Aménagement

Transport et déplacements du quotidien : quels effets sur l’environnement ?

Mis à jour le | Commissariat Général au Développement Durable

Chaque jour, plusieurs dizaines de millions de personnes se déplacent en France pour aller travailler, faire leurs courses, accompagner leurs enfants ou se rendre à des activités de loisir. Ces déplacements font partie du quotidien et ont aussi un impact sur l’environnement. Les transports sont ainsi le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre en France. Découvrez comment les Français se déplacent, quels sont les effets de ces déplacements sur l’environnement, et comment les pratiques évoluent.

Comment les Français se déplacent-ils aujourd’hui ?

En France, la voiture est le mode de transport le plus utilisé pour les déplacements du quotidien et sur de longues distances.

En 2023, 82 % de l’ensemble des distances parcourues par les personnes l’ont été en voiture. Pour comparer, le train représente 11 %, les bus, cars et tramways 5 %, et l’avion 1 % (source : SDES ).

La marche et le vélo : pour les trajets courts

Se déplacer à pied ou à vélo reste moins fréquent que les déplacements en voiture, mais ces pratiques ont un rôle important, notamment pour les trajets courts.

Près d’un quart des déplacements locaux sont effectués à pied (23,9  %), et 2,6  % à vélo (source : SDES )

Ces habitudes varient selon les personnes et les régions :

  • les femmes marchent davantage que les hommes : la marche représente 25,8 % de leurs déplacements, contre 22 % pour les hommes ;
  • les hommes utilisent le vélo deux fois plus que les femmes : ce mode de transport représente 3,7 % de leurs trajets contre 1,5 % pour les femmes ;
  • le vélo est plus utilisé dans les villes où des pistes cyclables et des aménagements sont bien développés.

Les conséquences sur l’environnement de chaque mode de transport

Tous les modes de transport n’ont pas les mêmes effets sur l’environnement. Cela dépend de plusieurs facteurs : la distance parcourue, le type d’énergie utilisée, le nombre de personnes transportées, ou encore les matériaux nécessaires à leur fabrication.

Quels modes de transports émettent le plus de gaz à effet de serre ?

Comparaison des émissions de gaz à effet de serre par kilomètre parcouru par passager en fonction du mode de transport

Crédits : Commissariat général au développement durable

Sources : CGDD, d’après Ademe (base Empreinte) Agrandir la figure 4750

Quels modes de transports émettent le plus de gaz à effet de serre ?

Comparaison des émissions de gaz à effet de serre par kilomètre parcouru par passager en fonction du mode de transport.
Ce graphique présente les émissions de gaz à effet de serre (GES) des différents modes de transport, à la fois à la construction et à l’usage. En reprenant les données présentées ci-dessus, il montre que l’avion est le mode le plus émetteur de GES par kilomètre parcouru, suivi rapidement par la voiture thermique lorsque celle-ci n’est occupée que par une personne. À l’inverse, le vélo ou la marche n’émettent pratiquement pas de GES, le métro très peu, et le TER assez peu également.

Source : CGDD, d’après Ademe (base Empreinte)

La marche et le vélo : des émissions très faibles

Se déplacer à pied n’émet pas de gaz à effet de serre. C’est un moyen de transport simple, accessible à presque tous et toutes, et bénéfique pour la santé. Il est bien adapté aux trajets courts, qui représentent une grande part des déplacements du quotidien.

Le vélo a aussi un impact très limité sur l’environnement. La plupart des émissions liées au vélo viennent de sa fabrication, mais elles restent faibles. Le vélo à assistance électrique émet un peu plus, à cause de sa batterie et des matériaux utilisés, mais il reste beaucoup plus sobre que la voiture.

La marche et le vélo permettent donc de se déplacer avec très peu d’émissions. Leur développement dépend en grande partie des aménagements comme les pistes cyclables, trottoirs sécurisés ou stationnements pour vélos.

Transports collectifs : des émissions réduites par passager

Les transports en commun comme le train, le tramway, le métro ou le bus émettent en général beaucoup moins de gaz à effet de serre que la voiture, rapporté à une personne transportée.

Cela s’explique par deux raisons principales :

  • ils peuvent transporter un grand nombre de passagers en une seule fois ;
  • ils fonctionnent souvent à l’électricité, ce qui limite les émissions de gaz à effet de serre. En France, cette électricité est produite en grande partie à partir de sources qui rejettent peu de CO2, comme le nucléaire, l’éolien, le solaire et les barrages hydrauliques. C’est ce qu’on appelle un « mix électrique peu carboné ».

Le train est l’un des moyens motorisés les plus sobres. Les bus et cars ont un impact plus variable : ils restent avantageux lorsqu’ils transportent de nombreux passagers, mais peuvent être plus émetteurs s’ils sont peu remplis ou circulent avec un moteur fonctionnant au diesel ou à l’essence, surtout s’il est ancien.

