Les plastiques agricoles et alimentaires polluent les sols, abîment la santé et sont peu recyclés. Une étude de deux grands instituts scientifiques, l’Inrae et le CNRS, alerte et propose des pistes pour réduire leur usage.
Les plastiques sont très utilisés pour produire, transporter et emballer nos aliments. À la demande des ministères de l’Agriculture et de l’Environnement, l’Inrae et le CNRS ont mené une grande étude rendue publique en mai 2025. Elle fait le point sur l’utilisation des plastiques dans l’alimentation et leurs effets sur la santé et l’environnement.
Des plastiques partout, tout le temps
Il y a plus de microplastiques dans les sols agricoles que dans les océans. En 2023, un cinquième des plastiques utilisés en France a servi à l’agriculture ou à l’alimentation, dont 91 % pour les emballages. Ils sont utilisés pour les emballages, mais aussi dans les champs où ils servent surtout à conserver les fourrages ou à couvrir les cultures. Leur succès s’explique par leur faible coût, leur légèreté et leur solidité. Mais leur composition est de plus en plus complexe, avec de nombreux additifs et matériaux combinés, ce qui rend leur recyclage difficile.
Des petits morceaux de plastique dans les sols, les plantes… et notre corps
Avec le temps, les plastiques se cassent en très petits morceaux, appelés microplastiques. Ces morceaux se retrouvent dans les sols. Ils peuvent ensuite entrer dans les plantes, être mangés par les animaux et finir dans notre corps. Des études montrent qu’on retrouve ces plastiques dans nos poumons, notre foie, notre sang ou le lait maternel. Ils peuvent provoquer des inflammations, maladies du système reproducteur, fibroses, ou encore des problèmes neurologiques et reproductifs. Certains produits chimiques présents dans les plastiques, comme le bisphénol A ou les phtalates, sont liés à des maladies comme le diabète ou l’obésité.
Moins de plastique, plus de solutions durables
Aujourd’hui, une grande partie des plastiques n’est encore pas assez recyclée ni biodégradable. L’étude propose donc de produire moins de plastique, de mieux chercher à comprendre nos besoins réels, et de changer nos habitudes pour réduire la pollution à la source.
