Société

Opinions des Français sur l’environnement

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Afin de suivre l’appropriation des enjeux environnementaux par les Français, le CGDD/SDES a développé des baromètres d’opinion. Ces dispositifs d’enquête permettent de quantifier leur niveau de sensibilité environnementale et d’observer l’évolution de leurs préoccupations et de leurs attentes. De manière générale, le changement climatique s’impose comme le principal sujet de préoccupation des Français. À l’échelle de leur lieu de vie, c’est la pollution de l’air qui suscite le plus les inquiétudes des enquêtés. Jugeant que c’est d’abord aux pouvoirs publics d’agir, ils restent relativement peu disposés à transformer leurs modes de vie pour protéger l’environnement.

Préoccupations environnementales

En 2019, le Changement climatique continue de dominer largement la hiérarchie des préoccupations environnementales des Français. Suscitant un surcroît d’inquiétude (+ 4 points), la pollution de l’air occupe la seconde place. En baisse, les catastrophes naturelles se situent cette année à un niveau équivalent à la pollution des milieux aquatiques, à l’érosion de la biodiversité et à l’augmentation des déchets ménagers. Comme les années précédentes, la question des nuisances sonores reste peu citée.

Évolution des préoccupations environnementales des Français
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Note : La question posée était « Parmi les problèmes suivants liés à la dégradation de l’environnement, quels sont les deux qui vous paraissent les plus préoccupants ? ». Le graphique présente exclusivement le premier choix des enquêtés.

À l’instar des préoccupations liées à la pollution de l’eau, des rivières et des lacs, les inquiétudes au sujet de la disparition de certaines espèces végétales ou animales sont plus fréquemment exprimées en second choix dans l’enquête. En valeur cumulée (premier choix et second choix), la « disparition de certaines espèces végétales ou animales » s’impose pour la deuxième année consécutive comme la troisième préoccupation environnementale des Français. Cette importance accordée à la Biodiversité s’inscrit dans le prolongement d’une médiatisation accrue du sujet au cours de la période récente. Après avoir connu une baisse notable en 2018, la préoccupation à l’égard de la pollution atmosphérique est en hausse cette année, sans pour autant revenir aux niveaux observés entre 2015 et 2017.

Les préoccupations environnementales des Français en 2019
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Note : La question posée était « Parmi les problèmes suivants liés à la dégradation de l’environnement, quels sont les deux qui vous paraissent les plus préoccupants ? ».

Les problèmes environnementaux au quotidien

Au-delà de l’appréciation globale des problèmes environnementaux, les enquêtés semblent peu subir les conséquences de ceux-ci là où ils vivent. Quand ils sont interrogés sur différentes situations qui pourraient les concerner dans leur quartier, un Français sur quatre ne déclare aucun problème et près de deux Français sur cinq n’en citent qu’un. La question du manque des transports en commun est le problème de proximité le plus fréquemment évoqué en premier. Placée au second rang des soucis rencontrés par les enquêtés (à égalité avec le bruit), la qualité de l’air s’impose comme un réel enjeu de préoccupation dès lors que sont agrégées les premières et deuxièmes réponses données à cette question. En retrait, les problèmes liés aux risques (naturels ou technologiques) et au manque d’entretien et de propreté de l’environnement proche ne suscitent pas particulièrement d’inquiétude ou de mécontentement de la part des enquêtés.

À l’exception de la question de la pollution de l’air qui a connu en 2015 une progression notable, le niveau général des problèmes évoqués par les Français à l’échelle de leur quartier est resté relativement stable depuis le début de la décennie. L’analyse détaillée de ces résultats montre que les problèmes liés au bruit et à la pollution atmosphérique sont essentiellement cités par les enquêtés résidant dans les grandes métropoles urbaines. Inversement, le manque de transports en commun est principalement un problème évoqué dans les territoires ruraux où la densité de population est faible.

Évolution des problèmes environnementaux de proximité
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Note : La question posée était « Parmi les problèmes suivants, quels sont les deux qui concernent le plus votre quartier ?  ». Le graphique présente exclusivement le premier choix des enquêtés.

Priorités en matière de protection de l’environnement

Interrogés pour savoir qui devrait agir en priorité pour la protection de l’environnement, une moitié des Français cite les pouvoirs publics. À l’inverse, seuls 21 % des enquêtés jugent que c’est aux ménages de s’engager prioritairement sur ce sujet. Depuis 2012, cette opinion avait tendance à régresser, mais une augmentation substantielle (+ 4 points) est observée en 2019. Conséquence directe de cette hausse, la part des Français considérant que c’est aux entreprises de prendre leur responsabilité en matière de protection de l’environnement a baissé de 3 points au cours de l’année écoulée.

Responsabilité et engagement des acteurs sociaux
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Note : La question posée était « Qui devrait, selon vous, agir en priorité pour la protection de l’environnement ? ».

En correspondance avec leur principale préoccupation environnementale, une large partie des Français estime que la lutte contre le changement climatique est l’action prioritaire que L’État doit mener dans le domaine de la protection de l’environnement. Dans la hiérarchie des priorités, les enquêtés citent ensuite la lutte contre la pollution des milieux aquatiques et le développement du recours à des technologies respectueuses de l’environnement.

