Climat

S’adapter au changement climatique

Mis à jour le | Commissariat Général au Développement Durable

Partager la page

Depuis le 19e siècle et en seulement 150 ans, les activités humaines ont beaucoup augmenté la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Conséquence : l’équilibre naturel du climat se modifie et la surface de la Terre se réchauffe très rapidement. Les effets de ce réchauffement sont déjà observés au niveau mondial. Il est donc nécessaire d’agir pour limiter effets du changement climatique, mais aussi pour s’adapter aux changements en cours et à venir. Logement, transport, énergie… tous les aspects de la vie quotidienne sont concernés et doivent prendre en compte les conséquences du réchauffement accéléré du climat.

Pourquoi et comment s’adapter ?

« Atténuation » et « adaptation », deux stratégies complémentaires

Face au changement climatique, nos sociétés ont deux moyens d’action : l’atténuation et l’adaptation. L’atténuation est définie par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) comme « l’intervention humaine pour réduire les sources ou augmenter les puits (le stockage) de gaz à effet de serre ». Elle correspond donc aux actions sur les causes du changement climatique. L’adaptation est « une démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences ». Elle vise donc à gérer les effets du changement climatique et ses conséquences.

Les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines vont continuer à influencer très fortement le climat. Le GIEC l’a montré en proposant dans ses travaux plusieurs scénarios à horizon 2100 qui dépendent de l’évolution des émissions. C’est pourquoi le premier moyen pour lutter contre le réchauffement climatique consiste à réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit de la stratégie d’atténuation.

Mais les conséquences du changement climatique (inondations, érosion côtière, canicule, sécheresse…) sont déjà visibles et obligent à s’y adapter dès maintenant, en faisant évoluer nos villes, nos transports, nos modes de vie… Le second moyen est donc l’adaptation au changement climatique. Cela consiste à réduire les risques en rendant les populations, les infrastructures et les entreprises plus résilientes, c’est-à-dire plus capables de résister aux crises et à les surmonter.

Favoriser les actions coordonnées, éviter les contradictions

Ces deux approches peuvent se renforcer mutuellement. L’adaptation accélère parfois les politiques d’atténuation : par exemple, replanter des haies pour stabiliser les sols agricoles permet aussi de stocker du carbone et donc de réduire les émissions de CO2. De leur côté, les efforts d’atténuation conditionnent grandement les capacités d’adaptation : il est plus facile de s’adapter à un climat qui s’est moins réchauffé.

Atténuation et adaptation peuvent aussi avoir des effets contraires : l’adaptation aux fortes chaleurs conduit parfois à utiliser davantage de climatisation, or celle-ci augmente la chaleur extérieure et la consommation d’énergie. On parle alors de « maladaptation ». C’est pourquoi il faut penser à ces deux stratégies en même temps.

Illustration de plusieurs risques liés au réchauffement climatique : sécheresse, inondation, impacts sur la migration des oiseaux, hausse des températures et acidification des océans.
Illustration de plusieurs risques liés au réchauffement climatique : sécheresse, inondation, impacts sur la migration des oiseaux, hausse des températures et acidification des océans.
Agrandir et voir cette illustration en taille réelle (même fenêtre)
Illustration de plusieurs risques liés au réchauffement climatique : sécheresse, inondation, impacts sur la migration des oiseaux, hausse des températures et acidification des océans.

En pratique, comment s’adapter ?

Les actions d’adaptation nécessaires touchent à tous les secteurs de la vie quotidienne. Il peut s’agir de favoriser les mobilités douces comme le vélo, qui présente de nombreux bénéfices, par exemple des routes moins coûteuses à entretenir ou à reconstruire en cas d’événements extrêmes. Du côté des logements, la rénovation permet par exemple d’améliorer l’isolation des bâtiments, avec des bénéfices pour le confort et la santé des occupants quelles que soient les températures.

Selon les populations et les régions concernées, la sensibilité au changement climatique est différente. Les politiques d’adaptation ne peuvent donc pas être les mêmes partout.

