Aménagement

Le logement et ses conséquences sur l’environnement

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

Le logement a des effets sur l’environnement lors de sa construction, pendant son utilisation, et à cause de l’espace qu’il occupe. Il faut des ressources pour construire un logement, de l’énergie pour le faire fonctionner, et il modifie les sols pour longtemps. Les matériaux utilisés, leurs émissions de gaz à effet de serre ou la place que prennent les logements dans les villes et les campagnes, sont des questions de plus en plus importantes alors que le nombre de logements augmente en France.

En juillet 2023, la France comptait 38 millions de logements, soit 327 000 de plus qu’un an plus tôt (+ 0,87 %). Cette croissance continue s’explique par l’augmentation du nombre de ménages et la baisse de leur taille moyenne (source : SDES ).

Pourquoi le logement a des conséquences sur l’environnement ?

Le logement a un effet sur l’environnement à chaque étape : de la construction à la démolition, en passant par l’occupation et la rénovation.

  • Artificialisation des sols : la construction de logements contribue à transformer des espaces agricoles ou naturels en zones bâties.
  • Consommation de ressources : la construction de logements consomme des matériaux : sable, gravier, ciment, bois, métaux… Ces ressources sont extraites, transportées, transformées, ce qui mobilise de l’énergie et de l’eau. Les équipements du logement (mobilier, électroménagers, décoration, …) sont également consommateur de matériaux et une source de déchets.
  • Émissions de gaz à effet de serre et de polluants : le logement émet des gaz à effet de serre à plusieurs étapes. Pendant la construction, les matériaux utilisés comme le béton sont très émetteurs. Ensuite, pendant l’occupation, le chauffage et l’utilisation des équipements consomment de l’énergie. Selon les sources d’énergie utilisées, gaz, fioul, électricité, cela produit plus ou moins de gaz à effet de serre.

Le logement consomme des sols naturels et agricoles

Environ 25 000 hectares de surfaces naturelles, agricoles ou forestières ont été consommés en moyenne chaque année entre 2009 et 2022. Cela représente plus de 35 000 terrains de football ou deux fois et demi la surface de la ville de Paris par an. Parmi ces surfaces consommées, 63 % l’ont été pour l’habitat (source : Insee ).

65,5 % de la consommation d’espaces entre 2014 et 2020 a eu lieu dans les communes rurales, alors que ces dernières n’ont accueilli que 20,8 % des nouveaux habitants et 28,8 % des nouveaux ménages sur la période (source : Cerema).

En plus de contribuer à l’artificialisation des sols, cet éparpillement de l’habitat augmente les déplacements quotidiens des ménages à l’origine d’émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre.

Des conséquences sur les ressources dès la construction des logements

Construire un logement demande une grande quantité de matériaux. Il s’agit principalement de minéraux non métalliques, c’est-à-dire des ressources extraites du sol comme le sable, les graviers, les pierres ou les roches calcaires. Ces matériaux, aussi appelés granulats, servent notamment à fabriquer du béton, des mortiers, des briques ou des tuiles.

En 2022, la France a extrait 392 millions de tonnes de minéraux non métalliques, dont l’essentiel a été utilisé dans le bâtiment et les travaux publics (source : SDES ). Cette quantité représente près de 64% des ressources extraites du sol en France (en dehors de l’eau). Cela en fait la première catégorie de matières consommées, devant la biomasse (bois, produits agricoles) et les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz).

Ces matériaux sont majoritairement issus de carrières situées en France. Leur extraction, leur transformation et leur transport ont des effets importants sur l’environnement : modification des paysages, destruction d’habitats naturels, consommation d’eau, émissions de gaz à effet de serre, nuisances sonores et trafic routier accru.

Même si des efforts sont faits pour recycler les matériaux issus des chantiers, la part du recyclage reste limitée. En 2020, environ 29,6 millions de tonnes de granulats provenaient du recyclage, soit environ 9,8 % de la production issue des carrières (source : Union nationale des producteurs de granulats).

La consommation d’énergie des logements

L’occupation d’un logement entraîne une consommation d’énergie, principalement pour le chauffage, mais aussi pour la production d’eau chaude sanitaire, la cuisson, l’éclairage et l’utilisation des appareils électriques. La consommation d’énergie de la climatisation est encore assez faible, avec environ 1 % de la consommation totale des logements selon les méthodes de calcul utilisées. Mais elle augmente dans un contexte de réchauffement climatique et de recherche de confort l’été.

Le logement résidentiel représente :

  • environ 16% des émissions nationales de gaz à effet de serre (source : SDES / chiffres 2023) ;
  • et 30 % de l’énergie finale consommée en France (source : SDES / chiffres 2023).

