Le climat évolue, à la fois du fait de sa variabilité naturelle et des activités humaines. Pour suivre précisément cette évolution, Météo-France a actualisé en juin 2022 les « normales climatiques » qui lui servent de références, notamment en matière de températures, comme il le fait tous les dix ans.
Le climat évolue selon des échelles de temps décennales à centennales. Pour l’étudier sur une année donnée, on le compare aux valeurs moyennes des trois décennies qui précèdent : c’est ce qu’on appelle les normales climatiques. En 2021, Météo-France, comme la plupart des services météorologiques dans le monde, a donc entrepris de calculer les nouvelles normales sur la période 1991-2020, conformément aux règles de l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM). Ce calcul concerne toutes les variables du climat (température, précipitation, vent, ensoleillement…), mais aussi de nombreux autres indicateurs.
Ainsi, la moyenne des températures calculée en France sur 30 ans, sur la période 1991-2020, s’établit pratiquement à 13 °C (12,97 °C) en hausse de +0,42 °C par rapport à 1981-2010. Depuis 1900, la température moyenne en France a augmenté de +1,7 °C. Chaque décennie depuis 1970 est plus chaude que la précédente. Ces dix dernières années, durant la période 2011-2020, la hausse atteint +0,6 °C par rapport à 2001-2010 ce qui marque la plus forte progression observée entre deux décennies en France depuis 1900.
Le constat est alarmant : un décalage du climat s’opère nettement sur les 30 dernières années. Le nord du pays connaît aujourd’hui un climat proche de celui de l’ouest dans la France d’il y a trente ans. Strasbourg a le climat de Lyon des années 70, Lille celui de Rennes …
S’agissant des précipitations, les nouvelles normales de cumul annuel moyen sont stables (935 mm sur 1981-2010, autant sur 1991-2020) mais derrière ce chiffre se cachent de fortes disparités saisonnières et régionales. En hiver, la moitié sud du pays est plus arrosée qu’auparavant, la moitié nord plus sèche. Au printemps, les conditions sont plus sèches sur l’ensemble du pays. À l’automne, les précipitations sont plus importantes partout au sud de la Seine, notamment près de la Méditerranée.