Les sols se situent au cœur des grands enjeux environnementaux, comme la disponibilité en eau de qualité, la préservation de la biodiversité, la sécurité alimentaire ou la lutte contre le changement climatique, et ne se renouvellent que très lentement.

En dépit de ce rôle essentiel, les sols subissent sous l’effet des activités humaines des dégradations multiples, telles que l’érosion, la diminution de matière organique, la contamination diffuse et ponctuelle.

L’agriculture, la foresterie, l’industrie, la construction de logements et d’infrastructures ainsi que les changements d’usage de terre et plus globalement l’artificialisation des sols pour l’habitat et les infrastructures sont à l’origine de ces dégradations.

En bref

Éléments essentiels du bon fonctionnement des écosystèmes et fournisseurs de ressources naturelles, les sols sont exposés à de multiples pressions pouvant compromettre les services écosystémiques qu’ils rendent.

La satisfaction des besoins en logements et en infrastructures nécessite l’aménagement de nouveaux espaces. Ces opérations, souvent irréversibles, engendrent l’artificialisation des espaces naturels, agricoles et forestiers. La destruction ou la fragmentation des habitats naturels induits par ces actions nuit à la biodiversité. En 2015, les zones artificialisées occupent près de 9,4 % du territoire métropolitain, contre 8,3 % en 2006.

Des fonctions au concept global de sécurité des sols

À l’interface avec le sous-sol, l’eau, l’air et la nature, les sols jouent un rôle essentiel dans l’environnement.

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La stratégie thématique européenne en faveur de la protection des sols

Provoquée ou aggravée par des activités humaines, la dégradation des sols représente un grave problème en Europe. Face à ce constat, la Commission Européenne a proposé une stratégie thématique européenne pour protéger les sols européens en 2006.

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Vue d’ensemble

Au sein de la biosphère et à l’interface avec les autres milieux de l’environnement (air, eau, sous-sol), le sol joue un rôle déterminant dans la fourniture de nombreux services écosystémiques : production alimentaire, disponibilité en eau de qualité, préservation de la biodiversité, lutte contre le changement climatique, etc. Alors qu’il structure les paysages et les écosystèmes, les enjeux environnementaux du sol restent encore insuffisamment considérés. Sa fonction de support des forêts, cultures, habitations ou infrastructures le recouvrant, ne doit pas occulter les nombreuses pressions qui affectent ce milieu à part entière et perturbent les fonctions écologiques qu’il assure. Si l’état des connaissances et la qualité du suivi s’améliorent depuis une vingtaine d’années, les données sont encore trop insuffisantes pour qualifier l’évolution de l’état global des sols en France.

La progression de la connaissance des sols

Fin des années 1990, deux initiatives ont joué un rôle essentiel pour faire progresser la connaissance des sols en France.

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Le patrimoine géologique de la France

Le patrimoine géologique français est particulièrement riche et divers. Des réserves naturelles sont créées spécifiquement dès 2001, pour protéger le patrimoine géologique remarquable et évaluer sa dimension patrimoniale selon son intérêt scientifique, pédagogique, historique, sa rareté et son état de conservation.

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Le sous-sol en métropole

À l’instar du sol auquel il est intimement lié, le sous-sol constitue le support de toutes les activités humaines et de la plupart des écosystèmes.

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Le sous-sol en outre-mer

Si les roches sédimentaires dominent en métropole, les roches volcaniques couvrent la plus grande partie des îles d’Outre-mer (Antilles, La Réunion).

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Les sols en outre-mer

D’origine volcanique, les sols des Antilles et de la Réunion sont jeunes (1 000 à 100 000 ans), comparés aux sols de Guyane formés dans des roches cristallines de quelques millions d’années.

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Les sols forestiers

Les sols forestiers couverts par des forêts de production occupent 15,9 millions d’hectares (Mha) en 2015 (IGN/IFN, campagnes 2013 à 2017), soit 28 % de la surface de la France métropolitaine.

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Les sols métropolitains

Les sols résultent de l’altération des roches par l’action conjuguée des climats successifs et des activités biologiques et humaines. Ce processus, appelé pédogenèse, aboutit à une différenciation verticale et spatiale des sols, qui se traduit par une sensibilité différente aux pressions environnementales.

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Le sol, un réservoir de biodiversité

Les sols constituent un habitat pour la faune et la flore. Leurs propriétés physiques et leur composition chimique varient d’un sol à l’autre et au sein d’un même sol. Du fait de cette hétérogénéité, les sols abritent plusieurs milliers d’espèces (animaux, champignons, bactéries, etc.) : l ils jouent donc un rôle essentiel pour la biodiversité. Les organismes vivants contribuent en outre à limiter l’érosion ou le tassement du sol, améliorent sa fertilité et participent à la dégradation des contaminants.