Entre 2012 et 2022, la consommation d’énergie moyenne par mètre carré dans les résidences principales a diminué de 1,8 % par an, passant de 190 à 161 kilowattheures par mètre carré. C’est le niveau le plus bas enregistré depuis 1997 (source : SDES ).

Cette évolution est révélatrice de l’amélioration des performances des logements neufs, de la hausse du nombre de rénovations énergétiques, mais aussi de la réduction des surfaces chauffées et de l’évolution des comportements.

Le chauffage est le premier poste de consommation d’énergie. Il représente à lui seul plus des deux tiers de la consommation dans un logement.

Comment l’énergie est utilisée dans les logements en France (2023)

Répartition de la consommation finale d'énergie dans les logements (secteur résidentiel), corrigée des variations climatiques. Données pour l'année 2023.

Crédits : Commissariat général au développement durable

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Comment l’énergie est utilisée dans les logements en France (2023)

Répartition de la consommation finale d’énergie dans les logements (secteur résidentiel), corrigée des variations climatiques. Données pour l’année 2023.
Source : Bilan énergétique de la France pour 2023 (SDES)

Le schéma illustre la répartition de la consommation d’énergie dans les logements en fonction de son utilisation.

  • Chauffage : 69,2 %
  • Usages spécifiques de l’électricité (éclairage, électroménager et électronique) : 16,1 %
  • Eau chaude sanitaire (douches, bains, lavabos) : 9,1 %
  • Cuisson : 5,1 %
  • Climatisation : 0,5 %

La rénovation énergétique des logements

Cela passe par l’isolation des bâtiments, le remplacement des systèmes de chauffage ou l’installation d’une ventilation plus efficace. Ces travaux permettent de réduire la consommation d’énergie, d’améliorer le confort dans le logement avec une température plus stable et moins d’humidité, et de mieux maîtriser les dépenses.

La France s’est donnée pour objectif d’atteindre un parc de logements « basse consommation » d’ici 2050. Cela veut dire que d’ici là, l’ensemble des logements occupés devront consommer peu d’énergie pour le chauffage et l’eau chaude. La consommation des bâtiments dits « basse consommation » doit être inférieure ou égale à 80 kilowatt-heures d’énergie primaire par mètre carré.

Pour progresser vers cet objectif, les travaux de rénovation sont indispensables. Ils sont d’ailleurs en augmentation : en 2023, le montant des dépenses consacrées à l’entretien et à l’amélioration des logements a progressé de 6,6 % par rapport à l’année précédente (après + 12,1 % en 2022), une large part étant portée par les prix qui restent très dynamiques (+ 5,8 %, après + 9,8 %).
(source : SDES ).

Cette progression est soutenue par plusieurs aides publiques, comme :

  • MaPrimeRénov’, qui a permis de financer plus de 500 000 rénovations en 2023 (source : SDES ) ;
  • les certificats d’économies d’énergie ;
  • les aides de l’Anah, pour les ménages aux revenus modestes ;
  • ou encore la TVA réduite pour certains travaux.

Malgré ces efforts, une part importante des logements reste peu performante. La majorité est encore située dans les classes D, E, F ou G du diagnostic de performance énergétique (DPE). Les logements qui consomment le plus d’énergie, appelés « passoires énergétiques » (classes F ou G), représentaient 13,9 % des résidences principales, soit environ 4,2 millions de logements, en 2024. Et seules 7,2 % étaient classées A ou B (source : SDES ).

Répartition des logements par classe énergétique

Quelle est la performance énergétique des résidences principales ?

Crédits : Commissariat général au développement durable

Sources : Service des données et études statistiques Agrandir la figure 4757

Quelle est la performance énergétique des résidences principales ?
Données au 1er janvier 2025

La France compte 30,9 millions de résidences principales
Répartition par classe de DPE :

  • classe A : 3,3 % ;
  • classe B : 5,3 % ;
  • classe C : 27,2 % ;
  • classe D : 33,7 % ;
  • classe E : 17,8 % ;
  • classe F : 7,9 % ;
  • classe G : 4,8 %.

Les passoires énergétiques sont le regroupement des classes F et G.

Quels est le taux de passoires énergétiques parmi les résidences principales ?
12,7 % des résidences principales sont des passoires énergétiques (soit 3,9 millions de passoires).
Regardons selon leur statut d’occupation :

  • 13,8 % du parc locatif privé sont des passoires énergétiques (soit 1,1 million de passoires) ;
  • 14,0 % du parc des propriétaires occupants sont des passoires énergétiques (soit 2,5 millions de passoires) ;
  • 5,8 % du parc locatif social sont des passoires énergétiques (soit 0,3 million de passoires).

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