Économie

L’énergie : au cœur de la lutte contre le changement climatique

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Se loger, manger, se chauffer, s’éclairer, se déplacer, fabriquer des objets… Tout cela demande de l’énergie. Mais utiliser de l’énergie a de gros effets sur le changement climatique, surtout quand on utilise du pétrole, du gaz ou du charbon. Ces énergies, qu’on appelle « fossiles », car non renouvelables et issues de la décomposition d’organismes pendant des millions d’années, sont les principales sources de gaz à effet de serre dans le monde. Pour protéger le climat, il faut donc consommer moins d’énergie et choisir des énergies qui produisent peu ou pas de CO2.

Comprendre

Une énergie essentielle, mais qui a des effets sur le climat

Quelles sont les différentes sources d’énergie ?

Transport, chauffage, industrie, électricité… de très nombreuses activités humaines ont besoin d’énergie.

Il existe plusieurs types d’énergies :

  • les énergies fossiles, qui contiennent beaucoup de carbone : le charbon, le pétrole et le gaz naturel, qui sont en quantité limitée et que la France doit importer ;
  • l’énergie nucléaire produite à partir de l’uranium, un minerai que l’on ne trouve pas dans notre pays ;
  • les énergies renouvelables, qui viennent de sources naturelles qui se renouvellent rapidement : le vent (éolien), l’eau (hydraulique), le soleil (photovoltaïque), la biomasse (bois, déchets végétaux ou animaux), la chaleur de la terre (géothermie), etc.

Pourquoi l’énergie fait-elle augmenter les émissions de CO2 dans le monde ?
La consommation d’énergie primaire a doublé en 40 ans dans le monde. Elle était ainsi de 171 650 térawattheures (TWh) en 2021, contre 83 550 TWh en 1980 ( Source : SDES 2024 ).

À savoir :

  • l’énergie primaire est l’énergie sous sa forme naturelle (comme le pétrole brut, le vent ou le soleil) ;
  • l’énergie finale est celle que l’on utilise vraiment (électricité, essence, etc.) ;
  • entre les deux, il faut souvent transformer l’énergie, ce qui entraîne des pertes.

Pourquoi une telle augmentation ?

  • La population mondiale augmente.
  • De plus en plus de personnes ont accès à l’énergie.
  • Certains pays se sont beaucoup développés et industrialisés.
  • Les habitants des pays développés ont pris l’habitude d’utiliser beaucoup d’énergie.

Résultat : les émissions de gaz à effet de serre ont aussi fortement augmenté. Ce sont ces gaz qui provoquent le réchauffement climatique. Entre 1900 et 2022, les émissions mondiales ont augmenté de 62 %, surtout à cause des énergies fossiles.
À noter : entre 1990 et 2023, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué en Europe et en France de plus de 30 %.
Cette baisse est le résultat de plusieurs actions :

  • le pétrole et le charbon ont été en partie remplacés par des énergies qui émettent moins de CO2 (gaz, nucléaire, énergies renouvelables) ;
  • la production industrielle (qui consomme beaucoup d’énergie) a baissé et les services (qui en consomment moins) ont augmenté ;
  • les industries consomment moins d’énergie pour produire la même chose (meilleure efficacité énergétique).

Évolution des émissions de gaz à effet de serre dans le monde

Évolution des émissions de gaz à effet de serre dans le monde
Crédits : Commissariat général au développement durable
Source : Chiffres clés du climat – France, Europe et monde – Édition 2024, Service des données et des études statistiques
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Le premier schéma en haut représente sous forme de nuage la répartition des différents gaz à effet de serre émis dans le monde en 2022 et unité tonnes équivalent CO2 des émissions de gaz à effet de serre : CO2 (76 %), méthane (CH4) (18 %), protoxyde d’azote (N2O) (4 %), gaz fluorés (2 %).

Le deuxième schéma en bas représente une mappemonde indiquant les évolutions d’émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2022 dans le monde (+ 62 %) (estimation EDGAR) soit environ 53,8 milliards de tonnes de CO2, en Europe (- 31 %) soit environ 3,4 millards de tonnes de CO2 et en France (- 27 %) soit environ 396 millions de tonnes de CO2.

Ces 2 schémas présent ces chiffres hors UTCATF : utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie.

Sources : AEE, 2024 ; EDGAR, 2023

Les émissions de gaz à effet de serre et l’empreinte carbone de la France
L’adaptation au changement climatique

Quelle énergie est utilisée en France ?

En 2023, la France a utilisé 2 523 térawattheures d’énergie primaire qui se répartissait de cette façon :

Répartition de la consommation d’énergie primaire en France en 2023 (en %)

Répartition de la consommation d'énergie primaire en France en 2023
Crédits : Commissariat général au développement durable
Source : SDES, Chiffres clés de l’énergie (édition 2024) (données non corrigées des variations climatiques)
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Camembert représentant les différents types d’énergies consommées en France : les énergies fossiles (réparties en trois blocs : produits pétroliers, charbon et gaz naturel), les énergies renouvelables, le nucléaire, les déchets non renouvelables.
Les deux types majoritairement représentés sont les énergies fossiles (45 %) et le nucléaire (39 %).

