Lac et lagunes, estuaires, plans d’eau : les zones humides françaises sont aujourd’hui reconnues pour leur biodiversité exceptionnelle. Les mesures de protection de ces milieux montrent des résultats positifs avec une hausse des populations d’oiseaux d’eau hivernant.
Le phénomène est encourageant : de nombreux oiseaux d’eau hivernants, telles que la cigogne, la grue cendrée ou la spatule blanche, sont de plus en plus nombreux en France. Cela représente une augmentation de 152 % entre 1980 et 2024, estime l’Observatoire national de la biodiversité (ONB) dans son panorama de l’état des milieux humides français.
Cette progression est due aux efforts pour préserver les milieux humides tels que les marais, les lacs, les lagunes et les mangroves. Les zones humides artificielles, comme les barrages, les retenues d’eau et les canaux, jouent également un rôle en créant de nouveaux espaces d’accueil. Ces différents habitats offrent un refuge et des ressources aux oiseaux, leur permettant de passer l’hiver dans de bonnes conditions.
Des mesures de protection ciblées
La France s’est dotée en 1992 d’une règlementation sur les zones humides afin d’encadrer les activités pouvant les impacter. Des actions de protection et de restauration ont aussi contribué à ralentir la perte et la dégradation de ces milieux. Tout comme la mise en place d’espaces protégés comme les sites Natura 2000, les parcs nationaux, les réserves ou les sites du Conservatoire du littoral.
La convention Ramsar sur les zones humides vise à les protéger au niveau international. En 2024, la France compte par exemple 55 sites Ramsar. En 2022, près de 40 millions d’euros ont été engagés par les Agences de l’eau pour acquérir, gérer ou restaurer ces espaces. En 15 ans, l’acquisition de milieux humides par l’Etat représente l’équivalent de 60 000 terrains de football, selon l’ONB.
Des menaces persistantes
Malgré ces avancées notables, les milieux humides restent parmi les écosystèmes les plus menacés. En France métropolitaine, leur surface se situe aujourd’hui entre 15 et 20 % alors qu’elle représentait un tiers du territoire à l’origine, c’est-à-dire avant les interventions humaines. Les changements d’usage des sols dus à l’agriculture, à l’urbanisation et aux aménagements sont les principales causes de cette diminution.
Entre 2010 et 2020, 41 % des sites humides emblématiques se sont dégradés, principalement dans les plaines et les vallées. Beaucoup d’espèces animales sont également menacées. Les poissons migrateurs comme le saumon atlantique ou l’anguille européenne et les oiseaux nicheurs sont particulièrement touchés : plus de 40 % des espèces de ces deux groupes sont aujourd’hui éteintes ou menacées d’extinction, contre 21 % des mammifères comme le vison d’Europe. Ainsi, bien que les oiseaux d’eau hivernants montrent les progrès de la conservation, il reste crucial de protéger durablement ces habitats vitaux.
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La biodiversité des milieux humides français
Pour en savoir plus, consultez le panorama de l’état des milieux humides français de l’Office national de la biodiversité (ONB) au format pdf.