L’emploi sur le littoral en 2014 et son évolution depuis 1999
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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Analyse générale
En 2014, le taux de chômage des 15-64 ans est particulièrement fort sur les littoraux ultramarins, où il concerne près de 3 actifs sur 10 (31,4 %). Il varie de 1 à 2,5 du littoral breton (13,7 %) au littoral réunionnais (35,6 %). En métropole, il est plus modéré sur l’arc Atlantique que sur le pourtour méditerranéen et en Manche Est - mer du Nord. Les plus forts taux concernent le Pas-de-Calais et le Nord, l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Les plus faibles sont localisés dans le nord-ouest (Ille-et-Vilaine, Côtes-d’Armor, Finistère, Manche et Calvados) et en Corse-du-Sud.
En 2014, le taux de chômage des 15-64 ans est plus élevé dans les communes littorales que la moyenne nationale, 19,4 % contre 14,0 % soit près de 40 % de plus. Au sein du littoral, on note une forte différence entre la métropole et l’outre-mer. Sur les rivages métropolitains, le taux de chômage est de 16,1 %, soit 2 points de plus que la moyenne hexagonale. Il est extrêmement élevé dans les départements ultramarins, où il concerne plus de 3 actifs sur 10 (31,4 %).
Le taux de chômage des 15-64 ans est plutôt bas dans les communes de l’arrière-pays métropolitain (communes non littorales des cantons littoraux) : 11,7 %. C’est nettement moins que dans les communes littorales toutes proches. C’est également plus faible que la moyenne hexagonale et équivalent à la moyenne des couronnes périurbaines.
Le taux de chômage a baissé sur le littoral entre 1999 et 2014, malgré une légère augmentation sur les cinq dernières années. La diminution est de plus de 5 points en outre-mer et de 1,6 point sur le littoral métropolitain. Sur la même période, le chômage a augmenté sur l’ensemble du territoire hexagonal (+0,6 points). Les plus fortes baisses sont enregistrées pour les Antilles, la Réunion et le pourtour méditerranéen.
Analyse par façade
Sur les quatre façades maritimes hexagonales, le taux de chômage est plus fort que la moyenne métropolitaine. Il est élevé en Manche Est - mer du Nord et en Méditerranée et est plus modéré sur l’arc Atlantique, en Nord Atlantique - Manche Ouest, où il est proche de la moyenne métropolitaine, et en Sud Atlantique. Sur la période étudiée, de 1999 à 2014, le taux de chômage diminue nettement en Méditerranée (-3,2 points). Il stagne en Manche Est - mer du Nord et en Sud Atlantique, alors qu’il augmente légèrement en Nord Atlantique - Manche Ouest.
D’après le graphique représentant l’évolution du taux de chômage sur le littoral ultramarins, le taux de chômage est très élevé dans tous les départements ultramarins. Plus d’un tiers des 15-64 ans sont au chômage à la Réunion et à Mayotte. Ils sont près de 26 % en Martinique, 27 % en Guyane et près de 30 % en Guadeloupe. De 1999 à 2014, le taux de chômage diminue très sensiblement dans tous ces territoires, excepté en Guyane, où il ne baisse que légèrement.
Analyse croisée de l’évolution de la population active et de la population au chômage
Le littoral de Manche Est - mer du Nord se démarque assez nettement des autres littoraux. Le taux de chômage des 15-64 ans varie peu de 1999 à 2014 et la population active diminue ou augmente très peu. L’emploi y est peu dynamique. Dans les Antilles, les Bouches-du-Rhône et le Var, la population active augmente alors que le nombre de chômeurs diminue. L’emploi a été dynamique sur la période étudiée, les taux de chômage restant cependant assez élevés à très élevés sur ces littoraux en 2014 (voir partie suivante).
Pour les littoraux de Bretagne (Côtes-d’Armor, Finistère et Morbihan), la Vendée et les Landes, le nombre de chômeurs croit plus que la population active. Le taux de chômage augmente donc sur la période étudiée.
Pour les autres façades, dont l’essentiel des littoraux de Méditerranée (Corse, Occitanie, Alpes-Maritimes), mais également la Guyane, la Réunion, la Loire-Atlantique et les littoraux de Sud Atlantique (Pyrénées-Atlantiques, Gironde), la population active augmente modérément à nettement, de même que le nombre de chômeurs. Leur augmentation est cependant plus faible que celle de la population active et le taux de chômage diminue.
