Comment mesurer la toxicité des mélanges de polluants dans l’eau  ?

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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La pollution chimique des cours d’eau et des plans d’eau constitue une menace pour la production d’eau potable, la santé humaine et la biodiversité. Si de nombreux polluants font l’objet d’un suivi, l’intensité des pressions toxiques due à leur présence simultanée en grand nombre est encore peu documentée. Un nouvel indice devrait permettre d’améliorer cette connaissance : l’indice des pressions toxiques cumulées (IPTC).

Principalement issus de l’agriculture, de l’industrie et des usages domestiques, de nombreux polluants chimiques sont suivis pour observer l’évolution de la qualité des eaux de surface. Sur les vingt dernières années, on observe des tendances contrastées :

  • les concentrations de polluants dans l’eau baissent pour l’azote ammoniacal (- 61 %) et le phosphore (- 53 %) entre 2000 et 2020,
  • elles augmentent (+ 6 %) pour les nitrates.

Mais comment mesurer l’intensité des pressions exercées par les cocktails de substances toxiques  ?

Un indice des pressions toxiques cumulées (IPTC) est calculé par le service des données et études statistiques du ministère en charge de la Transition écologique. Il complète le suivi des principaux polluants et permet d’évaluer l’intensité des pressions toxiques cumulées qu’un cocktail de substances chimiques exerce sur les organismes aquatiques. Il est calculé pour un mélange de 64 pesticides et 15 autres substances dangereuses.

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La pollution chimique des cours d’eau : un nouvel indice pour mesurer l’effet cocktail des polluants

Un nouvel indice, l’IPTC, mesure l’intensité des pressions toxiques cumulées qu’un cocktail de substances exerce sur les organismes aquatiques. L’IPTC est « fort » quand il dépasse 1. Dans ce cas, des effets néfastes sur l’environnement sont possibles ou hautement probables.

L’IPTC est fort sur 50 % des stations de surveillance pour les pesticides (IPTC calculé sur 64 pesticides) et est fort sur 70 % des stations de surveillance pour les autres substances dangereuses, telles que HAP, COV, etc. (IPTC calculé pour 15 autres substances dangereuses).

Évolution du nombre de stations dont l’IPTC est fort entre 2008 et 2020 :

  • Pesticides : - 10 %
    Principale source : agriculture
  • Autres substances dangereuses : - 38 % (évolution stable)
    Principales sources : résidentiel, industrie, transports

Évolution de la part des stations dont l’IPTC est supérieur à 1 pour les pesticides et les autres substances dangereuses entre les période 2008-2010 et 2018-2020 :

Globalement, les situations sont plus dégradées au Nord qu’au Sud depuis 2008.

Évolution des concentrations de 3 polluants dans l’eau entre 2000 et 2020 :

  • Azote ammoniacal (NH4+) : - 61 %
    Principales sources : agriculture, résidentiel
  • Nitrate (NO3-) : + 6 %
    Principale source : agriculture
  • Phosphore (P) : - 53 %
    Principales sources : agriculture, résidentiel, industrie

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