Biodiversité

Des sols et des sous-sols fragilisés

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

Le sol joue un rôle déterminant dans nos écosystèmes. C’est un habitat pour la faune et la flore qu’il est nécessaire de protéger. Les sols et sous-sol se situent au cœur des grands enjeux environnementaux, comme la disponibilité en eau de qualité, la préservation de la biodiversité, la sécurité alimentaire ou la lutte contre le changement climatique, et ne se renouvellent que très lentement.

En bref

Les sols et les sous-sols se dégradent à cause des activités humaines comme l’agriculture, l’exploitation des forêts, l’industrie, la construction de logements, les changements d’utilisation des sols. Plus globalement c’est l’artificialisation des sols, c’est-à-dire la transformation d’un sol naturel en un sol construit ou aménagé, qui est responsable.

Aujourd’hui, 8,3 % des terres sont artificialisées, et la majorité d’entre elles sont imperméabilisées, empêchant l’eau de circuler, par exemple pour des parkings ou des constructions. Mais le rythme d’artificialisation ralentit depuis les années 2010 parce que la société a pris conscience du problème.

La loi « Climat et résilience » de 2021 a ainsi donné un objectif de « zéro artificialisation nette », pour mieux gérer le foncier et limiter la consommation d’espaces naturels agricoles et forestiers. L’objectif est d’interdire toute artificialisation nette des sols sur une période donnée en 2050. Cela ne veut pas dire d’arrêter toute construction, mais cette artificialisation devra être accompagnée d’une remise en sol naturel à proportion égale d’espaces déjà artificialisés.

Actualités : Sols et sous-sols

Les sols exposés à de multiples pressions

Un rôle très important et menacé

Le sol joue un rôle très important pour les nombreux services que nous rend la nature. Par exemple, dans la production alimentaire, la disponibilité en eau de qualité, la préservation de la biodiversité, ou la lutte contre le changement climatique. De nombreuses pressions s’exercent contre lui et perturbent les fonctions écologiques qu’il assure. Si l’état des connaissances et la qualité du suivi s’améliorent depuis une vingtaine d’années, les données sont encore insuffisantes pour bien estimer l’évolution de l’état des sols en France.

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Illustration d’un paysage représentant trois sources potentielles de pollution des sols :
Le transport routier est représenté au premier plan par une route sur laquelle roulent des voitures.
L’agriculture est représentée par un tracteur en train de labourer un champ à l’arrière-plan, derrière la route, à la droite de l’image.
L’industrie est représentée à l’arrière-plan par une usine à la gauche du champ. Il y a une cheminée de laquelle s’échappe de la fumée.
Les trois sources de pollution relâchent des gaz dans l’air : pots d’échappement, fumées issues de la cheminée industrielle, pesticides et aux produits liés à l’agriculture. Ces émissions de gaz sont représentées par des points gris sur toute l’illustration.

Le sol, un réservoir de biodiversité

Les sols constituent un habitat pour la faune et la flore. Leurs propriétés et leur composition chimique varient d’un sol à l’autre et même dans un même sol. Les sols abritent plusieurs milliers d’espèces différentes : animaux, champignons, bactéries. Ils jouent donc un rôle essentiel pour la biodiversité. En retour, les organismes vivants contribuent à limiter l’érosion ou le tassement du sol, améliorent sa fertilité et participent à la dégradation des contaminants. Les microbes et les champignons sont plus souvent présents dans les sols de prairies naturelles ou les forêts que dans ceux des monocultures, des vignobles ou des vergers.

Le sol contribue à atténuer le changement climatique car c’est un puits de carbone, ce qui veut dire qu’il capte et stocke plus de carbone qu’il n’en rejette. En moyenne, le premier mètre du sol renferme entre deux à trois fois plus de carbone que l’atmosphère et trois à sept fois plus que la végétation. Ce stock de carbone varie selon l’utilisation du sol.

La perte de sols

En plus de la diminution de la matière organique, de l’appauvrissement de la biodiversité et de la contamination, cinq autres menaces pèsent sur les sols : l’érosion, l’imperméabilisation, le tassement, la salinisation et le glissement de terrain. L’érosion et l’artificialisation sont les plus préoccupantes en France.

Les sols perdent chaque année en moyenne 1,5 tonne de terre par hectare à cause du ruissellement des eaux, de l’intensification de l’agriculture, du surpâturage, de la déforestation ou de l’imperméabilisation. L’érosion perturbe également la biodiversité du sol, diminue les rendements, dégrade la qualité de l’eau et peut générer des coulées de boue.

Les sols en France métropolitaine

La grande variété des sols est liée à la diversité géologique du pays. Cela génère des sols de couleurs et de consistances différentes. Les sols des roches calcaires du Bassin parisien et du Midi recouvrent environ un quart du territoire. Les sols des formations limoneuses, particulièrement fertiles, occupent un cinquième du territoire, notamment en Beauce, en Île-de-France et en Picardie. Les sols des matériaux sableux (7 %) se retrouvent dans les Landes ou en Sologne par exemple et les sols des matériaux argileux (11 %) dans le sud-ouest ou le nord-est. Enfin, les autres sols représentent 16 %.

