Économie

L’insertion professionnelle des jeunes ayant suivi une formation initiale en environnement en 2010 – Situation en 2013

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Le dispositif d’enquêtes « Génération » a été mis en place par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) pour étudier l’accès à l’emploi des jeunes sortants du système éducatif et leur parcours professionnel durant leurs premières années de vie active. Les formations environnementales font l’objet d’une extension dans le champ de l’enquête depuis « Génération 2004 ». Elles sont analysées par le Service de l’Observation et des Statistiques (SOeS).

Ce dispositif propose un questionnement, une méthodologie et un cadre d’analyse homogène pour tous, quels que soient le parcours scolaire, les diplômes préparés, les domaines d’études et les voies de formation. Il permet donc de comparer et d’évaluer l’impact de ces différentes caractéristiques sur les variations observées au cours des premières années de vie active :

  • qui accède rapidement à un emploi ? qui reste durablement au chômage ?
  • à quel type d’emploi accède-t-on ? à quel niveau de rémunération ?
  • étudier dans l’environnement favorise-t-il l’insertion professionnelle ?
  • etc.

Les « générations » sont par ailleurs construites en fonction de la date de sortie de formation. Les jeunes arrivent ainsi dans un contexte de marché du travail identique pour tous.

Depuis 2008, la conjoncture économique difficile affecte le marché du travail marqué par une augmentation du taux de chômage. Deux « Générations » d’enquêtés (2007 et 2010) ont été particulièrement exposées.

L’insertion professionnelle des jeunes sortis d’une formation initiale en environnement en 2010

En 2010, environ 668 000 jeunes ont quitté pour la première fois le système éducatif en France métropolitaine, après avoir suivi une formation allant du niveau V (CAP, BEP) au niveau I (master, diplôme d’ingénieur). Parmi eux, 22 541 jeunes ont suivi une formation initiale en environnement, soit 3,4 % de l’ensemble des sortants.
En 2013, ils sont interrogés afin qu’ils décrivent leur parcours professionnel depuis leur arrivée sur le marché du travail et la situation qu’ils occupent en termes d’emploi.

La spécialité de formation demeure le principal déterminant à l’insertion professionnelle…

Les domaines de formation « prévention et réduction des pollutions, nuisances et risques » et « maîtrise de l’énergie et énergies renouvelables » sont les plus favorables à l’insertion professionnelle. Sur le plan des trajectoires professionnelles, avoir préparé un diplôme en prévention des pollutions facilite l’accès durable à l’emploi. Les sortants de ce type de formation sont 71 % à accéder durablement à l’emploi ; ils attendent par ailleurs moins longtemps que les autres avant de trouver leur premier emploi (3,3 mois) et restent également moins longtemps au chômage (5,7 mois).

Avoir préparé un diplôme dans le domaine de l’énergie offre plus de chances d’être en situation d’emploi après trois ans de vie active et d’occuper un emploi à durée indéterminée ; 80 % des jeunes « formés » dans le domaine de l’énergie travaillent en 2013 (soit 8 points de plus que la moyenne). Parmi eux, 72 % occupent un emploi à durée indéterminée -EDI- (+14 points par rapport à la moyenne) et seulement 9 % exercent un emploi à durée déterminée -EDD- (-15 points).

Trajectoires professionnelles sur les trois premières années de vie active des jeunes sortis d’une formation environnementale en 2010, selon la spécialité (en %)
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Note : sortie d’emploi vers le chômage ou l’inactivité ; maintien aux marges de l’emploi = chômage durable/récurrent ou inactivité durable.

Champ : France métropolitaine. Diplôme préparé en 2009-2010

Source : Céreq, enquête 2013 auprès de la « Génération 2010 »

Traitement : SOeS, 2014/2015

… mais l’insertion professionnelle revêt des réalités différentes

L’insertion professionnelle des jeunes issus des formations environnementales est à nuancer selon le niveau du diplôme préparé, selon s’il s’agit d’une femme ou d’un homme, ou bien si la formation a été suivie en apprentissage ou non.

