Santé

Qu’est-ce que la fertilisation des terres agricoles ?

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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L’apport régulier de fertilisants dans les parcelles agricoles est nécessaire afin, non seulement d’améliorer ou de conserver les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols par des amendements, mais aussi pour apporter aux plantes les éléments nutritifs essentiels à leur croissance grâce aux engrais. L’excès d’azote et de phosphore constitue un facteur de risque important pour l’environnement. La gestion des risques de transfert d’azote et de phosphore vers le milieu (par couverture efficace des sols toute l’année, présence des bandes tampons, préservation des zones humides, etc.) est également très importante.

Les amendements

Les amendements peuvent avoir différentes origines :

  • Les amendements minéraux basiques ont pour rôle principal de maintenir ou d’élever le pH du sol. Il s’agit essentiellement de la chaux (CaO) et de la magnésie (MgO) ;
  • Les amendements organiques notamment sous forme d’apports de fumier et de compost permettent d’améliorer les qualités microbiologiques et physiques du sol en augmentant notamment la capacité du complexe argilo-humique à stocker les éléments nutritifs. La matière organique se minéralise progressivement pour libérer les éléments nutritifs dont la plante a besoin pour son développement ;
  • Les apports en boues de station d’épurations et d’industries permettent d’éliminer les boues résiduaires de ces stations et d’apporter aux cultures à moindre coût des éléments agronomiquement intéressants : matière organique, azote, phosphore, chaux ainsi que potasse et magnésie à plus faible dose. Cependant, les boues peuvent contenir également des éléments indésirables :
    • traces métalliques (cuivre, chrome, plomb, etc.) ;
    • des micropolluants organiques (pesticides, peintures, solvants), des micro-organismes pathogènes et des polluants émergents (résidus pharmaceutiques, perturbateurs endocriniens).

Les engrais

Les engrais sont des produits dont la fonction majeure est d’apporter aux plantes des éléments nutritifs (comme l’azote, le phosphore, le potassium, le soufre, le magnésium) indispensables à leur croissance. On distingue les engrais minéraux des engrais organiques :

  • Les engrais minéraux de synthèse sont issus de substances transformées chimiquement. Ils permettent d’augmenter la croissance et le rendement des cultures, mais ils n’améliorent pas la fertilité du sol à plus long terme. Certains engrais sont simples (exemple engrais azoté), d’autres sont composés lorsqu’ils apportent deux ou trois éléments minéraux différents. Les pourcentages de chaque élément sont précisés comme suit : NPK 7-5-6 signifie que l’engrais contient 7 % d’azote (N), 5 % de phosphore (P2O5) et 6 % de potassium (K2O). Ils peuvent être complétés par des oligo-éléments (bore, cuivre, fer, manganèse, molybdène, zinc...) pour pallier à des carences spécifiques. Les engrais minéraux sont produits à partir de minerais extraits du sous-sol (phosphate, potasse) ou fabriqués à partir de l’azote de l’air. Ils peuvent être source de métaux lourds qui sont pour certains éventuellement radioactifs. En effet, selon son origine d’extraction, le phosphore d’origine minérale peut être mêlé à des teneurs différentes de métaux toxiques comme le cadmium, le chrome, le mercure et le plomb.
    Il existe trois grandes familles principales d’engrais de synthèse :
    • les engrais azotés : l’azote est un constituant fondamental des protéines et de la chlorophylle et, de ce fait, un élément très important pour la croissance des végétaux. Si l’azote est présent naturellement dans l’atmosphère, les engrais chimiques en apportent en bien plus grandes quantités.
    • les engrais phosphatés : ils peuvent apporter à la terre du phosphore, de l’aluminium, de l’azote et du calcium en fonction de leur composition.
    • les engrais potassiques : la potasse est naturellement présente dans les terres, certains sols étant plus riches que d’autres. Quelques végétaux sont particulièrement avides de potasse, tels que les pommes de terre, les betteraves, ou encore la vigne.
  • Les engrais organiques sont composés d’éléments nutritifs d’origine animale ou végétale. Ce sont notamment les déjections animales (fumier, lisier, fiente…) ou des sous-produits industriels tels que les poudres de cuirs, de cornes, de vinasses de betterave, le marc de raisin, des algues, des tourteaux, etc. Certaines boues de station de traitement des eaux usées sont également destinées aux épandages agricoles. Leur utilisation est réglementée en raison de la présence éventuelle de métaux, de micropolluants organiques, de micro-organismes pathogènes et de polluants émergents.
  • Les engrais organo-minéraux contiennent à la fois des matières organiques d’origine végétale et/ou animale et de matières fertilisantes minérales. Ils doivent contenir au minimum 1 % d’azote d’origine organique.
La première réglementation encadrant la vente des fertilisants en France date du 4 février 1888. Elle oblige à déclarer les teneurs en éléments nutritifs en N, P2O5 et K2O en pourcentage de la masse du produit. Elle institue les contrôles de l’administration de la répression des fraudes (Direction Départementale de la Protection des Population) grâce à l’adoption de méthodes d’échantillonnage et d’analyses officielles. Le Code Rural définit les modalités de mise sur le marché des matières fertilisantes et des supports de culture, à savoir : l’homologation (ou les autorisations provisoires de vente ou les autorisations d’importation) après évaluation des risques et des bénéfices par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).|couleur=bleu>

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