La biodiversité des sols

Les sols constituent un habitat pour la faune et la flore. Leurs propriétés physiques et leur composition chimique varient d’un sol à l’autre et au sein d’un même sol.

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Les sols argileux aux pH élevés et riches en carbone organique constituent les conditions les plus favorables à la présence d’une biomasse microbienne abondante. Celle-ci s’avère généralement plus importante dans les sols de prairies naturelles ou forestiers que dans ceux des monocultures, des vignobles ou des vergers. Elle est également conditionnée par les perturbations des sols liées aux pratiques anthropiques (labour, amendements, etc.).

Puits de carbone, le sol contribue à atténuer le changement climatique. À l’échelle mondiale, le premier mètre du sol renferme entre deux à trois fois plus de carbone que l’atmosphère et trois à sept fois plus que la végétation. Ce stock de carbone varie selon l’affectation du sol. Certains changements d’usage (conversion des cultures en prairies ou en forêts) ou de pratiques agricoles (apport de boues urbaines, effluents d’élevage, non-labour) favorisent son stockage.

Le phosphore dans les sols

Le phosphore caractérise, avec l’azote et le potassium, l’un des trois nutriments indispensables à la croissance des végétaux. Concentré dans la partie superficielle du sol, le phosphore provient de l’altération des roches (forme minérale) ou de la dégradation des végétaux par la faune et la flore du sol (forme organique).

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La matière organique et le carbone dans les sols

Les sols agissent sur les flux de gaz à effet de serre en régulant notamment le cycle du carbone par l’intermédiaire de leurs micro-organismes.

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La perte de sols

Au-delà de la diminution de la matière organique, de l’appauvrissement de la biodiversité et de la contamination, cinq autres menaces pèsent sur les sols : érosion, imperméabilisation, tassement, salinisation et glissement de terrain. Parmi elles, l’érosion et l’artificialisation correspondent aux dégradations les plus préoccupantes en France.

Les sols perdent chaque année en moyenne 1,5 tonne de terre par hectare en raison du ruissellement des eaux. Souvent aggravée par l’intensification de l’agriculture, le surpâturage, la déforestation ou l’imperméabilisation, l’érosion perturbe également la biodiversité du sol, diminue les rendements, dégrade la qualité de l’eau et peut générer des coulées de boues. Entre 1982 et 2016, ces dernières totalisent 80 800 arrêtés communaux de catastrophes naturelles.

L’érosion éolienne des sols

L’érosion éolienne correspond à un phénomène naturel de dégradation des sols, accéléré localement par les activités humaines (friches, surpâturage, surexploitation).

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L’érosion hydrique des sols

L’érosion déplace les matériaux constituant les sols essentiellement sous l’influence des pluies, souvent renforcées par les activités humaines.

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Le tassement des sols

Le tassement, ou la compaction des sols, résulte essentiellement de la mécanisation agricole et forestière.

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L’érosion des sols en Europe

L’érosion correspond à un phénomène naturel de dégradation des sols, accéléré localement par les activités humaines (friches, surpâturage, surexploitation). L’érosion caractérise l’une des principales menaces qui pèse sur les sols en Europe.

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L’artificialisation des sols

En 2012, un peu moins de 6 % des terres sont artificialisées en France métropolitaine, soit 3 Mha (Corine Land Cover, 2012). L’artificialisation progresse au même rythme ces six dernières années qu’entre 2000 et 2006.

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L’occupation des sols en France

Les sols assurent un ensemble de services indispensables au maintien de la vie sur Terre. Ils sont essentiels au bon fonctionnement des écosystèmes et offrent un habitat naturel à la faune et à la flore.

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Occupation des sols - Comparaison européenne

L’enquête européenne Lucas fournit des résultats harmonisés sur l’occupation des sols dans les différents pays européens. Selon les résultats de cette enquête, l’artificialisation se situe à un niveau légèrement plus élevé en France métropolitaine (5,4 %) que sur le territoire de l’Union Européenne (4,2 %).

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Observatoire national de l’artificialisation des sols

Outil de mesure mis en place par l’État permettant de suivre l’évolution de l’artificialisation des sols à l’échelle de chaque commune. Il donne les moyens aux territoires et aux citoyens de suivre, via internet, l’évolution de l’artificialisation et plus largement à terme de l’occupation et de l’usage des sols.

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Ressources

Agir

  • Agence de la transition écologique

    Établissement public sous la tutelle conjointe des ministères en charge de l’environnement et de la recherche participant à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable. Il met ses capacités d’expertise et de conseil à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public, afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale. Il aide en outre au financement de projets, de la recherche à la mise en œuvre et ce, dans les domaines suivants : la gestion des déchets, la préservation des sols, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, les économies de matières premières, la qualité de l’air, la lutte contre le bruit, la transition vers l’économie circulaire et la lutte contre le gaspillage alimentaire.

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