Sur un total de 2 523 TWh en 2023 (en donnée non corrigée des variations climatiques) de consommation d’énergie primaire, la répartition par énergie et en pourcentage est comme suit :

  • Nucléaire (38,6 %) ;
  • Pétrole (29,6 %) ;
  • Énergies renouvelables (15,4 %) ;
  • Gaz naturel (13,5 %) ;
  • Charbon (2,1 %) ;
  • Déchets non renouvelables (0,8 %).

Au sein des 15,4 % d’énergies renouvelables, la répartition en pourcentage est comme suit :

  • Biomasse solide (4,8 %) ;
  • Hydraulique (2,2 %) ;
  • Éolien (2,1 %) ;
  • Pompes à chaleur (2,0 %) ;
  • Biocarburants (1,6 %) ;
  • Photovoltaïque (0,9 %) ;
  • Autres (1,8 %).

Concernant les 38,6 % du nucléaire, cela correspond pour l’essentiel à la production nucléaire, déduction faite du solde exportateur d’électricité. On inclut également la production hydraulique issue des pompages réalisés par l’intermédiaire de stations de transfert d’énergie, mais cette dernière demeure marginale comparée à la production nucléaire.
Concernant les 2,2 % d’hydraulique, il s’agit d’hydraulique hors pompages.
Note : la production nucléaire correspond à la chaleur dégagée par la réaction nucléaire évaluée par convention à environ le triple de la production d’électricité obtenue au final.
Champ : France.
Source : SDES, bilan énergétique de la France

En France, deux secteurs consomment le plus d’énergie :

  • les transports (voitures, camions, etc.) : 34 % de la consommation finale en 2023 ;
  • les logements (chauffage des domiciles en particulier) : 28 % de la consommation finale en 2023.

Ces deux secteurs utilisent surtout des énergies fossiles :

  • les transports utilisent 90 % de pétrole ;
  • les logements utilisent 35 % d’énergies fossiles (dont 26 % de gaz naturel).

Consommation finale d’énergie à usage énergétique en France en 2023

Consommation finale d'énergie à usage énergétique en France en 2023
Crédits : Commissariat général au développement durable
Source : Bilan énergétique de la France pour 2023, SDES, avril 2025
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Tableau présentant la consommation finale d’énergie à usage énergétique en France en 2023 en TWh, du charbon, du pétrole brut, des produits pétroliers raffinés, du gaz naturel, du nucléaire, des énergies renouvelables électriques, des énergies renouvelables thermiques et déchets, de l’électricité et de la chaleur commercialisée pour différents secteurs d’activités : industrie, transports, résidentiel, tertiaire et agriculture-pêche.

Source : SDES, bilan annuel de l’énergie

Actualités : Énergie

Décrypter

L’évolution des différentes énergies

Les énergies fossiles sont toujours très utilisées dans le monde

Aujourd’hui, 80 % de l’énergie primaire utilisée dans le monde vient des énergies fossiles. Leur part a un peu baissé depuis les années 1980, mais elle reste très élevée.

Depuis 50 ans, les trois énergies les plus utilisées dans le monde sont (chiffres 2021) :

  1. le pétrole (30 %) ;
  2. le charbon (27 %) ;
  3. le gaz naturel (24 %).

Le nucléaire : une production en très forte hausse en France depuis 50 ans

La production d’énergie primaire en France a triplé en 50 ans. Le nucléaire représente maintenant 75 % de cette production (contre 9 % il y a 50 ans).
En 2023, la France a produit 1 420 térawattheures d’énergie primaire, dont 72 % venaient du nucléaire. Cela représente une hausse de 13,3 % par rapport à 2022. Cette hausse s’explique par le redémarrage de plusieurs réacteurs qui étaient arrêtés pour cause de corrosion.
Mais la production nucléaire reste encore un peu en dessous de celle de 2020 et 2021, années touchées par la crise sanitaire.

Énergies renouvelables : en hausse depuis 20 ans

La consommation d’énergies renouvelables
Les énergies renouvelables sont la troisième énergie primaire utilisée en 2023 en France. Elles se situent derrière le nucléaire et les produits pétroliers. Depuis les dix dernières années, elles ont beaucoup progressé. Elles sont passées de 9,6 % en 2012 à 15,4 % en 2023 Source : SDES 2024 .

La production d’énergies renouvelables
La production d’énergies renouvelables a aussi beaucoup augmenté. Elle était stable jusqu’au milieu des années 2000. Elle a ensuite presque doublé depuis 2005. Elle atteint 365 térawattheures en 2023.
Cette croissance est surtout liée au développement de l’éolien, du photovoltaïque, des pompes à chaleur et du biogaz. Ces quatre énergies représentent 40 % de la production primaire d’énergie renouvelable en 2023 (contre 3 % en 2005).

Comment réduire l’impact de l’énergie sur le climat ?