Par exemple, certaines îles et les régions en bord de mer sont en première ligne face à la montée des eaux : elles doivent adapter leurs logements, se préparer face aux conséquences économiques et sociales sur la population locale. Là où d’autres régions font face à davantage de sécheresse et doivent trouver des solutions adaptées : végétalisation des villes ou gestion de l’eau par exemple.

Actualités : Adaptation au changement climatique

À quel climat futur s’adapter ?

Ce que nous apprend le siècle passé

L’évolution des températures moyennes annuelles en France métropolitaine montre un réchauffement depuis 1900. Ce réchauffement a connu un rythme variable, avec une nette accélération depuis les années 1980. Il est particulièrement marqué en été, alors qu’il est un peu moins fort en hiver. Son intensité varie assez peu d’une région à l’autre.

L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur en France est également très claire : les vagues de chaleur recensées à l’échelle nationale ont été deux fois plus nombreuses entre 1982 et 2018 qu’entre 1947 et 1981.

Cette infographie de Météo-France montre l'évolution des vagues de chaleur en France depuis 1947. On y voit que ces épisodes sont devenus à la fois plus fréquents, plus longs et plus intenses depuis les années 2000, avec des records marquants en 2003, 2019, 2022 et 2025.
Crédits : Météo France
Agrandir et voir cette illustration en taille réelle (même fenêtre)
Cette infographie de Météo-France montre l’évolution des vagues de chaleur en France depuis 1947. On y voit que ces épisodes sont devenus à la fois plus fréquents, plus longs et plus intenses depuis les années 2000, avec des records marquants en 2003, 2019, 2022 et 2025.
Cette infographie présente les années les plus chaudes en France depuis 1900~d'après Météo France. Elle montre qu'il s'agit d'années récentes, toutes datant d'après 1990, et même pour 8 d'entre elles d'après 2010, avec un pic de température moyenne atteint en 2022.
Crédits : Météo France
Agrandir et voir cette illustration en taille réelle (même fenêtre)
Cette infographie présente les années les plus chaudes en France depuis 1900 d’après Météo France. Elle montre qu’il s’agit d’années récentes, toutes datant d’après 1990, et même pour 8 d’entre elles d’après 2010, avec un pic de température moyenne atteint en 2022.

En France métropolitaine, les précipitations annuelles, principalement les pluies, sont différentes en fonction des régions, avec une augmentation sur une grande moitié Nord (surtout le quart Nord-Est) et une baisse au Sud (surtout dans le Sud-Est). La diminution des précipitations dans le Sud est surtout visible en été et en hiver, tandis que l’augmentation dans le Nord se produit durant toutes les saisons. En Outre-mer, les précipitations ne montrent pas de tendance significative.

Ce que l’on sait déjà sur le climat du futur…

Le climat à horizon 2050 est déjà largement déterminé par les gaz à effet de serre présents aujourd’hui dans l’atmosphère. Depuis le 19e siècle, leur quantité a très fortement et rapidement augmenté à cause des activités humaines. Or ces gaz qui s’accumulent dans l’atmosphère y restent très longtemps : des centaines, voire des milliers d’années pour certains. Même si nous parvenions à arrêter totalement nos émissions aujourd’hui, leur concentration ne diminuerait que très lentement.

En France métropolitaine, les projections climatiques montrent une poursuite du réchauffement jusqu’aux années 2050, quel que soit le scénario. Il pourrait atteindre une valeur d’environ 2 degrés par rapport à 1900. Au-delà, le climat futur dépendra principalement de notre capacité à réduire ces émissions. Ainsi, après 2050, l’évolution de la température moyenne annuelle peut changer significativement selon le niveau d’émission de gaz à effet de serre. Au rythme actuel, le réchauffement atteindrait 4 degrés en métropole à l’horizon 2071-2100 et 3,5 derés en Outre-mer d’ici à la fin du siècle.