D’une façon générale, l’insertion est d’autant plus aisée que le niveau de diplôme préparé s’élève. En l’occurrence, qu’il s’agisse de formations environnementales ou non, avoir préparé un diplôme de type CAP/BEP offre le moins de chance de connaître une insertion favorable (comparé aux diplômes de l’enseignement supérieur). Les parcours professionnels des jeunes sortis d’une formation environnementale de niveau BEP/CAP sont en effet les plus difficiles : seuls 45 % accèdent durablement à l’emploi (c’est 13 points de moins que la moyenne) et 23 % connaissent un chômage durable ou récurrent avec une durée moyenne du chômage de 13 mois (soit 6 mois de plus que la moyenne). En 2013, 41 % sont au chômage (soit 23 points de plus). La particularité des formations environnementales concerne l’insertion plus favorable pour les sortants ayant préparé un diplôme de niveau Bac + 3 (licence professionnelle en grande partie) ou de niveau Bac + 2 (BTS/DUT) par rapport à un Bac + 4 et plus.

Une femme arrivée sur le marché du travail en 2010 après avoir suivi une formation environnementale a moins de chance de s’insérer dans la vie active qu’un homme. Quel que soit le domaine de formation (environnement ou non), les hommes s’insèrent plus efficacement dans la vie active. Dans le domaine de l’environnement, les femmes sont moins nombreuses à accéder durablement à l’emploi (54 % contre 60 %) et à travailler après trois années passées sur le marché du travail (7 points d’écart). Les périodes de chômage ou d’inactivité durable les concernent davantage (12 % contre 9 %), tout comme les contrats précaires (contrat aidé, EDD).

L’apprentissage influe favorablement sur le niveau d’insertion, que le jeune ait étudié dans le domaine de l’environnement ou non. Sur le plan des parcours professionnels, les apprentis de l’environnement ont plus de chance de connaître une trajectoire d’accès durable à l’emploi qu’un jeune ayant suivi sa formation par la voie « classique » ; ils trouvent leur premier emploi en moins de trois mois en moyenne (contre 4,5 mois). Ils sont également moins exposés au risque de chômage durable ou récurrent. Plus des trois quarts travaillent trois ans après leur sortie du système éducatif ; c’est 7 points de plus que pour les non apprentis. Parmi eux, 65 % occupent un emploi à durée indéterminée (soit 9 points de plus).

Les chances d’insertion pour la « Génération 2010 » sont un peu plus faibles pour les jeunes ayant suivi une formation environnementale…

Du point de vue des parcours professionnels, la formation environnementale offre 25 % de chance en moins d’accéder durablement à l’emploi par rapport à un jeune ayant étudié dans un autre domaine. Quantitativement, 58 % des jeunes issus des formations environnementales en 2010 accèdent durablement à l’emploi (contre 60 % pour les autres) ; ils sont presqu’autant à avoir connu un chômage durable ou récurrent (8 %). Quant aux conditions d’emploi, un sortant d’une formation environnementale a 16 % de chance en moins d’occuper un EDI et 9 % de chance en moins de gagner plus de 1 400 euros par mois. Quant à la probabilité d’être en situation d’emploi trois ans après leur sortie du système éducatif, un jeune ayant préparé un diplôme en environnement a quasiment autant de chance que celui ayant suivi une formation dans un autre domaine.

… ces mêmes jeunes semblent cependant résister un peu mieux, sur la durée, à la dégradation du marché du travail, par rapport aux sortants des autres formations

Qu’ils aient étudié dans le domaine de l’environnement ou non, les jeunes de la « Génération 2010 » sont moins nombreux à accéder durablement à l’emploi par rapport à ceux de la « Génération 2007 ». Les périodes de chômage durable sont toutefois moins fréquentes pour les jeunes de l’environnement (-3 points entre les deux générations contre + 2 points pour les autres). Ces derniers attendent également un peu moins de temps avant de trouver leur premier emploi par rapport à la « Génération 2004 » (-17 %), au contraire des sortants des autres formations (+ 2 %). Ils restent aussi moins longtemps au chômage qu’en 2004-2007 tandis que les autres voient leur durée moyenne du chômage s’élever (+21 %).

