intérieur de voyageurs se stabilise (- 0,3 % en un an). Le transport individuel en véhicules particuliers diminue de 1,6 %. Il reste cependant le mode dominant pour le transport intérieur de voyageurs, avec une part de 82,2 %.
L’activité reste en deçà de son niveau de 2019, sauf pour le transport ferré de voyageurs qui dépasse de 6,5 % son niveau d’avant-crise.

Ressources