Cette incertitude à long terme ne doit pas conduire à retarder l’action, car les grandes tendances du climat futur sont connues et auront des conséquences très importantes en France  : hausse des températures plus forte que la moyenne mondiale, vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses, précipitations et sécheresses extrêmes, hausse du niveau de la mer, cyclones plus violents.

Des climats différents qui impliquent des adaptations différentes

Les conséquences du changement climatique sont et seront très différentes d’une région à l’autre. On ne s’adapte pas de la même manière en plaine ou en montagne, en ville ou à la campagne. L’adaptation au changement climatique doit donc être pensée pour chaque situation.

Au niveau individuel, il s’agit principalement de se préparer à l’augmentation de la température, à la multiplication d’événements extrêmes (canicules, sécheresses, inondations …) et aux conséquences, notamment sur la santé. La première étape consiste donc à s’informer sur les risques attendus dans sa région. De manière générale, les mesures dites « sans regret », c’est-à-dire qui présentent des bénéfices quel que soit le climat futur, sont à privilégier dans un premier temps : c’est le cas par exemple des économies d’eau.

Impact du changement climatique en France : réduction de l'enneigement, augmentation des températures, risques accrus d'incendies, expansion du moustique tigre, pénurie d'eau et stagnation des rendements agricoles d'ici 2050.
Crédits : Ministère de la Transition écologique et solidaire – novembre 2019
Agrandir et voir cette illustration en taille réelle (même fenêtre)

Cette carte présente les impacts déjà visibles et à venir d’ici 2050 à cause du changement climatique :

  • Montagne : - 40 cm d’enneigement en 30 ans au col de Porte (Chartreuse, station de ski de basse altitude)
  • Température : + 1,5 °C en moyenne en France métropolitaine depuis 1900
  • Feux de forêt : 50 % des forêts métropolitaines soumises au risque incendie élevé dès 2050
  • Moustique tigre : déjà installé dans 45 départements métropolitains
  • Sécheresse : un manque de 2 Mds de m3 d’eau en 2050 si la demande reste stable
  • Cultures : après plus de 35 ans de croissance : stagnation des rendements

Source : Ministère de la Transition écologique et solidaire – novembre 2019

Quelles politiques d’adaptation ?

Tous les secteurs sont concernés

L’adaptation au changement climatique concerne l’ensemble des secteurs économiques, ainsi que notre vie quotidienne. Particuliers, entreprises, associations et collectivités peuvent modifier leurs fonctionnements, habitudes et comportements. Cela passe notamment par :

  • l’adaptation des bâtiments le logement est un secteur en pleine évolution avec la rénovation, qui est aussi l’occasion d’intégrer des solutions de "bioclimatisation" (par exemple en utilisant le pouvoir d’évaporation de l’eau pour rafraîchir les pièces) ainsi que des structures permettant une ventilation naturelle,
  • l’adaptation des transports – cela signifie par exemple renforcer les exigences pour la construction et l’entretien des routes, voies ferrées, ports, etc. afin qu’ils puissent mieux résister aux événements climatiques extrêmes (inondations, tempêtes, vagues de chaleur…) tout en anticipant ces perturbations pour garantir que ces infrastructures continuent à fonctionner,
  • l’adaptation de l’enseignement et des métiers avec le développement de formations et de réorientation des métiers vers les compétences en lien avec les transformations à mettre en œuvre et les risques émergents…
  • l’adaptation de la production d’énergie : notre consommation d’énergie doit évoluer vers davantage d’énergies renouvelables en France (22,2 % de la consommation finale brute en 2023) afin de réduire les émissions, mais aussi la dépendance aux combustibles fossiles, qui n’existent plus en France, particulièrement sensibles à des perturbations d’approvisionnement en cas de catastrophe climatique,
  • l’anticipation des risques : par exemple en plantant des essences locales qui améliorent leur résistance aux stress climatiques, en limitant le risque d’incendie en forêt, en anticipant la montée des eaux sur le littoral et en prenant mieux en compte les risques d’inondations…
  • l’adaptation des villes avec par exemple une végétalisation des rues et des places pour limiter îlots de chaleur , un travail sur les infrastructures et les usages de l’eau pour assurer sa disponibilité pour tous, ou encore un plan pour gérer les déchets supplémentaires produits par les catastrophes climatiques.

