Pollution zéro en Europe : comment se positionne la France ?

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Les pays d’Europe se sont fixés un objectif « zéro pollution ». Un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) et de la Commission européenne dresse un bilan de la situation.

Pollutions de l’air, de l’eau, des sols, pollution chimique et sonore… le rapport fait le point sur l’état des milieux et les sources de pollution : transport, industrie, extraction de ressources, agriculture, gestion des déchets…

Quelles sont les tendances en matière de pollution en Europe ?

Les principaux enseignements du rapport :

  • la qualité de l’eau potable et des eaux de baignade s’améliore, grâce à la diminution de la pollution due aux pesticides, aux antimicrobiens et aux déchets marins ;
  • la qualité de l’air s’améliore en Europe, mais le nombre de décès prématurés liés à la pollution reste trop important ;
  • les niveaux de pollution dus au bruit, aux microplastiques, aux nutriments et aux déchets restent trop élevés.
Analyse de l'objectif zéro pollution pour 2025
Crédits : Agence européenne pour l’environnement
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Analyse de l’objectif zéro pollution pour 2025
Perspectives : l’objectif sera-t-il atteint d’ici 2030 ?

  • Cible 1 : Réduire de plus de 55 % les impacts sanitaires (décès prématurés) de la pollution de l’air.
    En bonne voie : - 45 % par rapport à 2005.
  • Cible 2 : Réduire de 30 % la proportion de personnes chroniquement gênées par le bruit des transports.
    En mauvaise voie : - 2 % par rapport à 2017.
  • Cible 3 : réduire de 25 % les écosystèmes de l’UE où la pollution de l’air menace la biodiversité.
    Peu probable : - 13 % par rapport à 2005.
  • Cible 4A : Réduire les pertes de nutriments de 50 %.
    Peu probable : stable par rapport à 2012-2015.
  • Cible 4B : Réduire de 50 % l’utilisation et les risques liés aux pesticides chimiques.
    En bonne voie : - 46 % entre par rapport à 2015-2020.
  • Cible 4C : réduire de 50 % l’utilisation des pesticides chimiques les plus dangereux.
    Probable : - 25 % par rapport à 2015-2017.
  • Cible 4D : Réduire de 50 % la vente d’antimicrobiens destinés aux animaux d’élevage et à l’aquaculture.
    Probable : - 28 % par rapport à 2018.
  • Cible 5A : Réduire de 50 % les déchets plastiques en mer.
    Probable : - 29 % par rapport à 2015.
  • Cible 5B : Réduire de 30 % les microplastiques rejetés dans l’environnement.
    En mauvaise voie : + 7-9 % par rapport à 2016.
  • Cible 6A : réduire considérablement la production totale de déchets.
    Peu probable : - 0,5 % année de référence non définie.
  • Cible 6B : réduire les déchets municipaux résiduels à 50 %.
    En mauvaise voie : - 1,5 % année de référence non définie.

Remarques : Chaque évaluation d’objectif comporte des hypothèses et des limites. Par exemple, les cobénéfices de la mise en œuvre du nouveau règlement sur la restauration de la nature ne sont pas quantifiés pour l’objectif 3.

La vaste stratégie et la législation de l’UE sur la pollution par les macro- et microplastiques, notamment la Directive sur les emballages et les déchets d’emballages (DUPD), la Directive-cadre sur l’eau (DCE), la Directive sur les emballages et les déchets d’emballages (DCMSE) et la Directive-cadre sur la sécurité et le milieu marin (DCSMM), devraient permettre de réduire les déchets plastiques, la nouvelle Directive sur les emballages et les déchets d’emballages y contribuant significativement. Cependant, ces impacts sont couverts par les objectifs 5A et 6A et restent difficiles à quantifier dans le cadre de l’objectif 5B (voir la ¬figure 2.1, pages 14 à 19, pour des explications détaillées sur l’évaluation des progrès et des perspectives à l’horizon 2030).

*Bien qu’aucune année de référence ne soit formellement déniée pour les objectifs 6A et 6B, les années 2010 et 2018 ont été sélectionnées, respectivement, pour permettre l’évaluation des progrès. Les signes plus (+) et moins (-) indiquent respectivement l’augmentation et la diminution calculées pour chaque indicateur.

Source : AEE, Surveillance et perspectives de la pollution zéro 2025 - Rapport AEE-CCR 13/2024

Comment se positionne la France par rapport aux autres pays d’Europe sur la pollution ?

4 anciennes régions françaises sont dans le top 15 des régions les moins polluées d’Europe, il s’agit de l’Aquitaine, du Limousin, du Languedoc-Roussillon et de la Franche-Comté.

Où se trouvent les régions les plus propres d’Europe ?

Où sont les régions les plus propres d'Europe ?
Crédits : UN-FAO for the administrative boundaries
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Où sont les régions les plus propres d’Europe ?

La plupart des régions de l’Union européenne (UE) ont réduit la pollution de l’air, de l’eau et des sols au cours des vingt dernières années. Quinze régions de cinq pays ont atteint un faible niveau de pollution par rapport aux moyennes de l’UE sur la base d’une combinaison d’indicateurs. Pour la période 2020-2022, les régions les plus propres sont les suivantes :

  • En Suède : Norra Mellansverige, Sm’land med, ’stra Mellansverige, Sm’land med ’arna, Vestverige.
  • En France : Limousin, Aquitaine, Franche-Comté, Languedoc-Roussillon.
  • En Autriche : Tyrol, Korntène, Vorarlberg, Salzbourg.
  • En Finlande : Lunsi-Suomi.
  • En Allemagne : Giesen.

Source : UN-FAO for the administrative boundaries

Ces scores sont obtenus en comparaison à la moyenne européenne et calculés à partir d’une sélection d’indicateurs portant sur la santé humaine, l’état de la biodiversité ou encore les impacts de notre production et notre consommation.

Cette carte figure dans un « tableau de bord pollution zéro » publié en parallèle du rapport, consultable ici

Accentuer les mesures pour atteindre les objectifs du Plan d’action « pollution zéro »

Volet important du Pacte vert européen, le Plan d’action « pollution zéro » de 2021 fixe des objectifs à atteindre d’ici à 2030 et 2050. Ce rapport de suivi du plan montre que l’Union Européenne progresse encore trop lentement vers le « zéro pollution » dans tous les domaines, et que des mesures fortes doivent être prises pour atteindre tous les objectifs.

Comment ? En renforçant la législation environnementale, c’est-à-dire en révisant les lois et politiques existantes (émissions industrielles, qualité de l’air, déchets, eau, etc.) ou en adoptant de nouvelles lois (notamment pour la restauration de la nature).

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