La fourmi électrique, espèce exotique envahissante, détectée dans le sud de la France

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Détectée pour la première fois en septembre dernier en métropole, dans une résidence varoise du bord de mer, la fourmi électrique, espèce exotique envahissante, représente une menace pour la biodiversité.

Originaire d’Amérique du Sud et déjà introduite dans de nombreux pays (États-Unis, Chine, Australie, Israël, etc.), la fourmi électrique (Wasmannia auropunctata) est considérée comme l’une des trois fourmis les plus envahissantes au monde. Elle fait l’objet aujourd’hui d’une grande vigilance des pouvoirs publics au niveau national. Alors qu’elle n’avait jusqu’à présent été découverte, de façon permanente, qu’une seule fois sur le continent européen (en Espagne en 2016), l’espèce a formellement été identifiée en métropole par l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie de l’Université d’Avignon en septembre 2022. Cette découverte inquiète l’ensemble de la communauté scientifique.

Probablement introduite lors d’un transport de plantes, la fourmi électrique a été identifiée à Toulon (Var) dans une résidence dont elle a envahi depuis les alentours (plus de 5 000 m2). Face à cette dynamique de propagation, qui a produit une « super-colonie », les scientifiques s’accordent à dire que l’espèce devait être présente sur le territoire depuis plus d’un an. L’urbanisation et les terrains agricoles pourraient expliquer l’installation de cette espèce. Sa capacité d’adaptation au climat méditerranéen peut être également un facteur favorisant sa propagation.

Bien que microscopique (environ 1,5 mm), cette espèce représente une menace pour la biodiversité. Son caractère invasif lié à son mode de reproduction unique (forme de clonage sans fécondation par une fourmi mâle) lui permet de se propager rapidement et d’affecter la majorité des écosystèmes terrestres. La « petite fourmi de feu » - autre nom donné à cette espèce - peut également se montrer très agressive, pouvant anéantir certaines populations d’insectes, comme c’est le cas dans les forêts qu’elle a colonisées en Nouvelle-Calédonie. En modifiant les ressources alimentaires disponibles, elle déséquilibre, par ailleurs, la chaîne trophique. Les animaux domestiques peuvent aussi être affectés (risques de cécité). En outre, elle présente un danger certain pour la santé humaine en raison de sa piqûre douloureuse et des complications qu’elle peut engendrer, mais aussi face aux risques de chocs anaphylactiques chez les personnes allergiques. Enfin, elle nécessite de mobiliser des moyens financiers considérables pour l’éradiquer (en Australie, on estime les dépenses à 30 millions de dollars par an).

Devant l’ampleur du phénomène, l’espèce a fait l’objet d’un classement en août 2022 sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes de l’Union européenne. Une sensibilisation similaire à celle faite pour le moustique-tigre de l’ensemble des acteurs, pour délimiter rapidement la zone d’invasion, est préconisée. L’État dispose d’un délai de trois mois à partir de la détection de l’espèce envahissante pour établir un plan d’éradication.

Rappelons que depuis 1983, un département de métropole compte en moyenne 11 espèces exotiques envahissantes de plus tous les dix ans.

Crédits : Crédits photo : C.Jacq Agrandir la figure 3323
La fourmi électrique. Crédits photo : C.Jacq

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