Un sol sableux va généralement stocker moins de gaz à effet de serre polluants, mais va protéger la ressource en eau car il est perméable. Un sol composé de limons, une matière entre le sable et l’argile, est très perméable. Il retient bien l’eau et les nutriments, ce qui le rend fertile et facile à travailler en agriculture.

Les sols en outre-mer

D’origine volcanique, les sols des Antilles et de la Réunion sont jeunes (1 000 à 100 000 ans), comparés aux sols de Guyane formés dans des roches cristallines de quelques millions d’années. Les sols de Martinique développés dans les roches volcaniques de la montagne Pelée et des Carbets (17 %) sont peu évolués au nord de l’île. Au sud, les sols argileux sensibles au retrait-gonflement couvrent un cinquième de l’île.

La diversité des sols de Guadeloupe

Les sols de Guadeloupe sont surtout argileux. Les sols développés sur le socle volcanique ancien au Nord de la Basse-Terre représentent 60 % de sa superficie, et peuvent atteindre jusqu’à 15 mètres d’épaisseur. Pauvres en matière organique et riches en argile, ils favorisent le stockage de l’eau. Par contre, les sols développés dans les cendres volcaniques (13 %) et les sols argileux (11 %) sur le socle volcanique récent au sud de la Basse-Terre sont fertiles, riches en matière organique et recèlent une grande capacité de rétention en eau. Les sols argileux le long de la côte ouest de la Basse-Terre (10 %) sont fertiles mais peu perméables à cause de leur richesse en smectite.

Les sous-sols en métropole

Le sous-sol c’est le support de toutes les activités humaines et de la plupart des écosystèmes. Il est surtout considéré comme un réservoir de ressources naturelles, d’énergies, les gisements de matériaux et de minéraux, ou encore des réservoirs d’eau souterraine.

Il existe des cas d’instabilité naturelle des sous-sols comme des séismes, des éruptions volcaniques, ou la présence de cavités souterraines qui mettent en péril des activités ou des infrastructures. D’autres instabilités peuvent venir d’activités humaines comme les mines.

Des sous-sols très variés

La géologie de la France métropolitaine est marquée par des massifs cristallins, qui sont d’anciennes chaînes de montagne aujourd’hui érodées comme les Ardennes, le massif armoricain, le massif central et les Vosges. La France compte aussi les vastes bassins sédimentaires comme le bassin de Paris et d’Aquitaine, des chaînes de montagne récentes telles que les Alpes, le Jura, les Pyrénées. Enfin, il y a les volcans inactifs situés surtout dans le massif central.

Exploités par le passé, certains de ces massifs ou de ces bassins contribuent encore actuellement à l’extraction de matières premières essentiellement utilisées dans les travaux publics, le génie civil et le bâtiment.

La nature des roches détermine les paysages et leurs fragilités environnementales. Les roches sédimentaires, c’est-à-dire issue de débris de roche, d’animaux ou de végétaux, dominent en métropole, tandis que les roches volcaniques couvrent la plus grande partie des îles d’outre-mer comme aux Antilles et à La Réunion.

Les ensembles de roches déformées comme le schiste, le grès, ou non déformés comme le calcaire, les marnes, le gypse, et la craie, représentent près de 77 % de la surface. Il y a aussi des roches volcaniques de surface comme le basalte qui couvrent environ 12 % du territoire. Les roches « métamorphiques », issues de la transformation de certaines roches par une forte pression et une haute température, comme le gneiss, concernent presque 11 % du territoire.

Les sous-sols en outre-mer

La grande variété des roches des départements d’outre-mer ont pour origine les volcans des Antilles et de La réunion. Elles sont en revanche en majorité cristallines, c’est-à-dire issues des profondeurs, en Guyane.

La richesse géologique de l’outre-mer

Ces situations variées participent de la richesse du patrimoine géologique de ces territoires. L’île de la Réunion se situe par exemple, sur un « point chaud » à partir duquel le magma s’élève du manteau sous la croûte océanique, jusqu’à la surface. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 2010, le parc national de la Réunion abrite le Piton de la Fournaise qui entre régulièrement en éruption.

L’île de Mayotte est constituée par la juxtaposition de plusieurs édifices volcaniques et entourée de récifs, se situe également sur un « point chaud » entre l’Afrique et Madagascar.

L’archipel guadeloupéen se compose de Grande-Terre, Marie-Galante, la Désirade et d’un arc volcanique à l’ouest, à Basse-Terre, avec des cendres volcaniques produites entre 3 millions d’années au nord, à environ 8 500 ans dans le massif de la Soufrière au sud. L’édification de l’île volcanique de la Martinique a débuté il y a plus de 30 millions d’années. Les cendres volcaniques y sont plus anciennes au sud de l’île et plus récentes au nord avec le célèbre volcan de la Montagne Pelée.

Enfin, en Guyane, les roches magmatiques, comme le granite, proviennent d’une ancienne formation apparue il y a environ 2,2 milliards d’années et de granites plus récents au centre et au sud. Les roches sédimentaires, comme les sables et les argiles de la zone côtière, atteignent jusqu’à 6 kilomètres d’épaisseur.

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