Métaux lourds : cadmium, mercure et plomb
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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Des métaux toxiques aux usages multiples
Rarement trouvé seul à l’état naturel, le cadmium est généralement associé à d’autres métaux dans des minerais. Il peut également provenir de procédés de métallurgie, de l’incinération des déchets et des engrais phosphorés. Ses utilisations sont nombreuses : traitement anticorrosion des alliages, fabrication de plastiques, de batteries rechargeables, de colorants ou de produits électroniques, etc.
Le mercure se présente sous forme liquide et est facilement volatil dans des conditions normales de température et de pression. Il peut être d’origine naturelle (volcanisme, lessivage des sols) ou anthropique (métallurgie, combustion du charbon, incinération des déchets, fabrication de chlore, piles et lampes, etc.).
Présent dans les sols et la croûte terrestre, le plomb est surtout extrait d’un minerai, la galène. Ses utilisations sont nombreuses : batteries, grenaille de chasse, céramiques, peintures, fusibles, etc. Il est devenu aujourd’hui l’un des principaux contaminants toxiques de l’environnement.
Cadmium, plomb et mercure sont présents dans toute la biosphère. Leur temps de séjour, leur mobilité et leur biodisponibilité dépendent de nombreux processus biologiques, chimiques et physiques.
Ces métaux font l’objet d’une surveillance particulière en raison des risques qu’ils présentent pour la santé humaine. Chacun d’entre eux a fait l’objet d’une classification par le CIRC :
- cancérogène pour le cadmium et ses composés (groupe 1) ;
- cancérogène probable pour le plomb inorganique (groupe 2A) ;
- cancérogène possible pour le méthylmercure (groupe 2B).
L’exposition par voie orale à de fortes doses de cadmium peut provoquer une grave irritation gastro-intestinale et d’importants effets sur les reins. L’exposition chronique par inhalation a été associée à des effets sur les poumons, notamment l’emphysème, ainsi que sur les reins. Il peut également causer une atteinte osseuse.
Une fois dans l’organisme, le plomb se retrouve dans le sang et se fixe sur les tissus mous (foie, rate, reins, moelle osseuse, système nerveux) puis s’accumule dans le système osseux. Le principal organe cible est le système nerveux central, en particulier chez le fœtus et le jeune enfant.
Le mercure est considéré par l’OMS comme l’un des « dix produits chimiques gravement préoccupants pour la santé publique ». Le mercure inorganique touche particulièrement les reins. Le méthylmercure est neurotoxique dans le cadre d’une exposition chronique. Une imprégnation élevée peut entraîner des troubles de l’équilibre et de la marche ainsi que des problèmes auditifs ou visuels. Chez les enfants, on peut observer des retards psychomoteurs, de croissance et de l’acquisition du langage. Cette forme de mercure est aussi fœtotoxique.
Diminution des contaminations environnementales
Globalement, les rejets de ces trois métaux par les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) les plus polluantes ont diminué (période d’étude 2004-2016 pour les rejets dans l’eau et 2010-2015 pour les rejets dans l’air). Les rejets annuels dans l’eau (moyenne 2011-2015) sont de moins d’une tonne (t) pour le cadmium, 0,3 tonne pour le mercure et 13 t pour le plomb. Plus élevées, les émissions dans l’air pour ces trois métaux sont respectivement de 1,5 t, 3 t et plus de 30 t.
Toutes sources de pollution confondues, de 2000 à 2016, les émissions dans l’air de ces polluants ont chuté : - 81 % pour le cadmium, - 70 % pour le mercure et - 61 % pour le plomb. Ceci s’explique, entre autres, par le durcissement des exigences réglementaires sur le traitement des émissions atmosphériques des usines d’incinération de déchets ménagers, l’amélioration des procédés chimiques de traitement et la mise en place de dépoussiéreurs.
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