Moins de lumière, plus de nature et d’étoiles ? Où en est la pollution lumineuse en France ?

Quand on pense aux pollutions qui nuisent à la biodiversité, on imagine souvent certains produits chimiques, les gaz ou les déchets. Mais une autre forme de pollution, plus discrète, a pourtant de graves conséquences : la lumière artificielle. Elle perturbe la vie de nombreuses espèces animales et végétales et gêne leurs déplacements. Chez les insectes, par exemple, la lumière artificielle est la deuxième cause d’extinction après les pesticides.

En 2023, 72 % de la France continentale est encore exposée à un niveau élevé de pollution lumineuse au cœur de la nuit. Ce chiffre reste important, mais il est en baisse : - 19 % par rapport à 2014. Cela s’explique en grande partie par une réglementation renforcée ces dernières années, mais aussi par les efforts d’économie d’énergie réalisés par la société et les citoyens depuis la crise énergétique de 2021.
Mais certaines régions restent fortement touchées, le long du Rhône pas exemple ou près des côtes. Dans les départements d’outre-mer, la situation est plus préoccupante : à l’exception de la Guyane, préservée grâce à la forêt amazonienne, la forte densité de population dans les îles entraîne un niveau de pollution lumineux plus élevé qu’en métropole. Et aucune amélioration n’a été constatée entre 2014 et 2023.
Un poster réalisé par l’ONB offre une vision complète de la situation ci-dessous et les chiffres sont accessibles sur son site Internet .

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Transcription de la figure 3970

72 % de l’Hexagone subit des pressions dues à la pollution lumineuse.
Guadeloupe : 100 % du territoire exposé
Martinique : 98 %
Mayotte : 99 %
La Réunion : 85 %
Guyane : 2 %

Carte présentant la pollution lumineuse selon la luminance zénithale, mesurée en magnitude par arcseconde carrée (mag/arcsec²) :

• Très élevée : 19,5 à 21 mag/arcsec² : 57,7 % du territoire métropolitain subit une pollution lumineuse très élevée
• Élevée : 21 à 21,5 mag/arcsec² : 28,4 % du territoire métropolitain
• Faible : 21,5 à 21,7 mag/arcsec² : 13,9 % du territoire métropolitain

Réserve Internationale de Ciel Étoilé (RICE)
Labellisation décernée par l’International Dark Shy Association

Évolution de la part du territoire exposé à la pollution lumineuse en cœur de nuit entre 2014 et 2023
Part de l’Hexagone exposé à un niveau élevé de pollution lumineuse : 91 % en 2014 → 85 % en 2020 → 82 % en 2022 → 72 % en 2023

La France est pionnière sur le sujet de la pollution lumineuse :

• développement des trames noires pour préserver des continuités écologiques nocturnes
• engouement croissant pour traiter la pollution lumineuse dans les territoires ruraux comme urbains
• socle législatif et réglementaire inédit sur les nuisances lumineuses, renforcé en 2018 et 2022
• des territoires labellisés RICE (Réserve Internationale de Ciel Étoilé) de plus en plus nombreux

Extrémité de nuit dans l’Hexagone en 2023
80 % de l’Hexagone est exposé à un niveau élevé de pollution lumineuse en extrémité de nuit
De nombreuses espèces sont plus actives à l’aube et au crépuscule : chauves-souris, insectes, rapaces nocturnes, etc. C’est pourquoi réduire la pollution lumineuse en extrémité de nuit reste un enjeu majeur. Or, actuellement elle demeure plus élevée qu’en cœur de nuit.
La réglementation impose une extinction en cœur de nuit des publicités, enseignes et bâtiments professionnels.

Crédits :
Origine des données : Dark Sky Lab, 2025
Traitement : OFB (Office Français de la Biodiversité), 2025
Photos : Olivier Gutfreund
Réalisation : Olivier Debuf, Matthieu Denis (OFB)
SDES (Service des données et études statistiques), OFB – 2025