Société

Perspectives d’évolution de la population des départements littoraux à l’horizon 2050

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Les communes littorales hébergent près de 8 millions de résidents en 2016. En métropole, cela représente une densité de population 2,5 fois supérieure à la moyenne. Cette population a tendance à augmenter du fait, notamment, de soldes migratoires très souvent positifs. En 2010, plus d’un tiers des communes littorales appartiennent à un pôle urbain contre seulement 12 % au niveau national. Cela se traduit par un maillage de plus en plus dense du tissu urbain sur les façades littorales. De nombreuses problématiques spécifiques sont la conséquence directe de cette forte population : transports difficiles, constructions importantes, mitage des milieux naturels et des trames vertes...

Analyse générale

D’après les travaux de l’INSEE, la population des départements littoraux devrait croitre de 14,1 % entre 2013 et 2050, soit 3,6 millions d’habitants en plus, et celle des départements non littoraux de 11,5 %, soit 4,7 millions d’habitants supplémentaires. Les départements littoraux métropolitains pourraient gagner 3,3 millions d’habitants (+ 14,1 %), surtout sur l’arc Atlantique et en Occitanie et ceux d’outre-mer plus de 300 000, soit + 15,1 %, surtout à Mayotte et en Guyane. Selon ce scénario, les départements littoraux pourraient concentrer 39 % de la population française en 2050.

Entre 2009 et 2014, les Commune littorale métropolitaines ont représenté 11 % de la croissance démographique des départements littoraux et celles d’outre-mer 65 % de la croissance démographique des départements ultramarins. En maintenant ces proportions, la population des communes littorales pourrait augmenter de 570 000 habitants et atteindre près de 8,7 millions d’habitants en 2050.

Selon le scénario central de l’Insee, plus du tiers (35 %) des habitants des départements littoraux de métropole auraient plus de 60 ans en 2050. Leur part doublerait en outre-mer et passerait de 15 % en 2013 à 27 % en 2050. Beaucoup de façades littorales de métropole (Corse, Centre-Atlantique, Roussillon, Sud de la Nouvelle-Aquitaine, Manche, Morbihan, Var) et les départements antillais auraient des indices de vieillissement supérieurs à 2 en 2050, soit deux fois plus d’habitants âgés de plus de 60 ans que d’habitants âgés de moins de 20 ans.

Projection de la population française en 2050, scénario central

La croissance de la population des départements littoraux constatée jusqu’à présent ne devrait pas s’essouffler.

Comme le montrait déjà la précédente étude prospective pour la période 2007-2040 (voir fiche), en prenant comme hypothèse le maintien des tendances démographiques récentes (scénario central), la population des départements littoraux devrait plus croître que celle des départements non littoraux entre 2013 et 2050, avec des hausses respectives de 14,1 % et 11,5 %.

La population des départements littoraux devrait augmenter de 3,6 millions d’habitants, près de 3,3 millions en métropole, soit une hausse de 14 %, et plus de 300 000 en outre-mer, soit + 15 %.

Selon ce scénario, les départements littoraux concentreraient 39 % de la population française en 2050 et leur contribution à l’accroissement de la population française serait de 44 % sur l’intervalle étudié.

Évolution de la projection de la population française en 2050, scénario central
Évolution de la projection de la population française en 2050, scénario central
Évolution de la projection de la population française en 2050, scénario central

Entre 2009 et 2014, les communes littorales métropolitaines ont représenté 11,2 % de la croissance démographique des départements littoraux. Ce ratio est de 65,0 % en outre-mer. Si ces ratios se maintiennent durant la période 2013-2050, la population des communes littorales pourrait augmenter de 570 000 habitants suivant le scénario central et atteindre près de 8,7 millions d’habitants en 2050.

La gestion de la croissance de la population sera un enjeu important d’aménagement du territoire en bord de mer et en profondeur dans les terres afin de concilier les différents usages sur cet espace : activités primaires, extension de l’urbanisation, espaces protégés, économie présentielle...

Analyse par façade

En tenant compte du scénario central de l’Insee, la croissance de la population ne serait pas homogène sur les façades maritimes métropolitaines entre 2013 et 2050. La population des départements littoraux de la façade Manche – mer du Nord n’augmenterait que de 4,1 % alors que la hausse serait très forte sur l’arc Atlantique : +23,5 % en Nord Atlantique - Manche Ouest et +24,8 % en Sud Atlantique. La progression serait intermédiaire sur le pourtour méditerranéen : +13,0 %.

À eux seuls, les dix départements littoraux de l’arc Atlantique absorberaient le quart (24,6 %) de la croissance démographique de la France sur cette période, avec 2 millions de nouveaux habitants.

Projection de la population en 2050 dans les départements littoraux métropolitains, scénario central
Projection de la population en 2050 dans les départements littoraux métropolitains, scénario central
Projection de la population en 2050 dans les départements littoraux métropolitains, scénario central

En outre-mer, la situation des différents départements est encore plus dispersée.

