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Émissions de gaz à effet de serre : en hausse ou en baisse ? Un podcast pour comprendre.

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Défi majeur du XXIe siècle, la lutte contre le changement climatique impose une réduction urgente et drastique des émissions de gaz à effet de serre. Alors que s’ouvre la COP28, qui permettra de dresser le bilan des actions des États depuis l’Accord de Paris de 2015, il est important de revenir sur les dernières évolutions des émissions dans le monde, en Europe et en France. C’est ce que font, dans un podcast, Malo Herry, coordinateur de la publication des Chiffres clés du climat, et Colas Robert, pour le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa).

Au niveau mondial, on observe une augmentation des émissions de 58 % entre 1990 et 2021.

Mais en Europe, sur la même période, elles ont diminué de 30 %. L’objectif de l’Union européenne est de les réduire au total de 55 % d’ici 2030.

En France, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 26 % entre 1990 et 2022.

Quels secteurs d’activité contribuent à cette baisse ? Lesquels n’y parviennent pas et pourquoi ? Les puits de carbone (forêts, sols, biomasse…) sont-ils en état de capter suffisamment de CO2 ?

Au-delà des émissions sur le territoire national, la question de l’empreinte carbone, qui intègre les émissions liées aux importations, interroge notre modèle de consommation.

Les Chiffres clés du climat - Édition 2023 rassemblent tous les indicateurs de référence sur l’enjeu du changement climatique. Coordonnée par le service statistique du ministère de la Transition écologique, cette publication mobilise les dernières données sur le climat et notamment celles du Citepa sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France.

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Bienvenue sur « Notre environnement monte le son », le podcast du site « Notre environnement », le portail de tous les citoyens qui veulent s’informer sur l’environnement et le développement durable. Pour ce nouveau RDV, je reçois Malo Herry du Ministère de la transition écologique et Colas Robert du CITEPA, l’organisme qui calcule les émissions de gaz à effet de serre de la France. A l’approche de la COP28, le service statistique du Ministère a publié les chiffres clés du climat. Tous deux vont nous parler de cette publication. Colas Robert, vous coordonnez, au Citepa, la publication du rapport Secten. C’est un rapport grand public qui présente, chaque année, l’évolution des émissions de gaz à effet de serre en France, secteur par secteur, depuis 1990 jusqu’à aujourd’hui. Nous publions aussi les données d’émissions détaillées. Malo Herry, vous êtes chargé de la coordination de la publication des chiffres clés du climat au service des données et études statistiques du ministère.

Modérateur : Que recouvre cette publication ?

Malo Herry : c’est une publication annuelle qui vise à informer le public le plus large possible sur le changement climatique : à la fois ses causes, ses mécanismes, ses effets et les politiques publiques mises en œuvre pour le limiter. La publication offre un panorama des principales données liées au changement climatique aux niveaux mondial, européen et français.

Modérateur : Que nous apprennent les dernières données sur les émissions de gaz à effet de serre en 2023 ?

Malo Herry : Au niveau mondial, les émissions doivent baisser le plus vite possible pour limiter le changement climatique. Or, entre 1990 et 2021, elles ont augmenté de 58 % dans le monde. En Europe, par contre, les émissions diminuent. L’Union européenne s’est fixé un objectif de baisse de 55 % des émissions entre 1990 et 2030. En 2021, elle en est à -30%.

Modérateur : Si maintenant, on s’intéresse aux données détaillées pour la France, cela donne quoi ?

Colas Robert : En France, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 26 % entre 1990 et 2022. La majorité des secteurs ont connu une baisse, ce sont les secteurs de l’industrie, de la production d’énergie et des bâtiments qui ont le plus contribué à cette diminution, avec par exemple une réduction de près de moitié pour l’industrie. Pour les années récentes, le Covid avait entrainé une baisse massive des émissions en 2020, de – 9 %. Il y a eu un rebond en 2021, mais partiel. Ensuite, en 2022, les émissions ont repris une tendance à la baisse (avec – 3 %). La baisse de consommation de chauffage dans les bâtiments y est pour beaucoup. Par contre en 2022, l’indisponibilité de plusieurs centrales nucléaires avaient entrainé une hausse temporaire des émissions de la production d’énergie avec un recours accru aux centrales thermiques.

Modérateur : On comprend que des secteurs ont permis des baisses importantes d’émissions de GES. A l’inverse, est-ce qu’il y a des secteurs pour lesquels il est plus difficile de réduire les émissions ?

Malo Herry : Oui, le secteur des transports, qui est le premier secteur émetteur en France, se distingue par une augmentation de 5,5 % entre 1990 et 2022, augmentation qui s’explique principalement par celle du trafic routier qui représente une part très majoritaire des émissions du secteur. Les émissions de l’aérien sont également en hausse. Les émissions du trafic domestique, qui représentent entre 3 et 4 % des émissions du secteur transport, ont augmenté de 14 % entre 1990 et 2022. Celles du trafic international, qui sont comptabilisées à part dans les inventaires, ont quant à elles augmenté de 29 %.

Modérateur : Y-a-t-il d’autres secteurs pour lesquels la situation est préoccupante ?

Colas Robert : Oui, la situation est préoccupante concernant les puits de carbone. Le puits de carbone, c’est la quantité de CO2 que les écosystèmes captent chaque année dans la biomasse et les sols. C’est un secteur essentiel pour arriver à la neutralité carbone. Or depuis quelques années, ce puits de carbone diminue car la forêt est fragilisée par des sécheresses, des maladies, et les récoltes de bois qui augmentent. Il y a donc une question de gestion mais aussi d’adaptation des territoires agricoles et forestiers au changement climatique pour préserver ces puits de carbone.

Modérateur : Jusqu’ici dans ce podcast, vous nous avez parlé de ce qui est émis et capté en France mais il y a une autre façon de compter qui est l’empreinte carbone, pouvez-vous expliquer ?

Malo Herry : En effet, l’empreinte carbone propose une estimation des émissions de gaz à effet de serre liées à notre consommation. On va donc compter ce qui est émis en France, mais aussi à l’étranger pour produire des biens consommés par les Français. Le niveau d’empreinte est supérieur à celui du territoire du fait du poids des émissions importées, qui représentent la moitié de l’empreinte. En 2022, l’empreinte carbone moyenne d’un Français est estimée à 9,2 tonnes d’équivalent CO2. Si on décompose cette empreinte, on voit que les trois quarts de nos émissions sont liées aux déplacements, notre habitat et notre alimentation.

Modérateur : Merci beaucoup Malo Herry et Colas Robert pour cet éclairage sur les chiffres clés récents du climat. On comprend bien que pour réduire notre empreinte carbone à l’échelle individuelle, c’est bien sur notre manière de nous déplacer, de nous chauffer et de consommer qu’il faut agir. Vous retrouvez d’ailleurs les conseils, les recommandations pour réduire cette empreinte et tous les chiffres clés du climat sur le site Notre environnement-gouv.fr.

À bientôt pour un prochain épisode.

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