L’inventaire 2024 de l’IGN (institut national de l’information géographique et forestière) montre que malgré l’expansion constante des forêts françaises, leur santé se dégrade face au changement climatique.
L’IGN a publié en octobre 2024 son inventaire forestier national. Il y décrit l’impact du changement climatique sur les forêts françaises.
Les forêts continuent de gagner du terrain
Depuis près de deux siècles, la forêt française n’a cessé de s’étendre. De 1908 à 1985, elle a progressé en moyenne de plus de 50 000 hectares par an. Elle a ensuite atteint un rythme annuel de 90 000 hectares, soit 8 à 9 fois la surface de Paris de forêt en plus chaque année. Entre 1985 et aujourd’hui, la forêt française a en tout gagné 3,3 millions d’hectares, soit l’équivalent de la région Pays de la Loire !
Le Massif central, la zone méditerranéenne et la pointe bretonne ont été les premiers bénéficiaires de cette expansion. Pour cause l’exode rural, la révolution agricole d’après-guerre, et le boisement soutenu par le Fonds forestier national de 2 millions d’hectares entre 1947 et 1999.
La santé des forêts se dégrade
Pourtant, si la forêt s’agrandit, son état se dégrade et sa capacité à absorber le carbone diminue.
En effet, la mortalité des arbres a doublé en l’espace de 10 ans. La raison ? Des conditions climatiques de plus en plus sèches et chaudes, à la fois inadaptées à la bonne santé des arbres et propices au développement d’insectes se nourrissant de bois.
Ce taux de mortalité plus important conduit au ralentissement de la capacité d’absorption du CO2 par les forêts françaises.
Sur la période 2014-2022, les arbres en croissance des forêts métropolitaines ont absorbé en moyenne 39 millions de tonnes de CO2 par an. Entre 2005 et 2013, 63 millions de tonnes de carbones avaient été stockées. Une évolution à prendre en compte, d’autant que les forêts sont le deuxième plus grand puits de carbone sur terre après les océans.