En Europe, les vagues de chaleur ne sont pas seulement inconfortables : selon une étude de la Banque centrale européenne, elles réduisent durablement l’activité économique, fragilisent l’agriculture et font grimper les prix de la nourriture.
En juillet 2025, l’Europe a connu une nouvelle vague de chaleur. La Banque centrale européenne (BCE) a publié une étude pour mesurer leurs effets sur l’économie. Elle montre que ces épisodes ne sont pas seulement gênants au quotidien : ils ont aussi des conséquences durables sur la vie économique des régions touchées.
Une économie qui ralentit
D’après l’étude de la BCE, les vagues de chaleur estivales font baisser l’activité économique d’environ 1 % la première année, et de 1,5 % deux ans après. De même, l’activité économique est inférieure de 3 % après une sécheresse et 2,8 % après une inondation, même 4 ans après. Cela contredit l’idée selon laquelle l’économie se remet rapidement des événements climatiques extrêmes.
L’agriculture et le secteur tertiaire mis à rude épreuve
L’agriculture est la première victime des fortes chaleurs : lors des canicules, les récoltes se portent mal. Le secteur « tertiaire », c’est-à-dire les services hors agriculture et industrie, est également fortement touché.
L’étude montre que lors de ces périodes les investissements dans ces secteurs augmentent, mais pas la productivité. Pourquoi ? Ces dépenses servent à s’équiper pour mieux résister aux températures élevées (via la climatisation, par exemple), et non à investir dans des technologies améliorant leur productivité sur le long terme.
Le coût de la nourriture
Les vagues de chaleur font aussi grimper les prix de la nourriture. En 2022, une vague extrême a augmenté de 0,7 point de pourcentage au prix de la nourriture en Europe. Selon l’étude de la BCE, une vague de chaleur équivalente pourrait provoquer d’ici 2060 une hausse de 1,8 points. L’huile d’olive, le café ou le cacao sont particulièrement exposés à cette augmentation des prix.
Des effets qui risquent de s’amplifier
Les régions déjà chaudes sont les plus touchées par ces effets économiques parce que la chaleur y est plus rapidement insupportable. Avec le réchauffement climatique, de plus en plus de régions européennes vont se retrouver dans ce cas. Si la température mondiale augmente de 3 degrés en moyenne, les journées d’été pourraient être jusqu’à 6 degrés plus chaudes en Europe d’ici la fin du siècle.
En arrière-plan, un graphique montre comment les vagues de chaleur estivales affectent la production régionale. Au premier plan, un caddie de courses bleu avec des flèches et des symboles "+" autour montre que les prix de la nourriture augmentent. Un texte explique que les vagues de chaleur réduisent l’activité économique et augmentent le coût de l’alimentation.