Voitures thermiques et électriques : des impacts différents

La voiture thermique (essence ou diesel) est le mode de transport le plus répandu. C’est aussi l’un des plus émetteurs, notamment parce qu’elle est souvent utilisée seule. En moyenne, une voiture transporte 1,4 personne par trajet (source : SDES ).

Mais les différentes motorisations n’ont pas le même impact sur l’environnement :

  • les voitures à essence ou diesel émettent beaucoup pendant leur utilisation : en moyenne, un trajet de 10 km en voiture dite « thermique » génère environ 2,2 kg de CO2 par personne lorsqu’elle est utilisée seule (source : Ademe, Base Empreinte, 2024 ). Cela en fait l’un des moyens de transport les plus polluants, surtout pour les trajets courts ou peu partagés ;
  • les voitures électriques émettent peu à l’usage, mais plus à la fabrication : contrairement aux voitures diesel ou à essence, les voitures électriques émettent peu de CO2 pendant l’utilisation. Mais leur fabrication, notamment celle de la batterie, est plus gourmande en ressources. Elle nécessite par exemple environ 207 kg de métaux dits « critiques » (comme le lithium, le cobalt ou le nickel), contre 34 kg pour une voiture thermique (source : Agence internationale de l’énergie ). La production de ces matériaux et la fabrication du véhicule entraînent donc plus d’émissions au départ, mais ces émissions sont ensuite "amorties" au fil des kilomètres parcourus.

Selon l’ ADEME , une voiture électrique peut devenir moins émettrice qu’une voiture thermique à partir de 20 000 km parcourus, mais ce seuil peut atteindre 70 000 km voire plus de 100 000 km selon le gabarit du véhicule et la taille de sa batterie. Par ailleurs, une voiture électrique émet peu de particules fines, contrairement aux voitures thermiques.

L’avion : un impact fort pour une faible part des trajets

En France, les trajets en avion représentent une très petite part des déplacements du quotidien. Mais leur impact sur l’environnement est élevé. Ainsi, un vol a un impact plus élevé qu’un trajet en voiture, à distance équivalente. Cela s’explique par la quantité de carburant brûlée au décollage, mais aussi par les effets spécifiques liés à l’altitude, comme les traînées de condensation. Ces effets amplifient le réchauffement climatique, au-delà des seules émissions de CO2.

Pourquoi la voiture reste le premier mode de déplacement ?

En 2023, 83 % des ménages français possédaient au moins une voiture (source : Insee ). La voiture reste le moyen de transport le plus utilisé. Plusieurs raisons expliquent cette situation :

  • les distances à parcourir sont souvent importantes : par exemple, un trajet domicile-travail fait en moyenne 14,2 km. Cela rend difficile l’usage du vélo ou de la marche, surtout en dehors des villes (source : SDES ) ;
  • les transports collectifs ne sont pas accessibles partout : en dehors des grandes agglomérations, l’offre est souvent moins développée, avec peu de bus ou de trains ;
  • les zones en périphérie des villes sont plus dépendantes de la voiture : dans ces territoires, les émissions liées aux trajets domicile-travail sont deux fois plus élevées qu’en centre urbain, en raison des plus longues distances et du manque d’alternatives (source : SDES ) ;
  • l’aménagement du territoire a renforcé cette dépendance : l’urbanisation s’est souvent faite en périphérie des villes, avec des logements, commerces ou zones d’activités éloignés les uns des autres, ce qui rend la voiture difficile à remplacer.

Des effets multiples sur l’environnement et la santé

Les transports contribuent aussi à la pollution de l’air, au bruit, à la dispersion de certains métaux dans l’environnement, et à la consommation de ressources naturelles. Certains de ces impacts ont des conséquences directes sur la santé humaine, perturbent les milieux de vie des animaux et des plantes, ou nuisent à la qualité de vie.

Des polluants nocifs pour la santé

En plus du CO2, les voitures, les camions, les utilitaires et les bus rejettent d’autres substances qui polluent l’air. Ces polluants sont émis principalement par les gaz d’échappement, mais aussi par l’usure des freins, des pneus et des routes.

Les deux polluants les plus surveillés sont :

  • les oxydes d’azote (NOx) : ils sont produits par les moteurs. Le transport routier représente 47 % des émissions nationales de NOx. Ces gaz peuvent irriter les voies respiratoires et aggraver certaines maladies chroniques comme l’asthme ou la bronchite.
  • les particules fines (PM10 et PM2,5) : elles sont en partie rejetées à l’échappement, mais aussi dégagées par le freinage ou l’usure des pneus. Le transport est responsable de 10 % des émissions des particules fines de taille inférieure à 2,5 micromètres (PM2,5) en France (source : Citepa).

Selon Santé publique France , 40 000 décès pourraient être évités chaque année en France en réduisant l’exposition aux particules fines.

D’autres formes de pollution liées aux transports

Le transport ne pollue pas seulement l’air. Il est aussi responsable d’autres types de nuisances :

  • le bruit, notamment dans les zones urbaines denses ou le long des grands axes routiers ;
  • la dispersion de métaux dans l’environnement, comme le cuivre ou le zinc, issus du freinage ou de la corrosion des véhicules.

