Les humus

Dans les milieux forestiers, les humus, couches de fragments de végétaux morts plus ou moins transformés, sont fortement liés aux types de sol.

En 2015, près de la moitié des sols forestiers, les sols brunifiés (7,4 Mha), se révèlent en général moyennement acides et très aérés en raison de la forte activité de la faune et des micro-organismes (Corse, Massif central, Pyrénées, Vosges). En revanche, l’excès d’eau dans les sols des vallées (2,5 Mha), ralentit l’activité biologique, contrarie l’enracinement des végétaux et contraint l’exploitation forestière. Les humus de ces deux types de sols se composent d’une litière de feuilles mortes lorsqu’ils sont évolués et très fertiles, ou plus rarement d’une couche brun-noir de matière organique fine et de litière des années précédentes.

Les sols des roches calcaires associés aux humus carbonatés prédominent dans le Bassin parisien, les Alpes et en Méditerranée (2,3 Mha).

Les contraintes nutritionnelles peuvent y entraver le développement de certaines essences, telles que les pins sylvestre et maritime, le douglas ou le châtaigner. Des sols très acides et pauvres (1,3 Mha) se sont développés sur les substrats sableux les plus acides (Landes de Gascogne, Sologne, Vosges gréseuse, etc.). Généralement, les couches organiques de leurs humus sont encore plus épaisses.

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Transcription de la figure 2183

Cette carte de la France métropolitaine montre une répartition des différents types d’humus sur le territoire, représentés par des points de couleurs différentes. Voici les principaux éléments à retenir :

• La légende indique sept types d’humus : Mor ou dysmoder, Moder, Dysmull, Mull, Carbonate, Hydromorphe, et absence ou autre.
• On observe une grande diversité des types d’humus sur l’ensemble du territoire, avec des variations régionales notables.
• Le sud-ouest de la France, notamment la région des Landes, présente une forte concentration de points violets, correspondant aux humus de type Mor ou dysmoder.
  Les régions montagneuses (Alpes, Pyrénées, Massif Central) et la Corse montrent une prédominance de points verts, jaunes et oranges, indiquant respectivement des humus de type Mull, Dysmull et Moder. Cette diversité reflète la variabilité des conditions environnementales en montagne, telles que l’altitude, l’exposition et le type de végétation, qui influencent la formation et l’évolution des humus forestiers.
• Le nord et l’est de la France semblent avoir une répartition plus équilibrée entre les différents types d’humus.

Agrandir la figure 2184 Télécharger (xlsx, 10.5 ko) le document Niveau hydrique des espèces relevé par la flore des sols forestiers

Transcription de la figure 2184

On observe trois grandes tendances :

-* Les zones sèches (xérophiles et mésoxérophiles) sont principalement concentrées dans le sud, notamment la région méditerranéenne et la Corse, ainsi que dans certaines zones spécifiques comme les Causses, les plateaux bourguignons et le long de la côte atlantique (Sud-Ouest).
-* Les zones intermédiaires (mésophiles) sont largement répandues dans le centre et l’est du pays,
-* Les zones humides (hygroclines et hygrophiles) sont disséminées à travers le territoire, mais plus fréquentes dans le nord, l’est, dans le centre, en Bretagne et dans la région des landes.

Cette répartition reflète la diversité des conditions climatiques et géologiques en France, influençant la distribution des espèces forestières.

Un quart des peuplements forestiers français (4,1 Mha) présente un déficit en eau lié au climat (méditerranéen) ou au faible réservoir en eau du sol (milieux xéroclines ou xérophiles). C’est le cas pour les trois quarts de la grande région écologique Méditerranée. Ses sols sont également particulièrement exposés à l’érosion, risque renforcé par les incendies en été et à l’automne. Les forêts des milieux secs se rencontrent également en Corse, le long de la côte atlantique (Sud-Ouest), dans les Causses, les Pyrénées orientales, le sud des Alpes et du Jura, et sur les plateaux bourguignons.

À l’opposé, les excès d’eau des sols en bord de rivière ou liés à des nappes d’eau perchées sur sol imperméable, sont favorables à des espèces adaptées aux milieux humides (hygrophiles ou mésohygrophiles). Les peuplements forestiers se développant dans ces conditions sont particulièrement productifs (6,4 m3/ha/an). Ils occupent 0,8 Mha, soit 5 % de la forêt française.