Avec le scénario central, la population de Mayotte ferait plus que doubler de 2013 à 2050. Elle passerait de 215 000 à 490 000 habitants. La population de Guyane augmenterait également assez nettement avec une progression de près de 60 % et 141 000 nouveaux habitants. La croissance de la population de La Réunion serait plus faible : +9 %. C’est moins que la moyenne nationale. Enfin, selon le scénario centrale, la population antillaise pourrait nettement diminuer sur la période étudiée. Cette diminution serait plus marquée en Martinique qu’en Guadeloupe. Les Antilles perdraient ainsi 175 000 habitants sur la période étudiée. Cette diminution s’expliquerait par un très fort vieillissement de la population et des décès plus nombreux que des naissances, mais également par soldes migratoires négatifs.

Évolution de l’âge de la population

Selon le scénario central de l’Insee, la population des départements littoraux devrait fortement vieillir en métropole comme en outre-mer de 2013 à 2050.

Projection de la population ultramarine en 2050, scénario central
Projection de la population ultramarine en 2050, scénario central
Projection de la population ultramarine en 2050, scénario central

L’indice de vieillissement (population âgée de plus de 60 ans divisée par la population âgée de moins de 20 ans) augmenterait de 56 % dans les départements littoraux métropolitains et de 107 % en outre-mer contre une moyenne nationale de 53 %. Les plus de 65 ans pourraient représenter plus du tiers de la population des départements littoraux métropolitains en 2050 (35 %) contre 25 % en 2013. Cela concernerait 27 % de la population ultramarine, soit près du double de la part actuelle, 15 %.

L’indice de vieillissement (population âgée de plus de 60 ans divisée par la population âgée de moins de 20 ans) augmenterait de 56 % dans les départements littoraux métropolitains et de 107 % en outre-mer contre une moyenne nationale de 53 %. Les plus de 65 ans pourraient représenter plus du tiers de la population des départements littoraux métropolitains en 2050 (35 %) contre 25 % en 2013. Cela concernerait 27 % de la population ultramarine, soit près du double de la part actuelle, 15 %.

Dans de nombreux départements littoraux, les séniors pourraient être deux fois plus nombreux que les habitants âgés de moins de 20 ans en 2050. C’est le cas des départements de Corse et des Antilles, de Centre-Atlantique (Vendée et Charente-Maritime), de la Manche, du Morbihan, de l’Aude, du Var, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Pyrénées-Orientales.

L’indice de vieillissement serait nettement plus faible sur l’Archipel de Mayotte, en Guyane et à la Réunion. Ce sont les seuls départements littoraux où les moins de 20 ans pourraient encore représenter plus du quart de la population en 2050.

La contribution des soldes naturels et migratoires

Selon le scénario central de l’Insee, le solde naturel sur la période 2013-2050 serait positif dans la moitié des départements littoraux. Cela concerne tous les départements ultramarins, excepté la Martinique mais également l’essentiel des départements de la façade Manche Est - mer du Nord, du Nord au Calvados, les Bouches-du-Rhône, l’Hérault, la Loire-Atlantique, l’Ille-et-Vilaine et la Gironde, ces quatre départements comprenant tous de grands centres urbains très dynamiques (Montpellier, Nantes, Rennes et Bordeaux).

Évolution de l’indice de vieillissement de 2013 à 2050 par département, scénario central
Évolution de l’indice de vieillissement de 2013 à 2050 par département, scénario central
Évolution de l’indice de vieillissement de 2013 à 2050 par département, scénario central

À l’inverse, les soldes naturels seraient négatifs dans les départements littoraux vieillissant comme en Provence, en Centre-Atlantique, en Bretagne, en Corse ou dans le Roussillon.

Selon le scénario central, les départements littoraux seraient toujours autant attractifs sur la période 2013-2050 avec des soldes migratoires très soutenus. Les seuls exceptions seraient les départements d’outre-mer, les départements de l’est de la façade Manche Est - mer du Nord (Nord, Pas-de-Calais, Seine-Maritime) et les Bouches-du-Rhône.

La contribution du solde migratoire serait très forte en Corse, en Centre-Atlantique (Vendée et Charente-Maritime), dans le Morbihan, dans le sud de la Nouvelle-Aquitaine (Landes et Pyrénées-Atlantiques) et dans le Roussillon (Pyrénées-Orientales et Aude). Tous ces départements sont situés au sud du Morbihan, en Atlantique ou en Méditerranée.

Méthodologie

L’Insee a publié des projections de population pour l’ensemble des départements français à l’horizon 2050. Elles représentent une déclinaison des projections pour la France entière diffusées par l’Insee en novembre 2016.

Pour ce faire, l’Insee a développé le modèle Omphale. Celui-ci permet de réaliser des projections infranationales en projetant d’année en année les pyramides des âges des différents territoires en tenant compte de trois paramètres : la fécondité, la mortalité et les migrations.

Différents scénarios sont élaborés suivant les hypothèses retenues. Dans cette fiche, seul le scénario central est retenu. Il décline par département les évolutions récentes constatées au niveau national : solde migratoire avec l’étranger de + 70 000 personnes par an, fécondité stable et gains d’espérance de vie. À l’échelle nationale, l’espérance de vie des femmes et des hommes atteindrait respectivement 90,3 ans et 86,8 ans en 2050, contre 85,0 ans et 78,7 ans en 2013.

Deux paramètres sont traités dans cette fiche :

  • l’évolution du nombre d’habitants ;
  • l’évolution de l’indice de vieillissement (part de la population âgée de plus de 60 ans divisée par les part de la population âgée de moins de 20 ans.

Auteur : Service de l’Observation et des Statistiques (SDES).

Ressources

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