Pollution de l’air extérieur et santé
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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Les effets de la pollution de l’air extérieur sur la santé humaine ne sont plus à démontrer. L’OMS a notamment défini des seuils de concentrations de polluants pour la protection de la santé. Néanmoins, il n’existe pas de seuil en deçà duquel aucun effet sur la santé n’est observé. En 2018, l’Agence européenne pour l’environnement évalue à 391 000 le nombre annuel de décès prématurés dans les pays de l’Union européenne du fait de la présence de particules de diamètre inférieur à 2,5 µm dans l’air extérieur. La France n’est pas épargnée par ce fléau, avec une estimation de Santé publique France avoisinant 48 000 décès prématurés.
Une pluralité de substances présentes dans l’atmosphère, aux effets néfastes pour la santé
Les phénomènes naturels (éruptions volcaniques, brumes de sable, incendies de forêts, etc.) et les activités humaines (industries, transports, agriculture, chauffage résidentiel, etc.) sont à l’origine d’émissions de gaz et de particules dans l’atmosphère. Une fois libérées dans l’air, ces substances évoluent dans l’atmosphère sous l’effet des conditions météorologiques et peuvent subir des transformations par réactions chimiques.
Il existe ainsi des polluants dits "primaires" qui sont émis directement dans l’air (monoxyde d’azote –NO, dioxyde d’azote –NO2, dioxyde de soufre –SO2, monoxyde de carbone –CO, poussières et particules, métaux lourds, composés organiques volatils –COV, hydrocarbures aromatiques polycycliques –HAP, pesticides, etc.) et des polluants "secondaires" issus de transformations physico-chimiques de gaz ou de particules sous l’effet de conditions météorologiques particulières (ozone –O3, NO2, particules, etc.). Ces substances sont susceptibles de pénétrer le corps humain après avoir été respirées et peuvent affecter la santé.
Face aux impacts sanitaires et économiques de la pollution de l’air, la communauté internationale a adopté en 2015 les objectifs de développement durable. Elle s’est ainsi accordée pour réduire, d’ici 2030, l’impact de la pollution de l’air dans les villes et diminuer nettement le nombre de décès et de maladies dus à des substances chimiques dangereuses et à la contamination de l’air. Cette orientation fait écho au niveau toujours élevé de préoccupation vis-à-vis de la pollution de l’air qu’expriment les Français depuis plusieurs années et renforce les dispositifs nationaux existants.
Des polluants sous surveillance
En application de la réglementation en vigueur, la présence de plusieurs polluants dans l’air extérieur (SO2, NO2, NOx, O3, benzène, particules, CO, plomb, arsenic, cadmium, nickel, mercure et HAP) est suivie en continu sur tout le territoire national. D’autres substances font également l’objet d’une surveillance spécifique dans des zones pouvant présenter des risques : composés odorants, polluants issus d’activités spécifiques telles que l’agriculture ou le traitement des déchets. Par ailleurs, suite à des recommandations de l’ANSES en 2017 pour la mise en œuvre d’une surveillance nationale des pesticides dans l’air ambiant, une campagne nationale expérimentale de mesures est actuellement en cours.
En complément des mesures prises au niveau national, les territoires sont également invités à élaborer des plans de protection de l’air visant à définir des actions susceptibles de réduire les rejets de polluants dans l’air (industrie, transport de marchandises, mobilité des personnes, brûlage de déchets verts, chauffage au bois, etc.).
Depuis le début des années 2000, les émissions des principaux polluants diminuent en réponse aux progrès technologiques, à l’évolution des comportements et à la modification de la composition des carburants. Toutefois, la France, comme de nombreux autres pays européens, est régulièrement confrontée à des dépassements récurrents des seuils réglementaires (moyennes annuelle et/ou journalière) de la pollution de l’air pour la protection de la santé pour les particules de diamètre inférieur à 10 µm, le dioxyde d’azote ou l’ozone.
Chaque année, plusieurs agglomérations sont sujettes à des dépassements pour un ou plusieurs polluants ou à des pics de pollution. Des dispositifs locaux et nationaux d’information, de prévision et d’alerte des populations sont en place pour informer les habitants, notamment les plus fragiles, des effets potentiels de la pollution de l’air sur la santé et diffuser des conseils sur les comportements à tenir durant ces pics de pollution. La diffusion journalière de bulletins d’informations sur la qualité de l’air dans les journaux télévisés relève de cette démarche.
Sur la période 2000-2017, le nombre d’agglomérations ne respectant pas chaque année les normes réglementaires de qualité de l’air en dioxyde d’azote (NO2) diminue. Les grandes agglomérations (plus de 250 000 habitants), et dans une moindre mesure celles de taille moyenne (50 000 à 250 000 habitants), sont les plus concernées par ces dépassements de normes, majoritairement à proximité du trafic routier.
Pour les particules fines de diamètre inférieur à 10 µm (PM10), les agglomérations les plus touchées par le non-respect des normes réglementaires sont également celles de taille moyenne et grande. Sur la période 2007-2017, le nombre d’agglomérations concernées a également diminué. Les zones situées à proximité du trafic routier et en fond urbain sont les plus affectées.
Si les concentrations moyennes d’ozone (O3) n’évoluent pas à la baisse, le nombre d’agglomérations présentant des dépassements de normes a en revanche diminué sur la période 2000-2017. Cette tendance peut s’expliquer par des conditions météorologiques plus favorables à la formation d’O3 en début de période, en 2003 et 2006 notamment. Contrairement au NO2 et aux PM10, les agglomérations les plus touchées sont celles de moyenne et petite taille (moins de 50 000 habitants).