Ces pollutions affectent les milieux naturels, les sols, la qualité de l’eau, mais aussi la qualité de vie des habitants, en particulier dans les quartiers proches des grands axes de circulation. Selon l’Organisation mondiale de la santé, le bruit est ainsi la deuxième cause de problèmes de santé liés à l’environnement en Europe, derrière la pollution de l’air.

Des effets sur les sols et les ressources naturelles

Les transports ont aussi des impacts indirects, moins visibles, sur l’environnement :

  • l’artificialisation des sols : pour construire des routes, des parkings ou des voies ferrées, il faut transformer des sols naturels, agricoles ou forestiers en surfaces artificialisées. Cette transformation réduit la capacité des sols à absorber l’eau de pluie et peut contribuer à la perte de biodiversité ;
  • la fragmentation des espaces : les voies de circulations sont des barrières pour certaines espèces qui ne peuvent plus rejoindre leurs zones d’alimentation ou de reproduction. Pour part, de nombreux animaux sont percutés par les véhicules chaque année ;
  • l’utilisation de ressources naturelles : l’ensemble du secteur des transports consomme beaucoup de ressources naturelles : métaux, béton, carburants, etc. Ces ressources sont extraites, transformées, transportées, ce qui entraîne des impacts à l’échelle mondiale, bien au-delà du seul usage des véhicules.

Des pratiques de déplacement qui évoluent

Les habitudes de déplacement changent progressivement, sous l’effet de politiques publiques, d’innovations technologiques et de choix individuels. Certaines tendances récentes montrent des évolutions dans l’usage de la voiture, du vélo et des transports collectifs.

Le parc automobile change rapidement

En 2023, les voitures électriques et hybrides rechargeables ont représenté 26,2 % des immatriculations de voitures neuves, contre 2,9 % en 2019. À l’inverse, les voitures diesel représentent désormais moins de 10% des ventes, alors qu’elles dépassaient 70 % au début des années 2010 (source : SDES ).

Plusieurs raisons expliquent cette évolution :

  • les voitures électriques émettent peu de gaz à effet de serre et de particules fines à l’usage, ce qui attire certains acheteurs, notamment pour des usages fréquents ou urbains ;
  • des aides de l’État soutiennent cet achat, comme le bonus écologique ou la prime à la conversion ;
  • dans certaines villes, des réglementations limitent l’accès des voitures les plus polluantes.

Une pratique du vélo en hausse, mais encore limitée

Le vélo est encore peu utilisé, mais sa pratique progresse. En 2023, 4% des actifs déclaraient aller au travail à vélo, soit deux fois plus qu’en 2015 (source : SDES ). Cette progression reste majoritairement concentrée dans les villes, et dépend fortement de la qualité des aménagements cyclables (pistes cyclables, stationnement…).

Transports collectifs : une fréquentation minoritaire mais en progression

Si le transport intérieur de voyageurs est toujours largement dominé par les véhicules particuliers qui en représente 82 %, la part des transports ferrés est de 11 % et celle des transports collectifs routiers est de 5 %. Le transport aérien représente un peu plus de 1 % du transport intérieur de voyageurs.

Des inégalités d’accès aux modes de transport

L’accès aux différents modes de transport dépend fortement de la situation personnelle, du lieu d’habitation et du niveau de revenus. Ces inégalités influencent la façon dont chacun peut se déplacer, et l’impact de ces déplacements sur l’environnement.

Les choix de mobilité ne sont pas les mêmes pour tous. Ils varient selon le revenu, l’âge ou le lieu de vie.

Des écarts selon le niveau de revenu et le profil

Les ménages les plus modestes roulent souvent avec des véhicules plus anciens ou fonctionnant au diesel (source : SDES ), moins chers à l’achat mais souvent plus polluants. En 2022, les voitures électriques représentaient 11,1 % des achats de voitures neuves chez les ménages les moins aisés, contre 25,5 % chez les plus aisés (source : SDES ).

L’âge joue aussi un rôle : les 25-40 ans sont plus nombreux à choisir un véhicule électrique (27,1 % de leurs achats) que les plus de 65 ans (9,5 %)

L’équipement du logement est un autre facteur : installer une borne de recharge est plus facile dans une maison que dans un immeuble collectif.

Des différences selon le lieu d’habitation

Vivre dans une grande ville donne généralement un meilleur accès aux transports en commun ou aux pistes cyclables. À l’inverse, dans les zones rurales ou périurbaines, les habitants dépendent souvent de leur voiture pour se déplacer.

Les émissions des trajets domicile-travail sont 40 % plus faibles dans les communes où la majorité de la population peut accéder à pied à une station de métro ou de tramway (source : SDES ). Cela s’explique notamment par une utilisation plus fréquente des transports en commun dans ces territoires.

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