Détail du taux de chômage sur le littoral en 2014
Le taux de chômage varie de un à trois suivant les façades littorales départementales (si on ne tient pas compte de la courte façade de l’Eure sur l’estuaire de la Seine).
Les départements d’outre-mer ont les plus forts taux de chômage. Ils sont suivis de près par les départements de l’est de la façade Manche Est - mer du Nord (Pas-de-Calais, Nord et Seine-Maritime) et par le Roussillon (Aude et Pyrénées-Orientales). A l’opposé, les taux les plus faibles se concentrent dans le nord-ouest (Bretagne, Calvados et Manche) et en Corse-du-Sud.
Les littoraux de Sud Atlantique, du sud de la Bretagne (Morbihan et Loire-Atlantique), du Languedoc (Gard et Hérault) et de Provence-Alpes-Côte d’Azur sont dans une situation intermédiaire avec des taux de chômage supérieurs à la moyenne française mais plus faibles que les taux enregistrés dans la Nord ou la Seine-Maritime.
Concentration d’emploi et relations littoral / arrière-pays en métropole
Pour chaque façade littorale départementale (communes littorales et d’arrière-pays), on définit le ratio de concentration d’emploi R comme suit :
Nombre d’emplois sur le territoire étudié/ population active occupée et résidant dans le territoire étudié
Quand R est élevé, de nombreux actifs travaillent dans le territoire étudié et habitent ailleurs (pôle d’emploi). Quand R est faible, de nombreux actifs résident dans le territoire étudié mais travaillent ailleurs (communes résidentielles).
Le graphique reprend cet indicateur pour les communes littorales métropolitaines, en abscisse, et leur arrière-pays, en ordonnée, par façade littorale départementale. La façade littorale de l’Eure ne comprenant que deux communes rurales sur l’estuaire de la Seine, n’est pas traitée.
Ce ratio est toujours plus élevé sur le littoral que dans son arrière-pays. Le littoral peut donc globalement être considéré comme un pôle d’emploi et l’arrière-pays comme un pôle de résidence. Dans le détail, trois types de façades peuvent être déterminés.
Groupe 1 : littoral et arrière-pays moyennement attractifs pour l’emploi
Ce groupe est composé des façades littorales départementales de la Gironde, et des Landes, du Calvados, de l’Hérault, des Pyrénées-Orientales et du Gard. Le ratio de concentration d’emploi R y est inférieur à 1 sur le littoral comme dans l’arrière-pays. Ces littoraux sont caractérisés par la présence de grands pôles d’emploi dans les terres, non loin du littoral et où travaillent de nombreuses personnes résidant en bord de mer. On peut citer les agglomérations de Bordeaux, Caen, Perpignan, Béziers et Montpellier.
Groupe 2 : littoral attractif pour l’emploi en opposition à l’arrière-pays
Le ratio R est élevé en bord de mer et faible à très faible dans l’arrière-pays. Ce groupe comprend le Nord, l’Aude, la Corse, les Alpes-Maritimes, la Loire-Atlantique, le Morbihan et les Pyrénées-Atlantiques. Touristiques et/ou urbanisées, ces façades littorales comprennent toutes des pôles d’emploi importants sur le littoral comme Dunkerque-Calais, Saint-Nazaire, l’agglomération niçoise, Ajaccio ou Bastia. L’arrière-pays littoral y a une vocation résidentielle. Les actifs y résidant travaillent sur le littoral ou dans des pôles d’emploi situés dans les terres comme Nantes.
Groupe 3 : littoral et arrière-pays plutôt attractifs
Ce groupe est caractérisé par un ratio R élevé en bord de mer et moyen dans l’arrière-pays. Ce groupe est surtout composé de littoraux des façades Manche Est – mer du Nord et atlantique : Pas-de-Calais, Seine-Maritime, Manche, Bretagne (hors Morbihan), Vendée et Charente-Maritime, Var. Pour ce département méditerranéen, cela pourrait indiquer un basculement progressif de nombreux emplois dans l’arrière-pays où les nouvelles entreprises s’installent, le foncier du bord de mer devenant rare et cher (Insee Paca). Pour les autres littoraux, cela peut s’expliquer par le maintien de tissus agricoles et industriels sur des territoires maritimes (communes littorales et arrière-pays) qui ne sont pas uniquement tournés vers l’économie résidentielle.
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