3 mots d’ordre pour l’adaptation

Les actions d’adaptation au changement climatique font souvent appel à :

  • la résilience, c’est-à-dire à la capacité à résister aux chocs et à les surmonter. Par exemple, l’Agence de la transition écologique a lancé un appel à la mise en commun des connaissances pour que les acteurs échangent sur la résilience de leurs territoires. De leur côté, le Cerema et le Commissariat général au développement durable ont étudié la résilience des territoires aux catastrophes .
  • la sobriété : la transition des territoires est souvent liée à une réflexion pour « consommer moins, mais mieux ». Par exemple, le Cerema (établissement public pour la transition écologique et la cohésion des territoires) travaille sur la sobriété énergétique et la sobriété numérique.
  • l’efficacité : les innovations techniques, par exemple l’efficacité énergétique des systèmes de chauffage et des nouveaux véhicules.

S’adapter près de chez soi et dans le monde

L’adaptation au changement climatique doit être menée :

Agir

Climadiag Commune : à quoi ma commune doit-elle s’adapter d’ici 2050 ?

Proposé par Météo France, Climadiag Commune, met à votre disposition un ensemble d’indicateurs de l’évolution climatique concernant votre collectivité.

Climadiag Commune : à quoi ma commune doit-elle s’adapter d’ici 2050 ? Lien externe

Climadiag Entreprise : testez la sensibilité climatique de votre entreprise

Site de Météo-France.

Climadiag Entreprise : testez la sensibilité climatique de votre entreprise Lien externe

Guide pour adapter son logement aux fortes chaleurs

Proposé par l’Ademe, ce guide vous explique comment garder votre logement frais tout au long de l’année.

Guide pour adapter son logement aux fortes chaleurs Lien externe

Adapter les pratiques sportives au changement climatique

Cet article du ministère des Sports présente le plan national d’adaptation des pratiques sportives au changement climatique.

Adapter les pratiques sportives au changement climatique Lien externe

« Plus fraîche ma ville » : rafraîchissez durablement votre collectivité

Site internet proposé par l'Agence de la transition écologique (Ademe).

« Plus fraîche ma ville » : rafraîchissez durablement votre collectivité Lien externe

Centre de ressources pour l’adaptation au changement climatique

Proposé par le Cerema, l’Ademe et Météo France, ce site vous propose les ressources essentielles pour vous engager dans l’adaptation au changement climatique.

Centre de ressources pour l’adaptation au changement climatique Lien externe

Agissez pour le développement durable en devenant Volontaire des Nations Unies

Ce site présente le programme des Volontaires des Nations Unies, qui vous propose de contribuer au développement durable à travers le bénévolat international.

Agissez pour le développement durable en devenant Volontaire des Nations Unies Lien externe

Planter sans se planter : 7 règles d’or pour bien végétaliser nos villes

Proposé par le Cerema, cet article présente en 7 points comment penser la renaturation des villes pour les rafraîchir efficacement.

Planter sans se planter : 7 règles d’or pour bien végétaliser nos villes Lien externe

Sésame, outil pour intégrer l’arbre dans les projets de renaturation urbaine

Proposé aux collectivités par le Cerema, ce site vous permet d’identifier les espèces les plus à-même de produire les services attendus.

Sésame, outil pour intégrer l’arbre dans les projets de renaturation urbaine Lien externe

Vignobles, forêts, espaces verts : comment s’adapter au changement climatique ?

Cet article fait le point sur les organismes publics (Inrae, ONF, Ademe) qui travaillent sur l’adaptation au changement climatique des vignobles, des forêts et des espaces verts.

Vignobles, forêts, espaces verts : comment s’adapter au changement climatique ? Lien externe

Ressources

Vous pouvez également nous faire part de vos remarques sur notre formulaire de contact

Haut de page

Paramètres d’affichage

Choisissez un thème pour personnaliser l’apparence du site.