Quels objectifs de la France pour 2050 ?

La France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050. Cela veut dire qu’elle ne doit pas émettre plus de CO2 que ce que la nature (forêts, océans) ou les installations technologiques (stockage du CO2) peuvent absorber.

Pour y arriver, la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) prévoit :

  • une baisse de la consommation finale d’énergie de 39 % entre 2022 et 2050 (soit - 1,8 % par an) ;
  • une baisse de la consommation d’énergies fossiles de 85 %, en particulier du pétrole (- 98 %).

Une nouvelle version de cette stratégie est en préparation pour augmenter encore les efforts.

À noter : pour accompagner ces évolutions, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) définit les priorités d’action du gouvernement en matière d’énergie pour les dix prochaines années.

Consommation finale d’énergie en France : des objectifs de baisse ambitieux entre 2023 et 2050*

Consommation finale d'énergie en France : des objectifs de baisse ambitieux entre 2023 et 2050
Crédits : Commissariat général au développement durable
Source : SDES, Bilan énergétique de la France pour 2023 – édition 2025 – et Stratégie nationale bas-carbone, ministère de la Transition écologique et solidaire – 2020
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À gauche, un camembert présente la consommation finale d’énergie en France en 2023 (1 543 TWh) dont la répartition est comme suit : pétrole (39 %), électricité et chaleur (vendues et autres) (30 %), gaz (18 %), énergies renouvelables thermiques (13 %) et charbon (1 %).

À droite, un camembert présente les objectifs pour 2050. La consommation finale aura fortement baissé (à 935 TWh) et la répartition sera différente avec une augmentation de l’électricité et chaleur (vendues et autres) (62 %) et des énergies renouvelables thermiques (24 %), contre une baisse du gaz (13 %), du charbon (0 %) et surtout du pétrole (1 %).

Pour atteindre ces objectifs, deux types d’action sont possibles :

  1. utiliser des énergies qui émettent peu ou pas de CO2 ;
  2. réduire la quantité d’énergie utilisée.

Action 1 : utiliser des énergies qui émettent peu ou pas de CO2

Les énergies renouvelables et le nucléaire sont les seules énergies dites « bas-carbone », c’est-à-dire qui émettent peu ou pas de CO2.

Tous les scénarios publiés par RTE (Réseau du transport d’électricité) montrent qu’il faudra beaucoup d’énergies renouvelables pour permettre à la France d’atteindre ses objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050. Depuis 2023, la loi prévoit ainsi de développer à la fois le nucléaire et les énergies renouvelables.

Mais chaque solution pose aussi des questions :

Nucléaire
Il faut 8 à 12 ans pour construire ou adapter une centrale. Ce délai est trop long pour atteindre les objectifs fixés par la SNBC.
De plus, cette énergie a certains inconvénients :

  • la dépendance aux importations de l’uranium ;
  • l’utilisation de substances radioactives dangereuses ;
  • la production de déchets radioactifs qui doivent être stockés en respectant des normes très strictes de sécurité ;
  • l’utilisation de beaucoup d’eau pour refroidir les centrales nucléaires nécessite un approvisionnement permanent en eau.

Énergies renouvelables
L’éolien, le photovoltaïque et les pompes à chaleur devraient le plus contribuer à l’augmentation des énergies renouvelables. En effet, ces énergies ont encore un grand potentiel de développement en France. Si l’avantage est que l’énergie est produite localement et proprement, l’éolien et le photovoltaïque produisent de l’électricité de façon intermittente (c’est-à-dire de manière non continue) en fonction de l’ensoleillement ou du vent. Il faudra aussi prévoir plus de flexibilité dans la consommation et le stockage, ainsi que le renforcement des réseaux de transport et de distribution de l’énergie.
De plus, la production de ces énergies utilise certains métaux dit « critiques », c’est-à-dire d’une grande importance économique, mais avec un risque élevé de rupture dans leur approvisionnement.

Action 2 : réduire la quantité d’énergie utilisée

Il y a deux manières d’y arriver :

La sobriété énergétique
Cela veut dire consommer moins, en réduisant l’usage de biens et services qui ont un fort impact sur l’environnement.
Le gouvernement a lancé un plan de sobriété en 2022 qui aide aussi à rendre la France plus indépendante sur le plan énergétique.

L’efficacité énergétique
Cela consiste à faire la même chose avec moins d’énergie.
Exemples : utiliser des véhicules électriques (3 fois moins d’énergie que les moteurs thermiques), mieux isoler les logements pour réduire le chauffage, etc.
Entre 1990 et 2022, la consommation d’énergie par rapport à la richesse produite (PIB) a baissé de 34 %. La stratégie nationale vise une baisse de 1,5 % par an jusqu’en 2050.

Agir

Écowatt

Application proposée par RTE (Réseau de transport de l’électricité) et l'Ademe (Agence de la transition écologique)

Voir l'article Consulter notre article sur le sujet

20 solutions pour réduire sa consommation d’électricité

Article - Agence de la transition écologique (Ademe) - Octobre 2022

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