Entre 2007 et 2019, les priorités identifiées par les Français ont varié au gré des contextes (inondations, catastrophe nucléaire de Fukushima, pics de pollution, etc.). En 2019, la lutte contre la pollution atmosphérique semble moins importante pour les enquêtés que précédemment. Tandis que certains sujets paraissent toujours moins prioritaires (protection des paysages, lutte contre les nuisances sonores), d’autres ont tendance à progresser (prévention des risques naturels, recours à des technologies plus respectueuses de l’environnement, préservation de la biodiversité, réduction des déchets ménagers) mais restent assez largement en deçà de la priorité climatique.

Évolution des priorités en matière d’action publique environnementale
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Note : La question posée était « Quelles sont, selon vous, les deux actions que l’État doit mener en priorité dans le domaine de la protection de l’environnement ». Cumul des deux réponses en %.

Sensibilité environnementale

Pour tenter de quantifier l’évolution de la relation que les Français entretiennent avec les questions environnementales, il leur est demandé tous les deux ans d’indiquer au travers d’une note s’ils sont plus ou moins sensibles aux problèmes d’environnement. Sur une échelle de 1 à 7, la note moyenne de sensibilité environnementale était en 2005 de 5,22. Cette note a atteint la valeur de 5,49 en 2011 avant de régresser dans les années suivantes. En 2019, elle a connu un léger rebond pour atteindre un niveau équivalent à celui observé dix ans auparavant.

Niveau de sensibilité environnementale
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Note : Base 100 = 5,22 (moyenne de l’année 2005) L’intitulé exact de la question est : « Chacun peut se sentir plus ou moins concerné par les problèmes d’environnement. Vous-même, pouvez-vous vous classer sur une échelle de sensibilité à l’environnement, de 1 si vous y êtes totalement insensible à 7 si vous y êtes très sensible. Comment vous classez-vous ? ».

L’âge des enquêtés influe de manière notable sur la sensibilité des Français à l’égard des enjeux environnementaux. Les plus jeunes semblent en effet y être beaucoup moins sensibles que leurs aînés. Ce phénomène est tout particulièrement marqué chez les moins de 25 ans : 32% des enquêtés de la génération née après 1995 attribuent ainsi une haute note de sensibilité (6 ou 7) contre 44 % parmi les générations nées avant 1960.

Méthodologie

L’INSEE réalise chaque mois l’enquête de conjoncture auprès des ménages (Camme) par téléphone auprès de 1 800 individus environ. L’échantillon est constitué de ménages ordinaires équipés d’une ligne de téléphone fixe (tirés dans le fichier de la taxe d’habitation et dont le numéro de téléphone se trouve dans l’annuaire des pages blanches) et résidant en France métropolitaine. La personne interrogée est indifféremment le titulaire de la ligne ou son conjoint.

Son objectif est de recueillir l’opinion que se font les ménages, résidant en métropole, sur la conjoncture économique générale de la France d’une part, sur leur situation financière personnelle, leurs intentions en matière d’épargne et d’achats de biens d’équipements d’autre part, selon un questionnaire inchangé et dans des délais stricts. Ces informations sont destinées à fournir une aide au diagnostic conjoncturel de l’économie française et européenne.

Le dispositif permet également, le cas échéant et sur un mois donné, de rajouter une micro plateforme de 20 questions maximum sur des sujets variables. C’est le cas de la plateforme Environnement, proposée par le CGDD/SDES depuis 2008 (et partiellement adaptée en 2012) et réalisée chaque année au mois de novembre.
La vocation de la plateforme Environnement de l’enquête Camme est de faire des diagnostics conjoncturels sur la manière dont les individus appréhendent les enjeux environnementaux généraux, certaines évolutions dans le domaine de la consommation, des déplacements ou de l’habitat et les conséquences sur leurs propres comportements.
Deux dimensions sont abordées :

  • les opinions, c’est-à-dire des points de vue, des prises de position exprimés verbalement à propos d’un sujet ou d’un débat d’actualité ;
  • les pratiques, les comportements mis en œuvre par les individus.
    Les chiffres indiqués correspondent à des pratiques déclarées. Ils sont donc susceptibles d’être surévalués par rapport aux pratiques effectives des ménages. Cette surestimation peut être due à un mécanisme dit de « désirabilité sociale » fréquemment observé dans les enquêtes d’opinions centrées sur des sujets comme l’environnement pour lesquels il existe souvent une adhésion consensuelle. Il s’agit pour l’individu interrogé de répondre en adéquation avec ce qu’il juge être une valeur ou une attitude socialement valorisée. Par ce processus, l’enquête contribue donc à amplifier l’écart entre ce que disent et ce que font les individus.

Les données relatives à la sensibilité environnementale des ménages sont issues d’un autre baromètre du CGDD/SDES, réalisé depuis 1995 par le Credoc dans le cadre du dispositif d’enquête « Conditions de vie et aspirations des Français ». Ces données sont collectées en face-à-face auprès d’un échantillon représentatif de 3 000 personnes. Ce baromètre est réalisé tous les deux ans en début d’année impaire.

Ressources

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