Trois ans après la sortie du système éducatif, on observe une augmentation continue du nombre de sortants de formations non environnementales au chômage depuis « Génération 2004 » (+6 points) et une baisse de la part des jeunes en emploi (-8 points). Pour les « formés » en environnement, les effets de la dégradation du marché du travail sont plus visibles entre les « Générations 2007 » et « 2010 » tout en restant moins marqués par rapport aux autres.

Pour autant, il est difficile d’en conclure que l’environnement est un domaine d’études qui permet de faire face à la dégradation du marché du travail.

Comparaisons des indicateurs d’insertion des jeunes sortis de formations en 2010 avec les « Générations 2004 » et « 2007 »
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nd : non disponible.
Note : aucun jeune ayant préparé une formation en environnement de niveau Bac n’est sorti du système éducatif en 2004. Pour pouvoir comparer les typologies de trajectoires (propres à chaque enquête) d’une génération à l’autre, il est nécessaire d’appliquer la même typologie, en l’occurrence celle de 2010, aux échantillons des enquêtes précédentes. Les données à disposition ne nous ont pas permis d’appliquer les typologies 2010 sur la « Génération 2004 ».

Avertissement : afin d’assurer la comparaison par niveau entre les formations environnementales et les autres, ces dernières ont été reclassées manuellement selon la variable « diplôme préparé ».

Champ : France métropolitaine, résultats selon le diplôme préparé, sans la catégorie « Autres » (sortants de sections spécialisées telles que SEGPA, CLIPPA, CIPPA…), excepté pour les chiffres suivis d’un astérisque

Source : Céreq, enquête 2013 auprès de la « Génération 2010 », enquête 2010 auprès de la « Génération 2007 », enquête 2007 auprès de la « Génération 2004 »

Traitement : SOeS, 2014/2015

Les jeunes formés dans le domaine de l’environnement exercent-ils un métier environnemental ?

Avoir suivi une formation initiale en environnement est déterminant pour l’exercice d’une profession spécifiquement environnementale (appelée « profession verte ») ou dont le contenu évolue pour intégrer les problématiques environnementales (appelée « profession verdissante).

Un vaste panel de professions sont exercées par les jeunes issus des formations environnementales. En 2013, moins d’un sur deux occupe une profession verte ou verdissante (41 % contre 17 % pour les jeunes ayant étudié dans un domaine différent de l’environnement). Parmi eux, 6 % exercent une profession verte. Cela concerne particulièrement ceux formés dans les domaines de la prévention des pollutions et de la gestion sociétale de l’environnement. Seulement 8 % des jeunes ayant suivi une formation en protection de la nature occupent un métier spécifiquement environnemental. Les jeunes formés en environnement sont également 35 % à occuper une profession verdissante en 2013. Les domaines de formation « aménagement du territoire » et « énergie » sont caractéristiques : respectivement 45 % et 43 % des jeunes ayant suivi une formation dans ces domaines exercent une profession verdissante en 2013.

Méthodologie

Au printemps 2013, le Céreq a interrogé un échantillon national de jeunes sortis de formation initiale en 2009-2010 sur leurs premiers pas dans la vie active. Les 33 500 jeunes qui ont répondu sont représentatifs des 708 000 (France entière) qui, cette année-là, ont quitté pour la première fois le système éducatif, à tous les niveaux de formation. Parmi eux, environ 23 000 ont suivi une formation environnementale (France entière). Pour la première fois, les jeunes sortants des établissements d’outre-mer ont été interrogés.

