Dioxyde d’azote, particules fines, monoxyde de carbone, la qualité de l’air s’améliore nettement depuis vingt ans, grâce aux actions locales et nationales. Mais les normes ne sont pas complètement respectées. Où en est-on en 2024 ? Réponse en chiffres à l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air.
L’air que nous respirons est globalement plus propre qu’il y a vingt ans
En France, les concentrations dans l’air des principaux polluants diminuent en lien avec la baisse des émissions de nombreuses substances. Entre 2000 et 2024, les émissions ont été réduites de 65 % pour les oxydes d’azote, de 59 % pour les particules fines et de 87 % pour le dioxyde de soufre. Ces progrès sont le résultat d’actions menées depuis plusieurs décennies dans les transports, logement, l’industrie et l’agriculture).
Des pics de pollution liés aux activités humaines et aux phénomènes naturels
Malgré ces améliorations, certains dépassements des normes subsistent surtout dans les villes. Le dioxyde d’azote (NO2) provient notamment du trafic routier, les particules fines du chauffage au bois, et l’ozone se forme davantage lors des épisodes de chaleur.
En 2024, 23 agglomérations ont connu des dépassements de normes de qualité de l’air pour 4 polluants. La situation s’améliore pour le dioxyde d’azote à l’image de l’Île-de-France où le nombre estimé de personnes exposées est passé de 500 000 en 2019 à moins de 1 000 aujourd’hui.
En 2024, le phénomène naturel des brumes de sable saharien a aussi contribué à des hausses temporaires des concentrations en particules (de moins de 10 micromètres de diamètre), particulièrement dans les Antilles et en Guyane.
Des concentrations dans l’air en baisse pour une majorité de polluants
Principales sources et précurseurs des polluants et tendances 2000–2024
- Gaz
- Dioxyde de soufre (SO2) : Industrie – Évolution des concentrations en baisse
- Dioxyde d’azote (NO2) : Transports – Évolution des concentrations en baisse
- Ozone (O3) : Résidentiel-Tertiaire, Industrie, Transports, Agriculture-Sylviculture – Pas de tendance significative
- Monoxyde de carbone (CO) : Résidentiel-Tertiaire, Industrie – Évolution des concentrations en baisse
- Benzène (C6H6) : Résidentiel-Tertiaire, Transports – Évolution des concentrations en baisse
- Particules
- Particules inférieures ou égales à 10 micromètres (PM10) : Résidentiel-Tertiaire, Industrie, Transports, Agriculture-Sylviculture, Brumes de sables – Évolution des concentrations en baisse
- Particules inférieures ou égales à 2,5 micromètres (PM2,5) : Résidentiel-Tertiaire, Industrie, Transports, Agriculture-Sylviculture – Évolution des concentrations en baisse
- Métaux
- Arsenic (As) : Résidentiel-Tertiaire, Industrie, Transports – Tendances en cours d’évaluation
- Cadmium (Cd) : Industrie – Tendances en cours d’évaluation
- Nickel (Ni) : Industrie – Tendances en cours d’évaluation
- Plomb (Pb) : Industrie, Transports – Tendances en cours d’évaluation
- Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
Benzo[a]pyrène (B[a]P) : Résidentiel-Tertiaire – Tendances en cours d’évaluation
La qualité de l’air des agglomérations françaises en 2024
23 agglomérations ont connu des dépassements de normes réglementaires de qualité de l’air en 2024 pour 4 polluants :
- 5 agglomérations pour 2 polluants, le dioxyde d’azote (2 agglomérations) et les PM10 (3 agglomérations), dont les normes doivent être respectées « obligatoirement ».
- 18 agglomérations pour 2 polluants, l’ozone (17 agglomérations) et le nickel (1 agglomération), dont les normes doivent être respectées « dans la mesure du possible ».
Note : Le phénomène naturel des brumes de sable a contribué de manière importante, pendant quelques jours, aux concentrations de PM10 en Guyane et en Martinique.
Épisodes de pollution en 2023 (PM10)
- Épisodes d’ampleur nationale pour les PM10 : Mars et juin
Sources de pollution pour les épisodes d’ampleur nationale : Transport, Industrie, Résidentiel-Tertiaire, Agriculture–Sylviculture et Brumes de sable - Épisodes de pollution aux Antilles et en Guyane pour les PM10 : Janvier, Février, Mars, Avril, Mai, Juillet, Août, octobre, Novembre et Décembre
Sources de pollution pour les épisodes aux Antilles et en Guyane : Transport, Industrie et Brumes de sable
Une surveillance renforcée à l’échelle européenne
Adoptée fin 2024, la nouvelle directive européenne sur la qualité de l’air prévoit un suivi plus large : elle inclura désormais des polluants émergents tels que les particules ultrafines et le "carbone suie". Des « super sites » de mesure seront mis en place en milieu urbain et rural pour mieux comprendre les effets de la pollution sur la santé et l’environnement.
Et l’air intérieur ?
Alors que nous passons en moyenne 80 % du temps dans des milieux clos, la qualité de l’air intérieur peut également avoir un impact sur notre santé compte aussi pour notre santé : l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) propose un guide pratique pour réduire les sources de pollution dans nos logements, en choisissant des matériaux moins émetteurs et en aérant régulièrement.
Ressources
Les dernières ressources
Bilan de la qualité de l’air extérieur en France en 2024
Bilan, Service des données et études statistiques, octobre 2025
Interview : « En matière de pollution atmosphérique, c’est le travail de longue haleine qui paie »
Interview | Ministères Aménagement du territoire Transition écologique, 14 octobre 2025