Biomasse : une ressource renouvelable, avec des effets sur l’environnement
Mis à jour le | Commissariat Général au Développement Durable
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La biomasse est une matière organique qui vient des animaux, des cultures, des forêts, etc. Très présente en France, elle peut avoir de nombreuses utilisations (pour l’agriculture, l’énergie, l’industrie, etc.). C’est une ressource renouvelable, mais sa production n’est pas sans conséquence sur l’environnement.
Qu’est-ce que la biomasse et à quoi sert-elle ?
La biomasse est la matière organique, qui vient des animaux et des végétaux. Au total, en France en 2022, 222 millions de tonnes de biomasse ont été extraites. C’est donc la 2e matière la plus extraite sur le territoire après les minéraux non métalliques (graviers, sable, etc.) (source: SDES pour Eurostat, 2024) .
Voici comment elle se répartit :
- 57 % viennent des cultures (céréales, oléagineux, légumes, fruits, fibres, etc.),
- 26 % de fourrages et pâturages,
- 10 % de bois,
- 7 % de poissons, plantes et animaux aquatiques, gibiers.
Entre 1990 et 2022, la production de biomasse en France a diminué de 6 %. Mais cela varie selon les années, car le climat et la quantité de pluie jouent sur le rendement des cultures.
En général, la France produit plus de biomasse végétale qu’elle n’en consomme. On parle d’excédent. Mais cela dépend des types de cultures :
- les grandes cultures (céréales, tubercules, légumineuses) sont excédentaires,
- les oléagineux, les légumes et les fruits sont en déficit (on en consomme plus qu’on en produit).
La biomasse est une ressource renouvelable utile pour :
- l’alimentation,
- la construction,
- l’industrie (par exemple, la chimie),
- la production d’énergie.
Elle peut remplacer les ressources fossiles ou minérales, qui sont limitées.
Quels sont les effets de la biomasse sur l’environnement ?
Des terres agricoles sous pression
Même si la biomasse est renouvelable, sa production peut avoir des effets négatifs sur l’environnement. Par exemple, une agriculture trop intensive peut abîmer les sols, ou polluer les eaux avec des produits chimiques (pesticides, engrais, etc.). L’agriculture a aussi besoin de ressources comme le pétrole, des minéraux… et surtout de terres.
Mais les terres agricoles et forestières ne sont pas infinies. Certaines énergies à base de biomasse se développent, comme les biocarburants, ou certaines plantes spécifiques (chanvre, lin, miscanthus) sont utilisées pour les éoliennes ou les panneaux solaires. Ces utilisations demandent aussi de la place.
Si on ne fait pas attention à bien équilibrer les différents usages de la biomasse, cela pourrait poser problème : moins de terres pour produire de la nourriture, moins de zones pour stocker du carbone ou pour préserver la biodiversité.
Alimentation et énergie : trouver le bon équilibre
Il est donc important d’organiser les différents usages de la biomasse, surtout entre l’alimentation et l’énergie, et de limiter les impacts négatifs sur l’environnement.
En France, la biomasse est la première des énergies renouvelables. Elle fournit plus de 55 % de la production d’énergie finale. Elle contribue donc significativement à réduire notre consommation d’énergies fossiles. Les biocarburants représentent ainsi 6 à 7 % des énergies renouvelables, le bois 31 % (source: SDES 2024) .
En 2050, la quantité d’énergie issue de la biomasse pourrait atteindre 430 TWh selon l’un des scénarios de la Stratégie nationale bas-carbone (contre 170 TWh en 2022).
Pour bien utiliser cette ressource, la Stratégie nationale de mobilisation de la biomasse (2018) a établi un ordre de priorité :
- l’alimentation (humaine puis animale),
- la biofertilisation (c’est-à-dire le retour au sol des résidus de cultures),
- la fabrication de matériaux (objets, équipements),
- la production d’énergie (gaz, chaleur, électricité).
Pour éviter de faire concurrence à la production alimentaire, il est préférable d’utiliser les biocarburants dits « avancés ». Ils utilisent les parties non comestibles des plantes, les résidus agricoles, des cultures spécifiques ou encore des déchets. Les algues pourraient aussi permettre de produire des biocarburants dits « de troisième génération ».
À noter : utiliser les résidus de culture pour faire de l’énergie empêche le sol de profiter de ces matières organiques. Or, garder des sols en bonne santé est essentiel pour continuer à produire de la biomasse de qualité.
Zoom : La pêche et l’aquaculture en France
En 2023,
- 323 000 tonnes de poissons pêchés en mer ont été livrés en France,
- 185 000 tonnes de poissons, coquillages, plantes aquatiques ont été produites en élevage (aquaculture) (Sources : Ifremer et Agreste ).
Concernant la pêche, l’état des poissons s’améliore : en 2024, 58 % des poissons pêchés venaient de populations en bon état (non surexploitées).
Mais attention : les Français consomment surtout des produits de la mer importés, et dans le monde, les ressources en poissons restent en danger. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, 38 % des stocks de poissons mondiaux étaient surexploités en 2021 (contre seulement 10 % dans les années 1970).
L’aquaculture pose aussi des problèmes. Par exemple, certains poissons d’élevage, comme le saumon, sont carnivores. Pour les nourrir, il faut pêcher d’autres poissons plus petits, ce qui peut épuiser les stocks de poissons sauvages.
Ressource en bois : elle augmente, mais les forêts sont fragilisées
Contrairement aux terres agricoles, la surface des forêts augmente en France. En 1908, elle couvrait 19 % du territoire, contre 32 % aujourd’hui où elle s’étend sur 17,5 millions d’hectares – soit environ 6 fois la Bretagne.
Mais même si la forêt s’étend, son état se dégrade à cause :
- du changement climatique,
- des insectes, champignons ou maladies qui fragilisent les arbres.
Résultat : le taux de mortalité des forêts a doublé. Il est passé de 7,4 millions de mètres cubes par an entre 2005 et 2013 à 15,2 millions entre 2014 et 2022. Les conifères comme l’épicéa sont particulièrement touchés (
source : IGN 2024
). Les forêts continuent donc de croître, mais plus lentement. Et comme la croissance des arbres diminue, leur capacité à stocker du carbone baisse aussi.
Ainsi, la forêt a augmenté de 0,9 mètre cube par hectare et par an entre 2014 et 2022, contre 2,5 entre 2005 et 2013.
Zoom : La France et la déforestation dans le monde
La France importe plus de bois qu’elle n’en exporte. Cela représente l’équivalent de 540 000 hectares (source: étude Solagro 2022) . Elle utilise aussi des terres à l’étranger pour produire certaines matières premières (soja, huile de palme, cacao, bœuf, etc.), souvent liées à la déforestation dans les zones tropicales. On appelle cela la déforestation importée.
Entre 2012 et 2021, en moyenne, la France a utilisé chaque année environ 3,8 millions d’hectares de terres à l’étranger pour ces matières premières. C’est presque quatre fois la taille de la Corse, et cela représente 14 % de la surface agricole utile de la France (SDES, 2023) .
Ressources
Chiffres clés des énergies renouvelables 2024
Publication qui dresse un état des lieux actualisé des énergies renouvelables en France, avec une mise en perspective internationale – Service des données et études statistiques (SDES), collection Datalab.
Lien direct vers le site web
Inventaire forestier national – Mémento – Édition 2024
Le seul dispositif qui détaille les écosystèmes forestiers et la ressource en bois de l’ensemble des forêts, publiques et privées, sur le territoire hexagonal et la Corse – Institut national de l’information géographique et forestière (IGN).
Lien direct vers le site web
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