Le dispositif d’enquêtes « Génération » du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) a été mis en place en 1992 pour étudier l’accès à l’emploi des jeunes sortants du système éducatif, leur parcours professionnel durant leurs premières années de vie active. Elles permettent notamment de construire des typologies d’insertion et de produire des indicateurs (taux d’emploi, taux de chômage) selon le niveau de formation, les formations suivies… L’environnement bénéficie d’extensions dans le champ de l’enquête depuis « Génération 2004 », extensions exploitées par le SOeS. Deux enquêtes ont ainsi permis de décrire l’insertion des jeunes issus des formations environnementales ; « Génération 2010 » est la troisième.

L’enquête « Génération 2010 » étudie ainsi l’accès à l’emploi des jeunes de l’environnement sortis de formation en 2010 et leurs trajectoires professionnelles sur la période 2010-2013. Neuf trajectoires professionnelles types d’entrée dans la vie active ont été identifiées pour cette enquête. Elles sont regroupées en cinq catégories pour faciliter l’analyse : accès durable à l’emploi, accès progressif à l’emploi, sortie d’emploi, maintien aux marges de l’emploi, retour à la formation. À noter que les typologies de trajectoires sont construites statistiquement à partir des situations mensuelles d’activité. Elles ne sont pas directement comparables avec celles construites sur les générations précédentes. Pour comparer les trois générations entre elles (2004, 2007, 2010), les typologies construites à partir de « Génération 2010 » doivent être appliquées aux échantillons des deux précédentes enquêtes.

L’enquête « Génération 2010 » présente une nouveauté : des questions d’opinion spécifiques ont été intégrées au questionnaire posé aux jeunes sortants de formations environnementales. Ces questions ont porté sur leurs perceptions par rapport aux débouchés de leur formation, leur opinion quant au développement futur des métiers verts, sur leur motivation d’entrée dans la formation. Une dernière question plus « générique » a permis d’identifier les problèmes environnementaux les plus préoccupants à leurs yeux.

Avertissement
L’insertion des jeunes issus d’une formation environnementale a été analysée selon le diplôme préparé en 2009-2010, qu’ils aient obtenu ou non leur diplôme. Pour permettre la comparaison des indicateurs d’insertion avec les autres générations, le champ de cette étude porte sur les données France métropolitaine. De même, les sortants de sections spécialisées (SEGPA, CLIPPA…) du champ « non environnement » ont été exclus de l’analyse. Afin d’assurer la comparaison par niveau entre les formations environnementales et les autres, ces dernières ont été reclassées manuellement selon la variable « diplôme préparé ». Compte tenu du champ de l’étude, les résultats ne sont pas directement comparables avec ceux publiés par le Céreq.

Les déterminants de l’insertion professionnelle sont définis à partir des régressions logistiques. Différentes variables sont expliquées (accès durable à l’emploi, chômage durable et récurrent, situation d’emploi à la date de l’enquête, obtention d’un emploi à durée indéterminée, avoir un salaire supérieur à 1 400 euros par mois) au regard de plusieurs variables explicatives (sexe, niveau du diplôme préparé, obtention du diplôme, voie de formation, type de formation). Les résultats sont décrits « toutes choses égales par ailleurs ».

À noter également que les résultats de l’enquête sont dépendants de la liste des formations environnementales fournies par le SOeS au Céreq, ainsi que de leur classement par niveau et domaine.

Les diplômes par niveau de formation
Niveau I : diplômes de niveau Bac + 4 et plus (master 1 et 2, doctorat, diplôme d’ingénieur) ;
Niveau II : diplômes de niveau Bac + 3 (licence généraliste, licence professionnelle) ;
Niveau III : diplômes de niveau Bac + 2 (BTS, DUT) ;
Niveau IV : diplômes de niveau Bac (Bac technologique, Bac professionnel, brevet professionnel, brevet de technicien, mention complémentaire) ;
Niveau V : diplômes de niveau inférieur au Bac (BEP, CAP, brevet professionnel agricole).

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