La terre crue, une alternative au béton ?

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Le béton, premier matériau de construction, est décrié pour sa lourde empreinte carbone, ce qui justifie la recherche de matières premières alternatives plus durables. La terre crue, matériau ancestral, fait partie des meilleurs « candidats ».

Le béton, apprécié depuis l’Antiquité, présente des qualités indéniables de construction. Cependant, il est responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’industrie française, ce qui le place en termes de pollution à un niveau comparable au secteur de la chimie. La filière du béton s’engage depuis plusieurs années à diminuer la pollution générée à la fois par la fabrication et la vie de ce matériau. Mais parallèlement, il est nécessaire d’envisager le développement et la diversification des matériaux de construction.

C’est précisément l’un des objectifs du plan de relance 2020-2022 mis en œuvre à la suite de la crise du Covid. Celui-ci prévoit de valoriser les filières de matériaux de construction biosourcés (bois, pailles, lin, …) et géosourcés (terres crues, pierres sèches). Grâce à leurs propriétés « respirantes », à leur qualité d’isolation phonique et au confort hygrothermique (atténuation des effets des variations de température et d’humidité de l’air extérieur) qu’ils procurent, ces matériaux peuvent répondre aux besoins des constructions modernes. Autre avantage : ils présentent une empreinte carbone très faible (mais variable en fonction des distances de transport entre les sites de construction et d’approvisionnement en matériaux bio- ou géo-sourcés, du niveau de transformation de ces matériaux, de la présence ou non d’autres matériaux comme le ciment et du degré de mécanisation des chantiers de construction).

La terre crue possède deux autres avantages majeurs : sa totale réversibilité (elle peut être remodelée, réutilisée, presque infiniment en conservant toujours les propriétés du matériau initial) et son ubiquité (la terre adéquate se retrouve presque partout). Tout cela en fait un des matériaux les plus prometteurs pour la construction de demain, en combinaison avec d’autres matériaux bio- et géo-sourcés disponibles localement.

Les usages de la terre crue sont variés, allant de l’enduit de construction à la brique séchée. La filière est forte d’un important patrimoine bâti, associé à une diversité de procédés constructifs (adobe, bauge, pisé, torchis, par exemple). Son développement se heurte toutefois à de multiples freins, culturels, techniques et assurantiels en particulier. Les professionnels de la terre crue se sont regroupés en 2021 dans le cadre d’un projet national, avec l’ambition de lever ces principaux freins.

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Photo proche avec maçon
Chantier à Lyon ; Clément Vergely Architecte

Crédit photo : Nicolas Meunier

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